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Marcof-le-malouin

Marcof-le-malouin

Titel: Marcof-le-malouin
Autoren: Ernest Capendu
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et Henrique. L’enfant, nous pensons l’avoir dit, n’avait pas onze ans encore. Effrayé de ce qui se passait, il se tenait étroitement serré contre sa mère.
    Jasmin, pâle et défait, tremblait de tous ses membres, jetant autour de lui des regards effarés. Hermosa, fière et hautaine, relevait dédaigneusement la tête, et semblait défier ceux entre les mains desquels elle se trouvait. Le comte de La Bourdonnaie commença par interroger Jasmin.
    – Qui es-tu ? lui demanda-t-il.
    Mais avant que le valet pût ouvrir la bouche pour répondre, Hermosa se tournant vers lui :
    – Je te défends de parler ! dit-elle d’une voix impérative.
    – Oh ! oh ! belle dame ! fit Boishardy en souriant ironiquement, vous oubliez, je crois, devant qui vous êtes.
    – C’est parce que je m’en souviens que je parle ainsi.
    – Vraiment ?
    – Je suis femme de qualité !
    – Et nous sommes gentilshommes.
    – On ne s’en douterait pas.
    – Vous plairait-il de vous expliquer ?
    – Des gentilshommes ne font pas d’ordinaire le métier de voleurs de grand chemin.
    – Tonnerre ! s’écria Marcof, ne discutons pas et dépêchons.
    – Laissez-moi faire, mes amis, dit M. de Boishardy en s’adressant au comte de La Bourdonnaie et au marin. Madame voudrait sans doute prolonger la conversation, mais je vous réponds qu’elle va parler nettement.
    Hermosa sourit.
    – D’abord, continua le gentilhomme, nous ne sommes nullement des voleurs, mais bien des personnages politiques. Veuillez vous rappeler cela. Une insulte nouvelle pourrait vous coûter la vie à tous trois. Réfléchissez !… Vous venez de défendre à cet homme de répondre, n’est-ce pas ? Eh bien ! ce sera vous alors, madame, qui allez nous faire cet honneur. Ne riez pas !… je vous affirme que je ne mens jamais. Veuillez m’écouter ; je commence : Qui êtes-vous ?
    – Comme je ne vous reconnais pas le droit de m’interroger, pas plus que celui de m’avoir arrêtée, je ne vous répondrai pas.
    – La chose devient piquante ! Cet enfant est votre fils ? continua Boishardy en indiquant Henrique.
    Hermosa ne répondit que par un sourire railleur. Marcof se mordait les lèvres avec impatience et tourmentait la batterie de sa carabine. Boishardy, parfaitement calme, siffla doucement. Un paysan s’avança : c’était Fleur-de-Chêne.
    – Ton fusil est-il chargé ? demanda le chef.
    – Oui.
    – Très-bien. Appuie un peu le canon sur la poitrine de cet enfant.
    Fleur-de-Chêne épaula son arme et en dirigea l’extrémité à bout portant sur Henrique. Hermosa poussa un cri et voulut se jeter entre son fils et l’arme meurtrière, mais Marcof lui saisit le bras et la cloua sur place.
    – Mon fils ! dit-elle. Grâce !…
    – Allons donc ! je savais bien que je vous ferais répondre ! continua Boishardy. Maintenant, Fleur-de-Chêne, attention, mon gars ; je vais interroger madame, à la moindre hésitation de sa part à me répondre, tu feras feu sans que je t’en donne l’ordre.
    – Ça sera fait ! répondit le paysan.
    Hermosa était d’une pâleur extrême. En proie à la rage de se voir contrainte à obéir, effrayée du péril qui menaçait Henrique, elle tordait ses belles mains sous les cordes qui les retenaient captives.
    – Votre nom ? demanda Boishardy.
    – Je suis la marquise de Loc-Ronan.
    – La marquise de Loc-Ronan ! s’écria Marcof en bondissant.
    – Crois-tu qu’elle mente ? fit Boishardy.
    – Non ! non ! répondit le marin. Elle doit dire vrai, et c’est la Providence qui l’a conduite ici !
    Puis, se retournant vers Hermosa :
    – Vous êtes la sœur du comte de Fougueray et du Chevalier de Tessy, n’est-ce pas ? demanda-t-il.
    – Répondez ! dit Boishardy.
    – Oui.
    – Oh ! mes yeux s’ouvrent enfin ! murmura Marcof.
    – Yvonne ! Yvonne ! glissa Keinec son oreille.
    – Nous allons tout savoir, patience ! répondit le marin.
    Boishardy continua l’interrogatoire.
    – D’où venez-vous ?
    – De chez mon frère.
    – Où était votre frère ?
    – À l’abbaye de Plogastel.
    – Ici près ?
    – Oui !
    – Où alliez-vous ?
    – À Audierne.
    – Pourquoi faire ?
    – Pour m’y embarquer.
    – Vous vouliez quitter la France ?
    – Je voulais seulement quitter la Bretagne.
    – Quel est l’homme qui vous accompagne ?
    – Mon valet.
    – Il se nomme ?
    – Jasmin.
    – Et celui qui a fui.
    – C’est mon
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