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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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cryptanalystes potentiels, il a su pourquoi on l’appelait dès la lecture de la convocation :
     
    Ils [la direction de l’université] autorisaient les mathématiciens à passer leur diplôme. J’ai passé mes examens de dernière année à Cambridge en mai 1940, ce qui semblait carrément surnaturel à une époque où les Allemands envahissaient l’Europe. Toujours est-il que je les ai passés, puis j’ai attendu qu’on me dise quoi faire.
    Je suis rentré chez moi à Carlisle. Une lettre m’est parvenue, avec une écriture manuscrite peu soignée, de la part d’un certain Gordon Welchman. Il me proposait un boulot, sans pouvoir me confier de quoi il retournait, ni où ça se déroulait. Tout ce qu’il pouvait dire, c’est que c’était très important, très intéressant et vachement mal payé.
    C’était ça la sécurité, poursuit M. Batey, dans un style pince-sans-rire. Chez les étudiants de ma promo de dernière année de maths de Cambridge, on savait qu’en mai 1940 un certain Welchman avait amené deux de ses propres étudiants dans le « Bureau 40 ». Et je savais qu’on y faisait de la cryptographie.
     
    Sa future femme, linguiste et étudiante en littérature allemande, avait aussi l’avantage de connaître un peu la maison. Au moment précis où la guerre éclata, elle avait été détachée à l’ancienne GC&CS, près de St James’s Park, affectation clairement inhabituelle pour une jeune femme à l’époque.
     
    J’ai d’abord travaillé à Broadway Buildings, au sein du ministère de la Guerre économique. Ce travail consistait à mettre sur une liste noire toutes les personnes ayant affaire avec l’Allemagne, à travers les produits qu’elles utilisaient. Puis, on m’a appelée au ministère des Affaires étrangères pour un entretien conduit par une femme formidable du nom de Mlle Moore. J’ignore si elle savait ce que nous allions faire. À l’époque, nous ignorions si nous allions être des espions. Mais ensuite, j’ai débarqué à Bletchley Park.
    Je ne souhaitais pas poursuivre mes études universitaires. L’University College de Londres [où elle était allée] était en train d’être transféré vers le campus d’Aberystwyth, dans l’ouest du Pays de Galles. Mais j’estimais qu’il valait mieux contribuer à l’effort de guerre que de passer mon temps à lire des poètes allemands au Pays de Galles. Après tout, les poètes allemands allaient bientôt nous survoler à bord de bombardiers. J’ai confié à quelqu’un que je devrais suivre une formation d’infirmière. Mais cette personne m’a répondu : « Non, tu ne devrais pas. Va voir au ministère des Affaires étrangères. Ils peuvent exploiter ta connaissance de l’allemand. » C’est ce que j’ai fait. 
     
    Harry Hinsley, qui devait devenir par la suite l’historien officiel du renseignement militaire britannique, se rappelait avoir été interrogé au St John’s College de l’université de Cambridge par Alistair Denniston et le colonel John Tiltman. À propos de cette expérience, il a confié : « Ils me posaient ce genre de questions : “On constate que vous avez un peu voyagé. Vous avez eu de bons résultats au Tripos 9 . Que pensez-vous du service public ? Préféreriez-vous y entrer plutôt que d’être appelé sous les drapeaux ? Est-ce que ça vous fait envie ?” »
    Au moins, c’était une approche plus subtile que celle dont on avait gratifié deux ans auparavant le professeur E. R. P. Vincent, invité à dîner par un ancien du Bureau 40, Franck Adcock. Le professeur Vincent a raconté l’entretien : « Nous avons très bien dîné car c’était [Adcock] un épicurien et le repas s’est merveilleusement achevé par une bouteille de porto de 1920. C’est alors qu’il a fait une chose que j’ai trouvée des plus extraordinaires : il s’est dirigé vers la porte, a jeté un œil à l’extérieur, puis est revenu s’asseoir. Fidèle lecteur de romans d’espionnage, j’ai reconnu la procédure, mais je n’aurais jamais imaginé la voir exécutée. »
    Bien qu’éculée, l’approche porta ses fruits et le Professeur Vincent devait rejoindre les rangs de l’équipe chargée de casser les codes japonais.
    Sheila Lawn, pour sa part, ressentit un besoin impérieux de jouer un vrai rôle dans le conflit.
     
    J’étais dans ma deuxième année de licence de langues vivantes à l’université d’Aberdeen. Je me sentais obligée de faire
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