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Les guerriers fauves

Les guerriers fauves

Titel: Les guerriers fauves
Autoren: Viviane Moore
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L’assassin attaqua une première fois, l’Oriental esquiva. L’homme recommença, sa lame frappa dans le vide. Puis, d’un coup, ce fut le tour d’Hugues. Et son geste avait été si rapide que le meurtrier ne réussit pas à le parer. Il recula en trébuchant, une balafre sanglante en travers de la joue. Une seconde blessure entailla bientôt son épaule. Il haletait. Hugues était partout à la fois. L’homme faisait des moulinets de son poignard et reculait en trébuchant. On sentait que la panique le gagnait.
    Bertil écarquilla les yeux.
    Hugues venait de frapper. La main ensanglantée, son adversaire avait lâché son arme en grimaçant. L’Oriental, les traits durs, l’écarta d’un coup de pied.
    — Je me rends ! Ne me tuez pas ! supplia l’assassin en tombant à genoux.
    La lueur de la lune éclaira son visage inondé de larmes. Bjorn et Tancrède se regardèrent, stupéfaits.
    — Mais ce n’est pas possible ! Je croyais que c’était... commença Tancrède.
    — Lui ! fit Bjorn.
    — Vous ne m’auriez jamais cru... déclara Hugues en nettoyant sa lame dans le sable.
    L’appel rauque d’un cor lui coupa la parole. Les sentinelles avaient donné l’alerte. Le grand chien galopait vers eux. Là-bas dans le camp, les marins sortaient des tentes. Les hommes saisissaient des torches. En un instant, les guerriers fauves s’étaient mis en place autour des bateaux. Magnus accourait vers eux avec les Norvégiens.

53
    Il avait fallu toute la persuasion d’Hugues de Tarse pour que les guerriers fauves ne massacrent pas l’assassin. Le chef orcadien avait demandé qu’on se réunisse sous sa tente. Les hommes étaient assis en cercle. Les visages étaient fermés, sévères. Pour l’instant, aucun mot n’avait encore été prononcé.
    Bertil, intimidé d’avoir été accepté parmi les guerriers, se rapprocha insensiblement de Tancrède. Il jetait de temps à autre des coups d’oeil vers l’assassin agenouillé au milieu d’eux.
    Hugues s’était levé. Il expliqua ce qui s’était passé là-bas, sur la plage, et le rôle de l’enfant. Le piège qu’ils avaient tendu au propriétaire de la médaille.
    — En fait, nous avons trouvé l’assassin grâce aux enfants, conclut-il en désignant le mousse. Et c’est justice que cet homme qui a tué tant d’enfants périsse par eux. Sans le courage de Gabik à La Rochelle, nous n’aurions jamais pu mettre la main sur cette médaille.
    Hugues montra le talisman.
    — Une amulette qui a condamné celui qui la portait. Sans la vaillance de Bertil, enfin, nous n’aurions jamais pris le meurtrier l’arme à la main.
    — C’est vrai ! approuva l’Orcadien.
    Harald et Knut avaient tourné la tête vers le jeune Normand. Tancrède posa sa main sur son épaule. Bertil se redressa.
    Était-ce cela, devenir un homme ? Était-ce ce sentiment de fierté, de reconnaissance, d’appartenance ?
    Hugues s’approcha de lui.
    — Tu peux nous laisser, maintenant, Bertil, et regagner ta tente. Nous devons décider de son sort.
    Toutes ces émotions avaient épuisé l’enfant et, passé ce moment de fierté, il ne rêvait plus que de se glisser dans son sac de toile et de dormir.
    Il se leva, s’inclina devant les hommes qui lui rendirent son salut et sortit.
    Le capitaine Corato répétait :
    — Un brave gosse. Mais tout de même, c’est pas possible, c’est pas possible... Et comment je vais faire, maintenant ? Et qu’est-ce que je vais dire ?
    Tancrède regardait l’assassin et cherchait, en vain, à voir en lui celui qu’il avait connu. Des pensées contradictoires s’affrontaient en lui. Ne devait-il pas se lever, plaider la cause de celui que tous allaient condamner ?
    — Il doit mourir ! déclara Magnus.
    — Oui, approuvèrent les Norvégiens d’une même voix.
    — Je propose de le remettre à la justice d’un prévôt dès que nous aurons touché aux rivages de la mer intérieure, fit Hugues.
    — Qu’avons-nous besoin d’un prévôt pour faire justice ? rétorqua l’Orcadien. Il ne saura rien de celui-là, alors que nous savons tout. À mort !
    Hugues allait répondre, mais Tancrède s’était levé et faisait face à Magnus.
    — Cet homme m’appartient ! déclara-t-il gravement. Je désire qu’il soit jugé et non exécuté.
    Au milieu de la tente, Giovanni leva un visage incrédule vers le jeune homme.
    Hugues restait silencieux, sa main avait glissé vers son cimeterre, ses yeux scrutaient
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