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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu
Autoren: C.L. Grace
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reprit :
    — À mes compagnons, ces hommes qui m’ont assisté dans ma grande cause, qu’offre le roi ?
    — Rien, Monseigneur.
    Warwick hocha la tête, se forçant à sourire. Il remua, et l’Irlandais perçut l’éclat du saphir sur le pendentif en or. Warwick, qui avait suivi son regard, prit délicatement le bijou entre deux doigts.
    — Or et pierres précieuses, murmura-t-il. Je donnerais volontiers tout cela pour une paix honorable.
    — Eh bien, remettez-vous-en à la miséricorde du roi, Monseigneur.
    Warwick reprit les rênes de sa monture et secoua la tête.
    — Je refuse !
    — Alors, Monseigneur, répliqua l’Irlandais, élevant la voix pour être entendu de tous, le roi vous considère comme des traîtres rebelles, et si vous êtes pris, il vous promet une mort sanglante !
    — C’est tout, Irlandais ?
    Murtagh fit tourner son cheval.
    — Qu’attendiez-vous de plus ?
    La monture de Warwick avança, et l’Irlandais s’alarma. Il porta la main là où son épée aurait dû se trouver.
    — Paix, paix, héraut, murmura Warwick, je ne vous veux pas de mal, Murtagh. Vous aviez une mission, vous l’avez bien remplie.
    Prenant la main de l’Irlandais, il y glissa une pièce d’or.
    — Prenez ceci, pressa-t-il, si la bataille tourne contre York, montrez cette pièce à l’un de mes capitaines, et vous aurez la vie sauve.
    L’Irlandais examina avec attention la monnaie en or.
    — Si la bataille tourne mal pour vous, Monseigneur, ce qui ne fait pas de doute, cette pièce paiera des messes pour le repos de votre âme.
    Murtagh fit faire demi-tour à son cheval et prit la tête de la petite troupe en direction de Barnet.
    Warwick les regarda partir. Puis il se tourna et sourit avec sérénité à ses généraux, espérant que sa tranquille assurance apaiserait leurs sombres pensées et leurs visages anxieux.
    — Ils seront là dans peu de temps, Messeigneurs, déclara-t-il. Allez prendre vos positions.
    Il ôta ses gants pour serrer la main à ses généraux et assista au départ de chacun d’eux jusqu’à ce qu’il ne reste plus avec lui que son frère John.
    — Il faut te battre à pied, lui annonça brusquement celui-ci. Les hommes sont nerveux, parlent de trahison et de félonie. Ils disent que…
    Sa voix s’éteignit.
    — Je sais ce qu’ils disent, reprit Warwick d’une voix égale. Que les nobles seigneurs terriens combattent à cheval, et que, si la bataille tourne contre eux, ils fileront comme le vent jusqu’à l’abri le plus proche, abandonnant les paysans à leur destin.
    Warwick laissa glisser à terre son corps revêtu de sa pesante armure, et tira sa grande épée du fourreau accroché à l’arçon de sa selle. Il tendit les rênes de son destrier à son frère, disant :
    — Nous nous battrons tous à pied, c’est mon ordre, transmets-le, John. Reconduis mon cheval et ceux des autres derrière nos lignes.
    John s’éloigna au galop, suivi du destrier de Warwick dont les sabots acérés soulevaient des éclats de boue. Une nouvelle fois, Warwick passa en revue les trois imposantes phalanges d’hommes armés, puis, entouré des chevaliers de sa maison, il prit son commandement, juste derrière la division centrale de Montagu. Il scrutait le brouillard qui planait toujours, mouvant et dense au-dessus des troupes. Warwick ordonna que l’on fasse silence. Les mains sur la garde de sa noble épée, il tendit l’oreille, guettant des bruits dans l’opacité, au loin. N’entendant rien, il ferma les yeux et murmura une prière. Un page accourut l’informer qu’il n’était que huit heures du matin quand tout à coup il perçut, vague et étouffé, le son de l’ennemi en marche. Il ordonna que l’on déploie ses bannières de guerre, mais elles pendaient, molles et humides. D’un geste du menton, il alerta ses sonneurs de trompette, leva la main et hurla :
    — Pour Dieu, le roi Henri et saint Georges !
    Dans l’obscurité, les trompettes retentirent, stridentes, et les trois phalanges, archers et artilleurs, firent feu dans la muraille de brouillard.
    Les trompettes des yorkistes donnèrent en retour, stridentes aussi ; il y eut des cris, et le coeur de Warwick tressauta tandis que, émergeant du brouillard, les hommes cuirassés chargeaient par vagues successives.
    — En avant ! hurla-t-il encore.
    Moresby, le capitaine de sa garde, transmit l’ordre : les porteurs de bannière avancèrent, et, dans un fracas qui ébranla
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