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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus
Autoren: Max Gallo
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d’huile et elle lui caressait la peau, d’abord d’un doigt léger, puis lui pinçant la chair, saisissant le muscle entre ses ongles.
    — Si tu te débats, ajoutait-elle, la lame du piège s’enfoncera en toi, ta plaie sera plus large et plus profonde, ton sang s’écoulera. Tu seras vaincu. Apprends la patience, Spartacus. Dionysos te guette et t’observe. Il te met à l’épreuve. Il veut savoir si tu mérites l’attention qu’il te porte. Si tu sais attendre, il t’aidera.
    Apollonia posait ses mains sur les épaules de Spartacus qui se laissait aller, respirait plus lentement, les paumes ouvertes tournées vers le ciel.
    — Ne bondis pas sur le plaisir, la vengeance ou l’ennemi, ajoutait-elle. Laisse-les venir à toi.
    Il semblait à Spartacus que tout le sang qu’il avait dans le corps refluait, là, dans son bas-ventre sur lequel se penchait Apollonia, lèvres entrouvertes.
     
    Ainsi passa l’hiver.
    Une nuit, alors que le vent soufflait en bourrasques, Apollonia l’avait réveillé.
    — Cette nuit, Dionysos nous envoie la dernière tempête, avait-elle dit. C’est la plus forte. Elle nous protégera.
    Ils s’étaient glissés hors de la tente, s’enfonçant dans la neige qui emplissait le fossé. Les flocons tombaient si dru qu’ils étouffaient les bruits, effaçaient en quelques instants toutes les traces.
    Ils s’étaient ainsi rapprochés de la porte qu’on appelait décumane.
    Blottie contre la palissade, la sentinelle avait la tête enveloppée dans sa cape.
    Apollonia s’était avancée vers elle, puis, au moment où elle semblait s’offrir, ouvrant les bras, Spartacus avait terrassé l’homme.
    — Ne le tue pas, avait-elle murmuré. Laisse Nomius Castricus le punir.
    Spartacus avait poussé la sentinelle dans le fossé.
     
    Ils avaient traversé en courant, la neige les frappant en pleine face, l’espace déboisé qui entourait les camps de la VII e Légion et de son corps d’auxiliaires.
    Ils n’avaient fait halte qu’après avoir marché jusqu’à la nuit suivante dans la forêt. C’était Apollonia qui choisissait la route, s’arrêtant parfois, invoquant Dionysos, levant les yeux vers la cime des arbres pour savoir d’où soufflait le vent.
    — Il faut aller vers la mer grecque, avait-elle indiqué. Là où est apparu un jour Dionysos.
    Spartacus la suivait à quelques pas, aux aguets.
    À la fin du deuxième jour, il avait tué un loup qui s’élançait sur Apollonia. Il avait dépecé l’animal, lourd et vieux. Sa viande, qu’ils avaient mangée crue, encore tiède, était âcre et coriace.

 
     
7
    Lorsqu’elle aperçut la mer, Apollonia s’arrêta, tendit le bras vers l’horizon puis s’agenouilla sur le sol avant de s’y allonger, le ventre et la bouche contre la terre sèche.
    La neige avait fondu depuis longtemps et le ciel avait bleui.
    Aux sombres et denses forêts du nord de la Thrace qu’Apollonia et Spartacus avaient parcourues jour après jour avaient succédé des bois de pins.
    Spartacus s’adossa à l’un de ces arbres.
    En fixant le lointain, il fut d’abord ébloui par la surface étincelante de la mer, puis il distingua à quelques centaines de pas seulement, sur une éminence, un temple aux hautes colonnes sculptées soutenant un toit plat, fait de blocs de marbre blanc.
     
    Apollonia s’était redressée.
    — Cybèle, la grande déesse, la grande Mère de tous les dieux, nous attend dans son sanctuaire, dit-elle en écartant les bras.
    Tout à coup, ils entendirent des cris, les sons aigrelets des flûtes courbes, le battement sec des tambourins, le choc des cymbales, la rumeur sourde de phrases et de chants répétés. Ils virent, sortant du temple de Cybèle, des hommes nus qu’accompagnaient des femmes à peine vêtues d’une blanche tunique de tissu léger.
    Autour d’eux se pressait une petite foule qui psalmodiait.
    — C’est le jour du sang, murmura Apollonia en se mettant à marcher vers le temple.
     
    Spartacus la suivit, puis s’arrêta cependant qu’elle se mêlait à la foule.
    Les hommes nus hurlaient. Spartacus vit leurs bras se lever. Ils tenaient dans leurs poings des couteaux, des tessons de céramique. Ils se frappaient la poitrine, les avant-bras, les cuisses et même le visage. Le sang en jaillissait.
    Certains, penchés, se tranchaient une partie du sexe qu’ils brandissaient en gesticulant.
    La foule s’était écartée et le cortège ensanglanté faisait le tour du
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