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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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inédite.
    C’était certainement le cas pour Enigma. Le déchiffrement des codes allemands s’avérerait le résultat d’une combinaison de fulgurances logiques et mathématiques et d’un génie psychologique indéniable. Sans parler des formidables compétences techniques des hommes qui construisirent ces « bombes », immenses prototypes informatiques révolutionnaires capables de passer au crible les millions de combinaisons potentielles de chaque code qui donnaient le tournis.
    Bletchley Park n’avait pas besoin uniquement de cryptanalystes, mais aussi des services de linguistes qualifiés à l’esprit vif, de jeunes hommes et femmes bilingues, surtout en allemand.
    Un pôle administratif exemplaire s’imposait également, des personnes en charge de tâches fastidieuses mais cruciales consistant à classer et archiver les documents. Il fallait non seulement consigner, traduire et déchiffrer les transmissions ennemies, mais aussi les classer de façon à pouvoir les lier à de futurs messages. Au début, ce rôle incomba très souvent aux jeunes filles de la haute société.
    Le développement de ce principe élitiste ne gênait personne. Les débutantes et filles de « bonne famille » étaient activement recherchées, apparemment pour assurer une sécurité et un secret de la plus haute facture. Alistair Denniston estimait que les jeunes filles les plus intelligentes auraient un sens du devoir plus aigu. Ces généralisations sociales étaient monnaie courante à l’époque. Mais, questions de classe mises à part, ce sens du devoir conduisait ces jeunes filles de bonne famille à entreprendre dans la bonne humeur certains travaux figurant parmi les plus prodigieusement ennuyeux.
    En plus de tout cela, le Park avait besoin de secrétaires, de coursiers et de chefs de bureau, et même de serveuses pour la cantine. Que de monde pour une si petite ville sans cachet !

3
1939 : recruter la crème de la crème
    Presque instantanément, Alistair Denniston s’est retrouvé enlisé dans toutes sortes de difficultés. À ce stade, il avoua « tenir beaucoup à contribuer à résoudre le nombre croissant de problèmes de chiffrement auxquels nous étions confrontés ». Et ce désir n’était pas uniquement pratique.
    C’est ainsi que d’autres convocations à Bletchley furent discrètement envoyées à partir du 4 septembre 1939. Une note de l’époque dit : « Personnel requis immédiatement pour le baraquement 3 : je suggère l’envoi d’un groupe de 15 personnes. Comme vous le savez, j’ai déjà approché le Pembroke College d’Oxford, qui a promis de m’envoyer quelques noms dans les semaines qui viennent. »
    Cette discrétion était primordiale. Voilà pourquoi les recruteurs connaissaient personnellement et de réputation un si grand nombre de traducteurs et de cryptanalystes embauchés les premiers temps. Mais c’était bien plus que du népotisme et du snobisme. Concernant les linguistes chargés de traduire les messages allemands, on estime que les services de sécurité ont joué un rôle essentiel pour l’approche des recrues potentielles, dont le parcours et le pedigree faisaient l’objet de vérifications minutieuses. Sinon, le choix des candidats semblait empreint d’une belle désinvolture.
    Mavis Batey est l’une des rares personnes à avoir travaillé aux côtés du volcanique Dilly Knox. Elle a joué un rôle clé dans l’histoire du Park. Jeune fille de la classe moyenne redoutablement intelligente, elle n’avait rien d’une débutante.
    Aujourd’hui, Mme Batey, dont le mari Keith est aussi un ancien de Bletchley Park, s’amuse avec ironie du raisonnement ayant abouti à cette campagne de recrutement dans la haute société : « Les deux premières recrues du Cottage étaient les filles de deux gars qui jouaient au golf avec Denniston à Ashtead. Denniston connaissait les familles, savait que c’étaient des gens bien… et que les filles n’iraient pas colporter ce qui se tramait. L’important était de ne pas choisir des gens enclins à raconter au premier venu ce qu’ils faisaient là. »
    Concernant Keith Batey, étudiant de 20 ans en mathématiques à Cambridge, qui allait participer à l’une des plus grandes avancées réalisées au Park et qui devait rencontrer par hasard sa future femme Mavis dans l’un des baraquements, son recrutement fut assez simple. À tel point, en fait, que, contrairement à nombre de ses confrères
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