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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu
Autoren: C.L. Grace
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soulevant la torche.
    La jeune femme avança et découvrit avec horreur les corps en décomposition de quatre hommes, la chair de leur visage et de leurs mains séchée et ratatinée. Ils gisaient, orbites vides, bouches ouvertes.
    Kathryn écarta une cape moisie et découvrit les motifs fanés du justaucorps de l’homme : un ours enchaîné et muselé qui tenait une bannière.
    — Les armes de Warwick, murmura Colum. Nous venons de découvrir les membres de la petite escorte de Brandon. Mais comment sont-ils morts ?
    Surmontant son dégoût, Kathryn examina attentivement chacun des quatre cadavres, s’attachant surtout aux crânes et au devant des justaucorps.
    — Je ne vois pas de trace de violence, murmura-t-elle. Pas de marque de coup sur la tête, pas de sang sur les vêtements. Je me demande, Colum, si l’on n’a pas laissé ces hommes mourir de faim.
    L’Irlandais, cependant, venait de repérer une petite bourse en cuir glissée dans un renfoncement du mur. Il la tira, en coupa le lien qui la fermait, et sortit un pendentif en or : même à la lueur tremblotante de la chandelle à mèche de jonc, le saphir scintillait, lançant mille feux, comme une étoile.
    — L’OEil de Dieu, murmura Colum en plaçant le joyau dans la paume de Kathryn. Nous l’avons trouvé !
    Kathryn se redressa, prenant soin de ne pas se cogner la tête à la voûte très basse, et elle contempla le pendentif en forme de losange. Le travail d’orfèvrerie était magnifique : de l’or pur filigrané et ciselé à la façon celtique. Mais sa beauté n’était rien en comparaison de la splendeur du saphir serti dans la partie supérieure, au-dessus de la tête du Christ.
    — Il est splendide ! s’écria la jeune femme.
    Elle était à ce point éperdue d’admiration qu’elle en avait presque oublié Thomasina, quand celle-ci poussa un hurlement horrifié en arrivant dans le souterrain. Puis, voyant le joyau, son cri se transforma en exclamation d’enchantement.
    — Un bijou royal ! souffla-t-elle. Je comprends que le duc de Gloucester ait tenu à le retrouver. On pourrait tuer pour un joyau pareil.
    Kathryn leva les yeux :
    — Des hommes ont tué pour ce pendentif.
    Et, jetant un rapide regard aux cadavres, elle décréta :
    — Sortons d’ici !
    Colum leva sa torche, et Kathryn vit alors des inscriptions récentes gravées sur la paroi de pierre. Elle s’empara de la chandelle afin de les déchiffrer, et lut : « Appleby, Claver, Durston et Farnol. » Suivait la phrase : « Jésus, aie pitié de nous. »
    La jeune femme lança un regard à Colum.
    — Quelle triste prière ! murmura-t-elle.
    — Certes. En tout cas, nous sommes maintenant certains que Moresby et Brandon n’étaient pas avec eux.
    Ils remontèrent les marches, et, une fois devant l’autel, remirent la pierre tombale en place.
    — Que croyez-vous qu’il se soit passé ? demanda Thomasina.
    — Je ne sais pas, répondit Colum, et nous devrons y réfléchir. J’ignore pourquoi et comment, mais un démon incarné a assassiné ces hommes en les laissant mourir dans ce souterrain !

 
    CHAPITRE XII
    En quittant le village abandonné, Colum se jura d’envoyer du monde pour enterrer décemment les corps. Le jour déclinait. Ils chevauchèrent en silence et à vive allure, mais la nuit était tombée lorsqu’ils arrivèrent à Cantorbéry.
    Son métier de médecin valait à Kathryn de détenir la clé d’une poterne près de Westgate. C’est ainsi qu’ils entrèrent dans la ville, et ils regagnèrent la maison d’Ottemelle Lane. Tout y était silencieux. Wuf était déjà couché, quant à Agnes, elle dormait la tête sur la table. En se réveillant, elle bâilla et s’étira avant d’assurer à sa maîtresse qu’il ne s’était rien passé d’anormal en son absence. Thomasina la houspilla et l’envoya au lit tandis que Kathryn et Colum s’asseyaient à la table. La servante, quand elle reparut, leur annonça qu’elle allait leur servir de quoi se restaurer.
    Kathryn était lasse d’avoir chevauché longtemps et ne souhaitait qu’une chose, un bon bain suivi d’une longue nuit de sommeil. Hélas, la scène dans le souterrain la hantait. Ce caveau avec ces corps, grotesques dans la mort, et le splendide OEil de Dieu que Colum avait déjà enfermé dans un coffre de sa chambre.
    — Pourquoi ? soupira Kathryn à mi-voix. Pourquoi ces hommes sont-ils morts ainsi ?
    — Ce qui me trouble, répliqua Colum,
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