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Marcof-le-malouin

Marcof-le-malouin

Titel: Marcof-le-malouin
Autoren: Ernest Capendu
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souterrains.
    – Soit !
    Les trois hommes s’éloignèrent. Diégo sentit une joie suprême succéder à l’angoisse qui le torturait. Il n’était pas découvert, donc il y avait encore de l’espérance. Il entendit les pas résonner sur les dalles du corridor, puis s’éloigner rapidement. Alors Diégo sortit de la cellule. Il ne songeait plus à l’argenterie de l’abbesse.
    Retenant sa respiration, se coulant le long des murailles, il descendit les marches avec des précautions infinies. Une fois au rez-de-chaussée, il écouta attentivement.
    – Si je fuyais par la cour ? pensait-il.
    Il fit quelques pas et s’arrêta.
    – Non ! elle est sans doute gardée ; puis, je serais arrêté dans les genêts !
    Il revint vers l’escalier conduisant aux souterrains.
    – S’ils sont dans les deux autres galeries, je suis sauvé ! murmura-t-il.
    Keinec, Jahoua et Fleur-de-Chêne étaient demeurés à l’entrée des trois galeries, se consultant sur celle qu’ils devaient explorer la première. Diégo pouvait entendre leurs paroles de l’endroit où il était.
    Il sentait que des quelques minutes qui allaient suivre dépendait son existence. Il essaya de balbutier une prière, mais ses lèvres ne trouvaient que des blasphèmes.
    Pâle et tremblant, il écoutait comme le criminel qui attend l’arrêt de ses juges. Enfin les trois hommes prirent une décision. Ils continuèrent leurs recherches en poussant en avant. Seulement Diégo ne put deviner tout d’abord, au bruit de leurs pas, la direction qu’ils avaient prise.
    Il resta au sommet de l’escalier souterrain, n’osant avancer encore, lorsqu’un nouveau bruit retentit derrière lui. Quelqu’un pénétrait dans le couvent. Diégo se précipita en avant et descendit quelques marches sous l’empire d’une terreur folle.
    C’étaient les pas de Marcof que l’Italien avaient entendus. Le marin, arrivant en dernier, avait voulu retourner à la cellule qu’avait probablement occupée Yvonne. Une fois de plus, Diégo voyait s’éloigner le péril.
    Bientôt la marche de Marcof résonna au-dessus de la tête du misérable. Alors il continua à descendre. Les trois galeries s’offrirent à lui. Toutes les trois étaient sombres, et aucun rayon de lumière ne lui indiquait celle qu’avaient suivie ceux qui venaient d’y pénétrer. C’était la galerie de gauche qui conduisait à la grotte.
    Diégo examina d’abord attentivement celle de droite. Il avança doucement ; il ne vit rien. Alors il prit celle du milieu. Au bout de quelques pas, il aperçut au loin la lueur d’une torche.
    – Sauvé ! murmura-t-il avec joie.
    La galerie de gauche était libre. Diégo n’avait pas de lumière. Dans la précipitation de sa fuite, il avait laissé la bougie allumée dans les souterrains près du cadavre de Raphaël. Il se précipita donc dans l’obscurité, se guidant sur la muraille qu’il suivait de la main. Cependant il avançait rapidement. Déjà il avait franchi plus d’un tiers de la distance qui le séparait encore de la grotte, lorsqu’une porte s’ouvrit brusquement derrière lui et qu’un homme s’élança à son tour dans la galerie. Cet homme tenait une torche à la main. C’était Marcof.
    Le marin, après avoir brisé le bahut d’ébène, avait facilement découvert l’ouverture secrète donnant dans la cellule de l’abbesse, et espérant être sur les traces d’Yvonne, il était descendu. En pénétrant dans la galerie, il vit un homme bondir devant lui et s’éloigner.
    Marcof appela, croyant avoir affaire à l’un de ses compagnons qu’il savait être dans les souterrains. Ne recevant pas de réponse, il poursuivit celui qui fuyait.
    – Arrête ! cria-t-il en tirant on pistolet de sa ceinture, Arrête !… ou je fais feu !
    Diégo continua sa course en augmentant de vitesse ; il était protégé par l’obscurité. Marcof fut donc obligé d’ajuster au hasard et de tirer au juger.
    La balle effleura la tête de l’Italien et se perdit dans la voûte. Mais Marcof, sa torche d’une main, sa hache de l’autre, bondissait comme un lion en fureur à la poursuite de sa proie.
    Diego s’aperçut promptement qu’il ne pouvait lutter d’agilité ; il se retourna. Ne voyant qu’un seul homme, il tint ferme. Le marin arriva sur lui. La torche qu’il portait le mettait en pleine lumière.
    – Marcof ! s’écria Diégo dont les dents grincèrent de rage. Marcof ! je vais te payer la dette que je te
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