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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort
Autoren: Sven Hassel
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entre les Cratères qui trouaient la chaussée.
    Nous foncions à travers les premières rues en flammes, où tramways et véhicules gisaient, aplatis, sous les murs effondrés. Nous tournâmes court, sur un bout de trottoir épargné, parmi des arbres renversés, comme de simples allumettes. Près d’Erichstrasse, il fallut stopper, car des maisons, écrasées par des torpilles, barraient la route comme un mur, devant lequel un tank lui-même aurait hésité.
    Nous dégringolâmes du camion, essayant de nous frayer un chemin à coups de pioche, de haches et de pelles, à travers les ruines. Le lieutenant Halter voulut nous former en commando, mais peine perdue ! Personne ne faisait attention à lui : c’était Alte qui commandait. Haussant les épaules, le jeune officier n’insista pas, et prenant une pioche, il suivit le soldat expérimenté du front, qui maniait un outil avec la même aisance qu’une mitrailleuse en 1 re ligne.
    A travers la fumée acre et étouffante, surgissaient de tous côtés des ombres, vêtues de chiffons sales, dont les brûlures tuméfiées racontaient l’histoire. Des femmes, des enfants, des hommes jeunes et vieux, aux visages de pierre, marqués par l’épouvante. Dans les yeux apparaissait la folie. La plupart avaient les cheveux complètement brûlés, de sorte qu’on ne distinguait plus les hommes des femmes, et beaucoup s’enveloppaient de sacs mouillés, dans l’espoir de se protéger du feu. Une femme nous cria comme une démente : « Criminels de guerre ! Etes-vous contents ? Mon mari, mes enfants… ils sont brûlés ! Soyez maudits… maudits ! »
    Un vieil homme entoura ses épaules pour l’entraîner :
    – Calme-toi, Hélène, il y a assez de malheur comme ça !
    Mais s’arrachant à lui, elle se jeta sur Pluto, griffes en avant, comme un chat. Le grand docker la secoua un peu, puis la poussa de côté, tel un enfant. Elle se jeta par terre et frappa de sa tête l’asphalte brûlant, avec des Cris inarticulés qui se perdirent derrière nous, tandis que nous avancions péniblement dans un océan de ruines.
    Un sergent de ville, sans casque, à l’uniforme à moitié brûlé, nous arrêta et bégaya :
    – Le home d’enfants… le home d’enfants…
    – Qu’est-ce que tu dis ? Cria Alte agacé.
    – Le home d’enfants… le home d’enfants… continuait le sergent, comme une litanie, de la même voix monocorde, en s’accrochant à Alte.
    Pluto s’approcha vivement et envoya son poing dans la figure de l’homme, un bon moyen employé au front pour ceux qui étaient atteints de ce qu’on appelait le « vertige du front ». Cette fois aussi, ça rendit un peu. Louchant de peur, le sergent finit par sortir quelques phrases hoquetantes.
    – Le home d’enfants… sauvez les enfants… ils sont enfermés là… je suis le gardien… ça brûle, ça brûle… et ils Crient. Ils Crient, capitaine ! Le gardien Poël fait son rapport… ça brûle…
    – Pisse un coup ! ça ira mieux, vieux con ! Cria Porta, qui saisit l’homme et le secoua. Et marche !… Qu’est-ce que tu attends, Bon Dieu ! Je ne suis pas capitaine, mais soldat de ir e classe. Marche, qu’on te dit !
    L’agent restait là, planté. IL se mit soudain à courir en rond, affolé. Mais le lieutenant Halter l’empoigna.
    – Tu as entendu ? Marche… montre-nous où c’est, et vite, Sans ça, on te fusille !
    Il mit son mauser sous le nez du sergent à demi-fou, dont les lèvres tremblaient comme celles d’un lapin, tandis que de grosses larmes lui coulaient le long des joues. C’était un vieil homme qui, sans la guerre, eût été à la retraite depuis bien longtemps.
    Le grand Pluto passa devant lui et le poussa brutalement.
    – Fini ! En avant, schupo du diable, et le chemin ! Ou tu as un trou dans le ballon.
    L’agent vacillait et trébuchait, courant à moitié devant la colonne, dans les rues effondrées où dansaient les flammes. Partout des corps étendus se pressaient contre la terre ; beaucoup étaient morts, d’autres muets, fous de panique, d’autres enfin, Criaient à vous en donner froid dans le dos. A un endroit, qui avait dû être un carrefour, un petit garçon courut vers nous terrifié, l’écume à la bouche.
    – Ils sont enfermés dans la cave ! Aidez-moi à les sortir, Papa est soldat comme vous, il était en permission… Lieschen a perdu son bras, Henrik a été pris dans le feu !
    Nous nous arrêtâmes et Möller
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