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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal
Autoren: Christopher John Sansom
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assis sur un billot de bois, vantaient leurs marchandises. York me fit une piètre impression. Certaines des maisons se trouvaient dans un état de délabrement extrême, mettant à nu les fondations aux endroits où le plâtre était tombé, et la rue n’était en fait guère qu’un sentier boueux. La foule rendait notre progression difficile, mais je savais que messire Wrenne, à l’instar de tous les juristes de premier plan, habitait dans l’enceinte de la cathédrale, qu’il nous serait aisé de trouver, l’édifice dominant toute la ville.
    « J’ai faim, répéta Barak. Allons prendre le petit déjeuner. »
    Une nouvelle haute muraille s’élevait devant nous. La cité d’York semblait faite de murs. La cathédrale se dressait derrière cette muraille. Sous nos yeux s’ouvrait un grand espace où se pressaient des étals protégés par des auvents de toile rayée aux couleurs vives qui claquaient dans le vent frais et humide. Des ménagères en lourdes jupes discutaient avec les marchands ; des artisans vêtus de la livrée éclatante de leur corporation jetaient un regard méprisant sur le contenu des étals, tandis que des chiens et des enfants en loques se précipitaient pour ramasser des déchets au sol. La plupart des habitants portaient des vêtements rapiécés et des sabots éculés. Des gardes en uniforme arborant les armoiries de la ville surveillaient la foule.
    À la tête d’un troupeau d’étranges moutons à mufle noir, un groupe d’hommes grands et blonds accompagnés de chiens suivaient le pourtour de la place du marché. J’étudiai leurs visages burinés et leurs épais manteaux de laine. C’étaient sans doute les légendaires Dalesmen, « hommes des vallées » originaires des Yorkshire Dales, qui avaient constitué l’épine dorsale de la rébellion cinq années auparavant. Ils contrastaient avec des religieux en soutanes noires et des chantres coiffés d’un capuce marron qui effectuaient des allers-retours par une porte percée dans le mur d’enceinte de la cathédrale.
    Barak s’était approché d’un étal de pâtés dressé à quelques pas de là. Du haut de sa monture, il se pencha pour demander le prix de deux friands à la viande de mouton. Le marchand le dévisagea, incapable de comprendre son accent londonien.
    « Vous êtes sudistes ? grogna-t-il.
    — Ouais… On a faim. Combien… valent… deux… pâtés au mouton ? » répéta Barak en détachant chaque mot d’une voix forte, comme s’il s’adressait à un demeuré.
    Le marchand le foudroya du regard. « Est-ce que c’est ma faute si vous jargonnez comme un canard ?
    — C’est vous qui faites crisser vos paroles comme un couteau dans une casserole. »
    Deux grands Dalesmen qui passaient près des étals s’arrêtèrent et tournèrent leur regard vers le marchand.
    « Ce chien de Sudiste te cherche noise ? » demanda l’un des deux. L’autre tendit une grosse main calleuse pour attraper les rênes de Sukey.
    « Lâche ça, maraud ! » lança Barak d’un ton menaçant.
    Je fus sidéré par la colère qui se lut sur le visage de l’homme. « Sale Sudiste prétentieux ! Parce que le gros Harry s’amène ici, tu crois que tu peux nous insulter à ta guise !
    — Va au diable ! » s’écria Barak en fixant l’homme droit dans les yeux.
    Le Dalesman porta la main à son épée. Barak, d’un geste, agrippa prestement le fourreau de la sienne. Je me frayai de force un chemin à travers la foule.
    « Excusez-nous, monsieur, fis-je d’un ton poli, alors que mon cœur cognait dans ma poitrine. Mon assistant n’avait pas l’intention d’importuner quiconque… Nous venons d’effectuer un pénible trajet… »
    L’homme me jeta un regard de dégoût. « Un seigneur bossu, hein ? Venu chez nous sur cette belle monture pour nous soustraire le peu d’argent qui nous reste ? » Il commença à tirer son épée mais s’immobilisa au moment où une pique s’arrêtait sur sa poitrine. Flairant le danger, deux des gardes de la ville s’étaient précipités vers nous.
    « Rangez vos épées ! » hurla l’un des deux, sa pique pointée sur le cœur du Dalesman, tandis que l’autre pointait la sienne sur celui de Barak. Une foule commença à s’amasser.
    « À quoi rime ce charivari ? demanda sèchement le garde.
    — Ce Sudiste a insulté le marchand », lança quelqu’un.
    Le garde hocha la tête. Entre deux âges, râblé, il avait le regard
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