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Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort
Autoren: Sven Hassel
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vrai, mais… bien entraînée la garce ! Quant au reste ! Ah, mes amis !
    Petit-Frère, la bouche ouverte, poussait de longs soupirs.
    – Moi, j’en peux plus ! Vivement un bordel !
    – Hein ? Mon histoire, ça t’en donne des chatouillis dans le machin ! dit Porta en rigolant.
    Une violente fusillade interrompit la suite. – Que diable ! dit Alte en se levant d’un bond.
    Les Russes apparurent presque en même temps à peu de distance devant nous, quelques Silhouettes isolées d’abord, puis toute une compagnie. Ils avançaient prudemment ; un officier leur fit un signe de son revolver.
    Escaladant les chars, quelques rafales de mitrailleuses les firent disparaître en vitesse, mais la fusillade s’intensifiait derrière nous.
    – Porta, sors le traîneau, dit Alte. Il faut aller au village voir ce qui s’y passe.
    Par radio, nous appelâmes les trois autres voitures et, malgré les menaces et les cris des fantassins nous quittâmes lentement les positions pour nous diriger vers les huttes.
    Là-bas, c’était l’enfer. Les voltigeurs russes grouillaient autour des maisons et tiraient comme des sauvages dans toutes les directions. Les quatre blindés vrombissant foncèrent dans la rue principale où toute une compagnie, nous tournant le dos, était sagement alignée. Ils tombèrent comme des quilles et ceux qui n’étaient pas morts furent couchés à la deuxième salve. Un petit blinde russe du type 60 vola en éclats à 25 mètres seulement de la gueule de notre 8,8. En un quart d’heure l’affaire fut réglée et le village nettoyé, mais ce n’était sans doute qu’un court répit jusqu’à l’arrivée des T 34 et de l’artillerie antichars. Cependant le soir tomba sans qu’il se passât quoi que ce soit, sauf quelques coups de feu isolés échangés entre patrouilles des deux camps.
    A minuit mourut la mère des jumelles. Nous l’enveloppâmes dans un mince tapis pour l’enterrer au petit jour. Tandis que Alte avait les jumelles sur les bras et que Petit-Frère tenait les biberons, nous nous demandions avec angoisse ce que nous allions faire de ces nourrissons.
    – Nous ne pouvons pas continuer à les avoir avec nous, dit Alte, et d’autre part, si nous les remettons au commando des enfants trouvés, Dieu sait ce qu’il en adviendra !
    Chacun donna son avis et aucun ne fut adopté. Depuis quelques instants, nous entendions du bruit au-dehors et, dans notre idée, Il s’agissait encore d’une arrivée de réfugiés. Tout à coup la porte s’ouvrit : un géant au teint brun de terre et aux pommettes saillantes, coiffé d’un bonnet de fourrure, se tenait sur le seuil dans sa capote ouatée avec une mitraillette sous le bras. Le légionnaire qui était en train de vérifier son revolver, tira. Le grand Russe s’abattit sans un cri. Porta lui arracha son arme, Petit-Frère éteignit la lampe Hindenburg et nous sortîmes précipitamment. La rue fourmillait de Russes. Nous nous jetâmes à l’abri près d’une maison.
    Le major du bataillon, qui, tranquillement, se rasait en se remémorant sans doute ses bonnes années à l’Université de Göttingen, ouvrit la porte pour se rendre compte d’où venait ce brouhaha. Il n’en eut guère le temps ; il tomba le blaireau à la main et un peu de mousse de savon éclaboussa le chambranle. Quelques officiers, sortis en pyjama, s’effondrèrent sous les salves des mitrailleuses, puis des hurlements aigus vinrent se mêler au crépitement des armes automatiques : c’étaient les cris des femmes violées par les soldats mongols, au beau milieu du chemin, dans la boue et la saleté. Certaines s’étaient endormies tranquilles avec leurs enfants dans les bras ; elles se réveillaient en sursaut, saisies par des mains glacées. Rires et cris se mêlaient dans une effroyable confusion.
    Des ordres brefs s’entrecroisaient, les menaces, les jurons, les malédictions étaient hachés de coups de feu. Dans une hutte, où une cinquantaine de civils s’étaient réfugiés, pénétrèrent un sergent et huit soldats. Us collèrent au mur les hommes et les adolescents, les fusillèrent puis dévêtirent les femmesUne à une et les violèrent. Ailleurs, un lieutenant d’infanterie et quelques secrétaires, surpris dans le bureau de la compagnie, furent précipités à genoux ; un caporal sibérien les prit les uns après les autres par les cheveux, leur tira la tête en arrière et tranquillement les égorgea. Un paysan de
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