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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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il n’y avait que les baraquements 1 à 11a, mais pas encore de pavillons. Ma mission était de distribuer le courrier, les messages. Bien entendu, tout était mis dans de grandes enveloppes, dont le contenu ne nous intéressait même pas.
     
    Gordon Welchman lui-même réfléchit un peu au besoin d’enrôler autant de femmes que d’hommes de qualité. « Le recrutement de jeunes femmes a progressé encore plus rapidement que celui d’hommes, a-t-il écrit. Nous avions besoin de plus de femmes pour la salle d’enregistrement, la salle des archives et la salle de déchiffrement. Comme pour les hommes, au début, on a surtout recruté les femmes que l’on connaissait mais, dans la mesure où Bletchley Park recherchait des femmes qualifiées, nous nous sommes retrouvés avec un grand nombre de recrues de haut niveau. »

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Le manoir et la campagne environnante
    Lorsque l’on parle aujourd’hui avec des anciens de Bletchley Park, leur vie de l’époque semble se polariser sur une vue d’arrière-plan, celle du manoir proprement dit.
    Une énorme structure est demeurée longtemps en place sur le site. Le Domesday Book (Livre du jugement dernier) 10 mentionne même la présence d’une propriété à cet endroit. Sir Herbert Leon et sa femme Fanny firent l’acquisition de cette maison victorienne en 1883. Ils lancèrent un programme de construction extravagant qui déboucha sur un agrandissement du manoir associant de manière déconcertante tout un tas de styles architecturaux.
    Les Leon étaient des passionnés de voyages et leurs périples à travers l’Europe semblaient guider leurs lubies artistiques. Les ornements de style celte côtoyaient les piliers italiens de l’entrée, les détails rococo du plafond de la salle de bal et un dôme de cuivre d’inspiration lui aussi italienne, comme bizarrement coincé sur la partie gauche de la maison.
    Le bâtiment proprement dit, recouvert de panneaux sombres, avec ses faux vitraux, de petits corridors et des escaliers en chêne, est une illustration intéressante de la confusion architecturale régnant à l’époque. Le gothique victorien massif commençait alors à céder la place aux contours plus naturels du début du xx e  siècle. Certains vieux propriétaires terriens de la région, avec leurs propriétés au délabrement charmant, voyaient peut-être dans Bletchley Park le symbole de la maison moderne, avec tout le confort, d’un homme ayant enfin fait fortune et désireux de le montrer.
    « C’est un cauchemar, elle est hideuse, dit Sarah Baring avec une certaine émotion. Nous l’appelions la monstruosité victorienne. » À ses yeux, l’intérieur était aussi répugnant. Les plâtres du plafond de la salle de bal « ressemblaient à une cascade de seins qui tombent ». D’autres, plus bienveillants, considéraient la propriété comme une forme d’expérimentation architecturale audacieuse. Et, pour certains, c’était une maison majestueuse au sein de laquelle ils n’auraient jamais imaginé travailler.
    Si, dès le départ, il était clair que le manoir n’était vraiment pas assez grand pour que toutes les recrues y vivent ou y travaillent (même si, pendant l’« exercice » de 1938, les rares personnes à faire les nuits étaient autorisées à dormir sur place), cela deviendrait, dans les années suivantes, un endroit où l’on pouvait passer son temps libre, que ce soit dans la bibliothèque ou dans la salle de bal, où se déroulaient des concerts.
    Au premier étage, un ensemble de salles, dans un premier temps réservées au Secret Intelligence Service, furent finalement utilisées par Alistair Denniston, Edward Travis et Nigel de Grey à des fins administratives. Le colonel John Tiltman, cryptographe chevronné et responsable de la Section militaire, avait son bureau juste au-dessus, dans une pièce occupée peu de temps auparavant par l’un des enfants Leon. Le papier peint Pierre Lapin en ornait d’ailleurs encore les murs.
    Après avoir démarré comme coursière, Mimi Gallilee reçut deux ans plus tard une promotion et devint secrétaire, poste qu’elle occupait au sein du manoir proprement dit. Mme Gallilee se souvient des hauts plafonds décorés et des grandes fenêtres qui donnaient sur la pelouse et, en arrière-plan, sur le joli lac bordé d’arbres. À mesure que la guerre progressa et que les activités de Bletchley se multiplièrent, le Park ne fut pas qu’un bel environnement. « Je ne me suis
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