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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus
Autoren: Max Gallo
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prêtresses de Dionysos s’était ouvert et Spartacus avait posé la main sur l’épaule d’Apollonia.
    — Cette femme est avec moi. Si tu veux l’arme et le bras, il faut la prendre aussi avec tous ceux qui voudront m’accompagner.
    Castricus avait hoché la tête, tendu le bras vers les emblèmes de Rome.
    — C’est le tribun Calvicius Sabinius, qui commande la VII e Légion, qui te répondra. Je lui dirai comment tu as combattu pour Rome. Il y a toujours de la place pour d’intrépides guerriers dans l’armée de la République. Chacun peut y servir selon sa valeur. Les Cretois sont archers ; les Germains, cavaliers ; les natifs des Baléares, frondeurs. Regarde-moi, guerrier thrace : je suis né loin de Rome, dans la Gaule cisalpine, et je commande la première cohorte de la VII e Légion. Rome honore la valeur de ceux qui acceptent ses lois.
    Spartacus avait lentement rengainé son glaive dans le fourreau.
    Les dieux avaient exaucé son désir.

 
     
6
    Spartacus ne ploya pas la nuque devant le tribun Calcinius Sabinius.
    — Que veux-tu pour récompense, toi qui t’es battu pour Rome ? lui avait demandé celui-ci.
    Assis sur une estrade placée au croisement des deux voies qui partageaient le camp de la VII e Légion, il avait le menton levé, la bouche dédaigneuse. Sa voix était lasse et méprisante.
    Des légionnaires encadraient l’estrade, jambes légèrement écartées, le poing gauche fermé sur leur poitrine, le droit serré sur la hampe de leur javelot. Un porte-enseigne se tenait au côté du tribun.
    Au pied de l’estrade, le centurion Nomius Castricus avait la main posée sur la garde de son glaive comme s’il avait craint que Spartacus ne se précipite sur l’estrade pour tenter d’égorger Sabinius.
    — Que demande-t-il ? répéta le tribun, penché vers Castricus.
    Spartacus se retourna, parcourut des yeux cette voie qui partageait le camp de porte à porte. À chaque pas qu’il avait fait après avoir franchi le fossé, puis l’intervalle séparant la palissade des tentes, et avoir ainsi pénétré dans le camp, il avait eu l’impression de s’enfoncer dans une nasse dont il ne pourrait s’échapper qu’avec l’aide des dieux.
    Il avait regardé Apollonia. Elle paraissait sereine, souriante, semblant voleter sur la neige, suivie par les trois prêtresses de Dionysos. Il avait compris les questions du tribun et la réponse de Castricus. Des fantassins auxiliaires d’origine thrace et grecque étaient rassemblés à quelques centaines de pas du camp. Spartacus et les siens pouvaient les rejoindre. Étant de lignée royale, il était à même de susciter de nombreux enrôlements. Or l’armée avait besoin de fantassins pour contrôler ce pays de montagnes et de forêts, et repousser les invasions des Barbares.
    — Ils sont valeureux, avait précisé Castricus.
     
    Le tribun s’était levé, était descendu de l’estrade, suivi par le porte-enseigne. Il s’était approché de Spartacus, l’avait fixé sans que celui-ci baissât les yeux, puis il s’était campé devant Apollonia et avait longuement détaillé son corps, jetant de temps à autre un coup d’œil à Spartacus.
    — Je te la laisse, avait-il enfin lâché. Elle sent la chèvre.
    Il avait souri, s’était éloigné, faisant un geste à Castricus.
    Le centurion s’était tourné vers Spartacus.
    — Te voici auxiliaire de l’armée romaine, avait-il dit.
    Il lui avait serré le bras au-dessus du coude.
    — Il te faudra apprendre. Même un citoyen de la République baisse les yeux devant son tribun. Et tu n’es qu’un Thrace, Spartacus.
    D’un mouvement brusque, Spartacus avait dégagé son bras.
    Castricus s’était écarté vivement.
    — Ne lève jamais la main sur un citoyen de Rome ! avait-il dit.
     
    Mais, dès ce premier jour, Spartacus avait eu envie de saisir à la gorge ces légionnaires romains qui commandaient les auxiliaires.
    Ils hurlaient leurs ordres comme on s’adresse à des chiens.
    Ils défiaient les plus faibles des Thraces et des Grecs afin de les rouer de coups, puis de les contraindre à s’agenouiller, à demander grâce, à jurer obéissance et fidélité à Rome.
    Ceux qui résistaient trop longtemps avaient les oreilles et le nez tranchés, les mains coupées, les yeux crevés afin que chacun, en Thrace et en Grèce, ait vent de ce qu’il advenait des rebelles. D’autres, liés par le cou, jambes entravées, étaient voués à l’esclavage,
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