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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu
Autoren: C.L. Grace
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sauf une citation tirée des psaumes : Levate oculos ad montes, « Lève les yeux sur les collines ».
    — Pourquoi Brandon se serait-il confié à Gabele ? demanda Fletcher.
    — Sans doute espérait-il être mieux traité, répondit Colum. Brandon était un tueur. Une fois libéré, il se serait débarrassé de Gabele, qui serait devenu un obstacle. En attendant, pour calmer sa curiosité, il lui avait sans doute dit que le trésor était caché dans une église. Gabele, sans montrer sa convoitise, a donc passé un pacte avec Brandon, mais Sparrow a entendu les conversations des deux hommes par la brèche dans le mur qui sépare les deux cachots.
    Kathryn reprit la parole.
    — Sparrow a donc fait chanter Gabele : soit il s’évadait, soit il révélait toute l’affaire à Webster. Gabele a accepté de l’aider, et il a mal fermé les menottes du prisonnier. Sparrow a tué son gardien et s’est échappé. Gabele à son tour a tué Sparrow, puis il s’est rendu compte que Webster avait des doutes, et il l’a assassiné.
    — Mais pourquoi ? demanda le Vertueux.
    Le pardonneur avait perdu ses gestes affectés : l’homme était maintenant froid, dur, attentif.
    — Pourquoi Gabele a-t-il tué Brandon ? précisa-t-il en dévisageant Kathryn. C’est bien ce que vous avez dit, n’est-ce pas, Maîtresse ?
    — Assurément, répliqua la jeune femme. Gabele avait compris que si le trésor était dissimulé dans une église, il s’agissait de celle d’un endroit désert. Il connaît bien la campagne autour de Cantorbéry, et donc le village de Sellingham, et il a décidé de courir sa chance. Après tout, il avait tout son temps, et si Brandon mourait, il n’aurait pas à partager le trésor. En outre, avec la disparition de Brandon et de Sparrow, plus personne ne risquait de le trahir.
    Kathryn s’adossa à son siège.
    — L’assassinat de Brandon a été un jeu d’enfant, poursuivit-elle. La ciguë est aussi commune que l’herbe des prés. Margotta, la fille de Gabele, apportait ses repas à Brandon. Il a suffi à Gabele de mélanger le poison aux aliments. Le prisonnier est tombé subitement malade, la fièvre a monté, et très vite il a été inconscient, avant de comprendre qu’il était empoisonné.
    — Mais Brandon a dû s’en douter, non ? chuchota Fletcher.
    — Même dans ce cas, qu’y pouvait-il ? répondit Colum. Il n’allait pas dire au père Peter ou à Webster qu’on l’avait empoisonné parce qu’il savait où était caché un trésor, n’est-ce pas ? Quant à Gabele, bien qu’il soit sans scrupule, il ne s’est sans doute pas imaginé que le prisonnier n’était pas mort quand il a été enterré, et qu’il reviendrait à lui dans sa tombe.
    — Comment expliquer que Gabele n’ait pas trouvé le trésor ? demanda Fletcher.
    Kathryn fixa le maître d’armes qui, assis, les deux mains sur la table, semblait perdu dans ses pensées. À son visage blême, la jeune femme savait qu’elle ne s’était trompée sur aucun point.
    — Oh, murmura-t-elle, il l’a cherché, mais il n’a pas prêté attention à la prière de Brandon. Comme l’autre homme qui recherchait l’OEil de Dieu, d’ailleurs.
    Le Vertueux frappa un coup sur la table.
    — Qui d’autre le cherchait ? Et comment connaissait-il l’existence du pendentif ?
    Kathryn sourit au pardonneur.
    — Je crois que vous connaissez la réponse, murmura-t-elle. Vous n’êtes pas un pardonneur, mais Reginald Moresby, capitaine de la garde du feu comte de Warwick, qui a péri récemment à la bataille de Barnet.
    Le pardonneur posa sur la jeune femme un regard froid, mais Kathryn aurait juré qu’un lointain sourire animait ses yeux.
    — Je ne me trompe pas, n’est-ce pas ? insista-t-elle. C’est la seule explication logique.
    — Vous n’avez rien à craindre, Maître Moresby, intervint Colum. Je jure que, si vous dites la vérité, je veillerai personnellement à ce que le roi vous gracie.
    Le pardonneur allait protester, mais il soupira, et, arrachant le collier de reliques de son cou, il le jeta sur la table.
    — Puisque tout est dit, commença-t-il, je vais vous raconter mon histoire, Maîtresse Swinbrooke, et elle vous glacera l’âme jusque dans ses tréfonds. Je suis Reginald Moresby, de Newport, dans le Shropshire, capitaine de la garde du feu et bien-aimé comte de Warwick. Dieu nous pardonne, Brandon et moi avons fui le champ de bataille de Barnet en emportant l’OEil de
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