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Marcof-le-malouin

Marcof-le-malouin

Titel: Marcof-le-malouin
Autoren: Ernest Capendu
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pourtant : le marquis de Loc-Ronan n’est pas mort.
    – Impossible ! impossible !
    – Cette lettre est de lui. Voyez sa signature. Elle est datée de ce soir même.
    – C’est une bénédiction du ciel ! murmura M. de La Bourdonnaie en regardant la lettre que lui présentait Marcof.
    – C’est un bras et un cœur de plus dans nos rangs, ajouta Boishardy.
    – Expliquez-nous ce mystère, Marcof !
    – Je ne puis vous révéler les causes qui ont déterminé le marquis à se faire passer pour mort. Il faut même que vous gardiez le plus profond secret à cet égard. Toujours est-il qu’il est vivant. Il quitte la Bretagne cette nuit même, et voici ce qu’il m’écrit avec ordre de vous communiquer ses intentions.
    – Nous écoutons.
    Marcof commença la lecture de la lettre :
    « Mon cher et aimé Marcof, écrivait le marquis, si tu m’as cru mort, je viens porter d’un seul coup et sans préparation aucune la joie dans ton âme, car je n’ignore pas les sentiments qui t’attachent à moi. Si le bruit de ma mort n’est pas encore arrivé jusqu’à toi, j’en bénirai le ciel qui t’aura ainsi évité une douleur profonde. Dans tous les cas, voici ce qu’il est important que tu saches ; le soir même du jour où mes funérailles ont été célébrées dans le château de mes pères, je prenais la fuite avec Jocelyn.
    « Je me suis retiré dans l’abbaye de Plogastel, près de mademoiselle de Château-Giron, qui avait continué à habiter le couvent. Je comptais attendre là ton retour et te donner les moyens de venir m’y joindre. Malheureusement, Dieu en a ordonné autrement. Des misérables m’ont poursuivi et ont découvert ma retraite. Je fuis donc ; je passe en Angleterre.
    « Communique cette lettre à nos principaux amis, afin qu’ils sachent ce que je vais faire et qu’ils connaissent nos moyens de correspondre. Je vais à Londres d’abord ; là, je verrai Pitt, et je m’efforcerai d’obtenir des secours en armes et en argent. Je solliciterais l’appui d’une flotte anglaise, s’il ne me répugnait d’associer des étrangers à notre cause.
    « S’il m’accorde les secours que je demande, le roi pourra l’en récompenser plus tard et rendre à l’Angleterre ce qu’elle nous aura prêté. D’Angleterre j’irai en Allemagne ; je verrai Son Altesse Royale monseigneur le comte de Provence. Je prendrai ses ordres que je vous ferai passer.
    « Tu pourras te mettre facilement en communication avec le pêcheur qui me conduit en Angleterre ; il se nomme Salaün et habite Audierne. À son retour, il te remettra une nouvelle lettre de moi. »
    – C’est là tout ce qui concerne notre cause, messieurs, dit Marcof en repliant la lettre.
    – Je répondrai à Philippe, dit Boishardy, et je vous remettrai la lettre, Marcof.
    – Serez-vous encore à Penmarckh dans quatre jours ? demanda le comte de La Bourdonnaie.
    – Oui ; je ne mettrai à la voile qu’après avoir reçu la seconde lettre du marquis.
    – Bien ; nous irons vous trouver à bord de votre lougre dans quatre nuits.
    – Je vous attendrai, messieurs.
    Marcof prit les mains de ses deux interlocuteurs.
    – Pas de honte entre nous, dit-il ; avez-vous besoin d’argent ?…
    – Non, répondit le comte.
    – Et vous, monsieur de Boishardy ?
    – J’avoue qu’il m’en faudrait pour augmenter l’entraînement général.
    – Combien ?
    – Oh ! beaucoup.
    – Dites toujours.
    – Vingt-cinq mille écus environ.
    – Vous les aurez.
    – Quand cela ?
    – Quand vous viendrez à mon bord.
    – Ah çà ! mon cher ami, le Pactole coule donc sur le pont de votre lougre ? dit Boishardy en riant.
    – Pas sur le pont, mais dans la cale.
    – Quoi ! sérieusement, cet argent est à vous ? demanda La Bourdonnaie.
    – J’ai trois cent mille livres à votre disposition, à bord du Jean-Louis , et cinq cent mille autres cachées dans un endroit connu de moi seul. Cet or est consacré au besoin de notre cause.
    – Brave cœur ! s’écria Boishardy ; il donne plus que nous !
    – J’ai toujours pensé que Marcof était un gentilhomme qui reniait son origine et se cachait sous les habits d’un matelot, ajouta M. de La Bourdonnaie en s’inclinant avec une gracieuse politesse.
    – Ne vous occupez pas de cela, messieurs, répondit Marcof en souriant avec fierté. Sachez seulement que je puis vous recevoir et vous serrer la main sans que vous descendiez trop du rang
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