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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu
Autoren: C.L. Grace
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l’assassin de Brandon de révéler la vérité sur la mort du prisonnier, et qu’il s’était fait tuer à son tour.
    La jeune femme secoua la tête.
    — Quant à moi, je jouais avec la cordelière de ma robe quand j’ai soudain compris qu’une corde ou une chaîne entravait singulièrement les mouvements.
    — Donc, intervint Colum, les menottes de Sparrow étaient ouvertes avant qu’il tue le gardien ? Il avait un complice, qui lui a permis de s’échapper et qui l’a ensuite tué pour qu’il ne parle pas.
    — Exactement, et j’ai appliqué la même logique à tous les autres meurtres, sans accepter ce que l’on nous avait dit.
    Kathryn indiqua la porte et demanda à Wuf :
    — À présent, Wuf, si je te disais que cette porte est verrouillée de l’extérieur, et que tu veuilles sortir, que ferais-tu ?
    — Je passerais par la fenêtre, rétorqua le gamin aussitôt.
    Kathryn se mit à rire.
    — Non, non, disons que la pièce n’aurait pas de fenêtre.
    — Eh bien, j’irais chercher un marteau ou une bûche pour forcer la porte, répondit Wuf, ravi d’être le centre d’intérêt.
    — Et si tu étais très pressé, insista Kathryn, si par exemple il y avait le feu, une fois dans le jardin, tu ne t’attarderais pas à vérifier que la porte était bien fermée de l’extérieur et pas l’inverse, n’est-ce pas ?
    Colum claqua les mains sur ses cuisses.
    — La trappe du belvédère !
    — Oui, expliqua Kathryn. J’ai commencé à avoir des doutes quand je me suis demandé comment Webster avait pu crier s’il était inconscient.
    — On l’a pourtant vu en haut de la tour, fit valoir Colum.
    — L’a-t-on vraiment vu ? demanda Kathryn. Il y a quelques jours, en rentrant à la maison, j’ai cru voir Agnes dans le jardin parce que j’avais vu sa cape brune, alors que c’était Wuf qui l’avait empruntée. Non, non ! s’exclama-t-elle, étendant les mains pour intimer à Agnes de ne pas s’emporter, nous n’allons pas nous quereller maintenant pour une bêtise pareille.
    S’adressant de nouveau à Colum, elle reprit son raisonnement :
    — Comprenez-vous, ces meurtres étaient très simples. On nous a montré des images déformées de la réalité. Brandon est mort, mais en réalité il a été empoisonné. Sparrow s’est-il échappé ? Non, on lui a permis de le faire. On a vu Webster en haut de la tour, et la trappe était fermée du côté du belvédère. Mais était-ce bien Webster ? Et la trappe était-elle bien verrouillée ?
    — Dans ce cas, qui est l’assassin ? demanda Colum.
    Kathryn se frotta les yeux.
    — Là encore, on a voulu nous présenter une image déformée de la réalité. Brandon, Moresby et quatre amis ont fui Barnet avec l’OEil de Dieu. À présent que nous sommes allés à Sellingham, nous avons vu les corps de tous ces hommes sauf un.
    — Celui de Moresby, dit Colum.
    — En effet, nous n’avons pas vu le corps de Moresby. Sommes-nous sûrs qu’il soit mort ? Quelqu’un s’est-il fait passer pour lui ? Ou, pour dire les choses autrement, qui, au château, pourrait se faire passer pour ce qu’il n’est pas ?
    — Le pardonneur !
    — Et qui dans ce même château peut aller et venir où bon lui semble ?
    — Le pardonneur, répéta Colum, et, cette fois, Wuf, Thomasina et Agnes firent choeur avec lui.
    — Dans ce cas, Irlandais, il faut nous rendre au château avant que quiconque n’en parte.
    — Je peux venir ? s’écria Wuf.
    Kathryn l’embrassa sur le sommet du crâne.
    — Non. Tu m’as déjà été d’une aide précieuse avec Agnes.
    Imitée par Colum, Kathryn s’en fut prendre sa cape puis ils sortirent chercher leurs chevaux.
    — Vous savez qui est le meurtrier ? demanda Colum.
    — Un détail me tracasse encore, répondit-elle.
    Deux cavaliers se sont rendus au village abandonné, séparément, n’est-ce pas ?
    Colum hocha la tête en tamponnant une coupure due à un rasage trop rapide.
    — Je connais les chevaux, dit-il. Je ne peux pas me tromper.
    — Dans ce cas, reprit Kathryn, nous devrons reconsidérer qui avait accès à Brandon, Sparrow et à la trappe du belvédère.
    Après avoir enfourché leurs montures, Kathryn et Colum prirent le chemin du château. À Winchepe, juste avant le portail, Kathryn s’arrêta.
    — Pendant que j’occupe les autres, allez examiner le verrou de la trappe, dit-elle.
    Et après avoir cité quelques vers appropriés tirés de « La
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