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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus
Autoren: Max Gallo
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l’homme, puis à masser ses muscles qui durcissaient sous ses paumes.
    Elle avait empoigné sa verge dressée, aussi tendue que celle de Dionysos.
    Elle avait pensé que le dieu s’était glissé dans le corps de ce jeune guerrier qu’elle avait embrassé à pleine bouche toute la nuit durant.
     
    À l’aube, il s’était endormi et Apollonia était restée près de lui, assise sur les talons, bras tendus, les paumes posées, doigts écartés, sur la poitrine de l’homme, aussi dure que la pierre.
    Elle avait voulu que chaque trait de ce visage aux lignes pures, sculpté comme celui de la statue de Dionysos, se grave en elle.
    Lorsque le soleil avait recouvert son corps d’une lumière blonde, l’homme avait rouvert les yeux.
    Il avait froncé les sourcils, ébloui, et elle avait remarqué qu’une ride profonde partageait alors son front, comme une blessure.
    Apollonia avait eu envie de hurler, comme si elle avait deviné qu’une lame un jour trancherait ce visage en deux.
    Elle avait dit :
    — Moi, Apollonia, je suis à toi comme je suis à Dionysos.
    Il s’était soulevé, lui avait saisi les poignets :
    — Mon nom est Spartacus. J’appartiens au peuple mède. Je suis guerrier de Thrace, fils du roi de ma tribu. Je te prends avec moi aussi longtemps que les dieux le voudront.
    Il l’avait attirée à lui, la forçant à coller son corps contre le sien.
    — Tant que le sang coulera en moi, avait-il ajouté, jusqu’à ce que…
    Elle lui avait fermé la bouche avec ses lèvres pour l’empêcher de prononcer le nom du souverain des morts.
     
    Le lendemain, Cox, l’oracle de Dionysos, les avait unis.

 
     
4
    Spartacus et Apollonia vécurent libres comme des loups.
    Ils marchaient côte à côte et, à chaque pas, leurs épaules et leurs hanches se frôlaient.
    Une meute d’une dizaine de guerriers et de trois jeunes prêtresses de Dionysos les suivaient.
    Lorsque Spartacus s’immobilisait, levant le bras, les guerriers se rapprochaient de lui. Il leur montrait au loin, sur les hauteurs qui dominent la côte du Pont-Euxin ou celle de la mer Égée, les palissades et les tours de guet d’un camp romain.
    Les légions avaient débarqué en Thrace depuis plusieurs saisons, mais elles ne s’étaient pas enfoncées dans les vallées, dressant leurs tentes, creusant des fossés, traçant les allées du camp à quelques centaines de pas du rivage. Mais des patrouilles composées de quelques hommes et d’un centurion s’aventuraient loin du camp, pénétrant jusqu’aux monts Haemos et Istranca.
    C’est Apollonia qui, la première, avant même qu’on les vît ou les entendît, devinait leur approche.
    Elle saisissait le poignet de Spartacus pour qu’il ne tire pas son glaive. Elle le forçait à gagner les sous-bois, à se tapir derrière les buissons, à laisser passer cette petite troupe dont les boucliers, les javelots, les glaives, les armures brillaient.
     
    Leur assurance, leur marche lente et régulière, leur armement, les casques et parfois les chevaux fascinaient Spartacus et les guerriers. Ils suivaient dans le couvert du sous-bois l’avance des Romains.
    Lorsque la nuit tombait, ils observaient comment le centurion choisissait avec soin le lieu de leur campement, organisant sa défense, allumant de grands feux autour desquels veillaient des sentinelles.
    — Ils ont peur des loups de Thrace, murmurait Apollonia.
    Personne, ajoutait-elle, ni Darius le Perse, ni Philippe le Macédonien, ni les Athéniens, ni les Barbares, n’avait pu vaincre ou domestiquer le peuple de Dionysos.
    Les Romains n’y réussiraient pas non plus.
     
    Apollonia s’éloignait, s’enfonçait dans la forêt, et Spartacus comme à regret la suivait.
    Elle avait découvert à flanc de falaise, loin du campement romain, une grotte. Elle rassemblait des branches sèches et bientôt les flammes jaillissaient au centre de la cavité.
    On faisait griller deux chevreaux achetés à des bergers. Apollonia détachait de son collier une fiole afin que chacun s’humectât les lèvres de ce liquide qui brûlait et qu’elle confectionnait en pilant des herbes, puis en les plongeant et en les faisant macérer dans de l’eau bouillante.
    Après quoi, les guerriers offraient le vin de leurs amphores. L’un d’eux sortait sa flûte et les jeunes prêtresses de Dionysos commençaient à danser. Les corps se dénudaient tout en s’étirant et en se ployant avant de s’étendre et de se mêler les uns aux
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