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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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l’homme en question dans sa chambre, à Cambridge.
    Welchman fut direct, mais poli, disant sans détour à Herivel que d’importants travaux pour la guerre se déroulaient à Bletchley Park. Il lui demanda s’il souhaitait apporter sa contribution.
    Le jeune homme lui répondit tout aussi rapidement. M. Herivel se rappelle qu’à l’époque, « l’université était un lieu fantomatique », et que sa dernière année de maths pouvait attendre la fin de la guerre. Les deux hommes convinrent donc d’une date. Welchman dit à Herivel où se rendre et à qui se présenter.
    Quelques jours plus tard, Herivel était à bord du train reliant Cambridge à Bletchley, émettant des hypothèses sur ce qui l’attendait. Il se rappelle que « la toute première chose que j’ai dû faire en arrivant là-bas a été de jurer de ne révéler absolument rien à quiconque. Je me souviens de la présence d’un officier de la marine à l’air terrible, sans doute là pour inspirer la peur ! »
    Certains anciens se souviennent de leur profonde consternation à leur arrivée à Bletchley. La gare sentait le renfermé et la petite ville n’était pas plus ragoûtante. L’historienne de l’architecture Jane Fawcett, membre de l’ordre de l’Empire britannique, se rappelle simplement que Bletchley était « un trou perdu ». Le Park proprement dit, lequel fut clôturé avec du fil de fer barbelé à partir de 1939, « comme le zoo de Whipsnade » aux dires de l’ancienne de la maison, Diana Plowman, ne devait pas paraître spécialement séduisant. Parmi ces jeunes gens, quelques-uns avaient imaginé qu’une fois affectés ils seraient parachutés derrière les lignes ennemies pour mener à bien leur mission top secrète. Le Bletchley morne et provincial était à mille lieues de ce genre de fièvre aventurière.
    Ainsi, pour certaines personnes, telle l’Écossaise Irene Young, la première impression que laissaient les lieux était vraiment déprimante. Elle se souvient de son arrivée :
     
    Je suis tombée sur les gravillons, m’écorchant sérieusement le genou et, pire encore, déchirant l’une de mes deux paires de bas… L’infirmière de Sick Bay, formidable dame nommée Mme de Courcey-Meade, peinturlura ma blessure (non nettoyée) avec du bleu de méthylène. Très gênée, je me suis ensuite présentée à mes collègues avec une jambe abîmée et fluorescente. La plaie s’est ensuite logiquement infectée.
    L’accueil ne fut pas des plus chaleureux. Les gens semblaient indifférents à mon arrivée. Cela aurait sans nul doute été faire preuve d’une arrogance inconsciente que de s’attendre à autre chose.
     
    Toutes les personnes recrutées n’étaient pas des experts. Après tout, il fallait bien exécuter des tâches ordinaires, telles que celles des coursiers. Ce fut ce genre de rôle que remplit Mimi Gallilee, âgée de 14 ans. La nature même de sa mission, et des responsabilités qui lui échurent par la suite, lui offrait une vision panoramique unique du personnel et du Park. Pour tous les autres, un strict cloisonnement était de mise. Mais une fille comme Mimi pouvait traîner partout et en voir plus que la plupart.
    On l’avait évacuée d’Islington, dans le nord de Londres, l’année précédente. Sa mère et sa sœur avaient fini par la rejoindre. Pour tous ces enfants débarquant dans la campagne du Buckinghamshire, l’école prenait simplement la forme de leçons collectives de fortune et de salles de classe improvisées. La jeune Mimi ne supportait pas l’école.
    Sa mère, comptable de métier, voulait à tout prix trouver du travail, quel qu’il soit. On l’avait recrutée comme serveuse à la cantine du Park. Grâce à ce poste, elle put discrètement glisser un mot à la direction du Park au sujet de sa fille.
     
    Ma mère connaissait le commandant Bradshaw, raconte Mme Gallilee. Elle a dû lui parler de moi, lui disant : « Mimi a maintenant 14 ans, elle ne veut pas apprendre, elle ne semble pas intéressée par ce qui se passe. »
    Le commandant Bradshaw dit à ma mère : « Amenez-la-moi. » Il m’a parlé et on m’a offert un emploi de coursière à Bletchley Park. On ne pouvait pas parler d’entretien. Il m’a simplement parlé. J’ai commencé le lendemain.
    Tous les coursiers étaient des filles et, à l’époque, j’étais la plus jeune. On livrait tout et n’importe quoi dans les baraquements. Je crois me souvenir qu’à l’époque
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