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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort
Autoren: Sven Hassel
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à travers le filtre du masque, semblaient des voix de fantômes. Le tout paraissait un rêve, un cauchemar abominable.
    Nous avions fait un autre trou et tentions vainement d’apaiser les désespérés. Des mots hachés nous parvenaient, portant l’horreur à son comble, cette horreur que nul ne connaît, qui n’a pas assisté à de tels bombardements aériens. Chacun Croit au pire, lorsque les bombes pleuvent, mais ce n’est pas ça le pire : ce sont les réactions des humains qui font, des choses, un enfer inoubliable.
    – Notre Père qui êtes aux Cieux… priait une voix tremblante.
    Les gongs sourds des pioches répondaient. « Schss… ! » faisaient les explosions. « Pardonnez-nous nos offenses… » ; Un fracas hurlant de boue et de feu fut projeté en l’air ; des écroulements de tonnerre s’abattirent autour de nous. Bombes non explosées ? Non, des bombes incendiaires à retardement. On s’aplatissaient contre des murs de soutènement. « Que votre règne arrive.,. »
    – Vos gueules ! hurla Porta en rage. C’est ce cochon de Satan ! Ç’ui à Hitler… qu’on lui enfourche le cul sur une pique brûlante à ç’ui-là… si jamais je mets la main dessus le jour du grand soir…
    – Au secours ! Dieu du Ciel, sauvez nos enfants… pleurait la voix désespérée dans le trou noir.
    – Dépêchez-vous donc ! Sauvez-nous ! Cria une voix hystérique, et une main blanche, soignée, agrippa le rebord de la fente, en se brisant les ongles sur le mortier.
    – Ote tes doigts, ma fille, gronda Pluto, sans ça on ne vous sortira jamais !
    Mais les doigts fuselés grattaient désespérément. Porta leva sa ceinture et frappa : le sang jaillit, la main s’ouvrit et les longs doigts glissèrent comme des vers expirants, avalés par l’ombre.
    Les explosions Crépitaient. Cris et jurons. Poutres, pierres et gravats s’abattaient dans la pluie de phosphore qui nous enveloppait. L’agent de police gisait sur le sol, sans mouvement. Pluto, de sa botte, poussa le visage du pauvre diable :
    – A moitié mort, dit-il, mais qu’est-ce qu’on y peut ? Impossible pour un vieux de tenir à cette vie que nous font les Angliches.
    Le lieutenant Halter fit la grimace :
    – Il nous emmerde. Sûr qu’il Croyait dur comme fer à la victoire de l’Allemagne nazie, et qu’il n’a pas dû souvent avoir pitié au violon… Il n’y a qu’à le laisser.
    – Merde pour le schupo, fut le commentaire de Porta. Et nous nous remîmes à Creuser vers la cave.
    Soudain, une explosion d’ure telle violence qu’elle dépassait tout ce que nous venions d’entendre, ébranla la terre sous nos pieds. Une autre suivit immédiatement. Nous bondîmes vers ce qui pouvait être un abri, collant au sol autant que pouvait le faire une épaisseur humaine. Ce n’étaient plus des bombes à retardement, mais une nouvelle attaque qui commençait.
    Les bombes incendiaires faisaient jaillir des fontaines de feu à quinze mètres en l’air ; le phosphore ruisselait sur les murs comme de la pluie. Cela sifflait et tourbillonnait dans un ouragan de flammes et d’explosions. Une torpille aérienne de gros calibre volatilisa à la lettre la maison et tout son contenu.
    Porta était couché près de moi et clignait de l’œil, à travers les grands yeux du masque, pour nous remonter le moral. Mon masque me parut soudain plein de vapeur bouillante. Il écrasait mes tempes… j’étouffais, une terreur étranglait ma gorge. « Tu vas avoir le vertige du front »… ces mots traversèrent mon cerveau et me soulevèrent à moitié. Il me fallait fuir, n’importe où, mais fuir…
    Porta fondit sur moi, comme un vautour. Un coup de pied me recoucha dans le trou. Il frappa encore, et encore, les yeux mauvais au travers des grosses lunettes. Je Criai… je hurlai… puis, ce fut fini. Combien de temps ça avait-il duré ? Une heure… une journée ? Non, quinze minutes. Pendant ce temps, des centaines de gens avaient été tués, et moi, un soldat des blindés, j’avais eu le vertige du front… J’en sortais la gueule cassée, une dent sautée, un œil poché, et tous les nerfs déchirés, noués à rugir.
    If a ville était devenue un four incandescent, où des torches vivantes couraient en hurlant parmi les ruines, qui s’enflammaient en de bleuissantes fulgurations d’incendie. Ces gens vacillaient, pivotaient et s’abattaient, se relevaient et tournoyaient plus loin, comme des toupies fouettées
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