Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
Gabele s’était rendu à Sellingham, et que quelqu’un d’autre y était allé aussi. Le seul dont nous n’étions pas sûrs qu’il soit mort, c’était vous.
    Kathryn sourit de nouveau.
    — Votre présence ici pouvait être une coïncidence, mais votre ressemblance avec le Pardonneur de Chaucer était par trop étrange.
    La jeune femme soupira.
    — Grâce à l’Irlandais, je connais assez bien Chaucer.
    — Respecterez-vous votre parole, Irlandais ? demanda brusquement Moresby.
    Colum hocha la tête.
    — Oui. Je vous conseille de vous réfugier à Christchurch. Le roi est miséricordieux. Ce que vous avez fait, je l’aurais fait.
    Colum dévisagea l’homme un instant.
    — Avant de partir, cependant, vous devriez prendre un bain et vous laver les cheveux. Si vous saviez comme vous êtes horrible, ainsi !
    — J’attendrai d’être gracié, mais, d’ici un mois, je partirai rejoindre Henri Tudor en Bretagne.
    — C’est votre affaire, marmonna Colum.
    — Pas seulement la mienne, non, rétorqua doucement Moresby. Un jour, la roue de la Fortune tournera, et je n’oublierai pas votre mansuétude, Irlandais.
    Sur ces mots, Moresby tourna les talons et sortit.
    Kathryn et Colum reprirent leurs chevaux aux écuries et sortirent du château pour traverser Winchepe.
    — Qu’allez-vous faire, maintenant ? demanda Kathryn.
    — Je vais rapporter l’OEil de Dieu à Londres. Colum tira sur les rênes de sa monture, lui flatta l’encolure et leva les yeux au-dessus des maisons.
    Puis il se pencha vers Kathryn et chuchota :
    — Je sais pourquoi Gloucester tenait tant à récupérer le joyau. Le pendentif peut s’ouvrir. À l’intérieur, j’ai découvert un minuscule parchemin : une lettre de promesse signée de George, duc de Clarence.
    Kathryn se figea.
    — Elle est datée de six mois avant Barnet, reprit Colum. Clarence y jure d’écarter ses frères, et leurs enfants s’ils en ont, du trône d’Angleterre. En échange, Warwick l’aurait fait roi, et lui l’aurait pris comme Premier ministre. Ecoeurant, n’est-ce pas, Maîtresse Swinbrooke ?
    — Avez-vous retiré le parchemin ? demanda la jeune femme avec curiosité.
    — Non, et je ne dirai jamais que je l’ai trouvé. Je l’ai remis en place exactement comme il était.
    — Que va-t-il se passer ?
    Colum reprit ses rênes.
    — Clarence mourra, souvenez-vous de ce que je vous dis, Maîtresse. « Le conte du Pardonneur » ne s’applique pas seulement à Brandon et à ses amis, mais aussi à ces trois grands princes de Londres. Ils ont trouvé le trésor, à savoir la couronne d’Angleterre, et ils s’entre-tueront pour elle.
    Kathryn se pencha et serra la main de son compagnon.
    — Vous souvenez-vous de ces vers, dans « Le conte du Chevalier » ?
    J’ai vu la folie se gausser dans sa rage,
Des hommes armés se dresser et hurler à l’outrage.
    Colum regarda la jeune femme.
    — Ce qui signifie ?
    — Qu’il ne faut pas mettre sa confiance dans les princes, Irlandais. Moresby a raison. La roue de la Fortune tourne. Ne vous approchez pas de Gloucester et de ses pairs.
    — « Ô fleur de patience conjugale », cita à son tour Colum avec un sourire épanoui.
    Kathryn lui pinça la cuisse avant d’éperonner son cheval. Puis elle se retourna et regarda l’Irlandais avec une feinte sévérité, mais il riait aux éclats.
    Note de l’auteur
    Il y a plusieurs thèmes dans ce roman. D’abord, le pendentif appelé l’OEil de Dieu existe, mais aujourd’hui, on le connaît sous le nom de Joyau de Middleham. Ce bijou du XVe siècle présente sur sa face externe un gros saphir ainsi qu’une représentation de la Trinité avec l’inscription suivante : « Ecce agnus dei qui tollis peccata mundi miserere nobis : tetragrammaton ananizapta. » Sur son envers est gravée une scène de la Nativité, avec l’enfant couché sur le sol, auréolé de lumière. Sur le pourtour sont ciselées des figures de saints. Le pendentif fut trouvé près du château de Middleham, dans le nord du Yorkshire, patrie des Neville et du roi Richard III.
    Les chroniqueurs de l’époque ont décrit de façon très précise la bataille de Barnet, la méprise provoquée par le retour d’Oxford ainsi que la mort de Warwick. Richard Neville, comte de Warwick, avait été, à une époque de sa vie, ardent partisan de la maison d’York et avait toujours conservé des liens étroits avec George, duc de Clarence, l’un des
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher