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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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Prise de fonction
    Sarah Baring et sa bonne amie Osla Henniker-Major reçurent leur convocation par le biais d’un télégramme laconique. Sarah se souvient que la missive, tenant de l’injonction, disait ceci : « Présentez-vous à la Station X, à Bletchley Park, Buckinghamshire, dans quatre jours. Votre adresse postale est Box 111, c/o The Foreign Office. C’est tout ce que vous devez savoir. »
    Les deux jeunes aristocrates débarquèrent en train un soir de printemps 1941, en provenance d’Euston. Le voyage les avait quelque peu tendues à cause d’un homme assis en face d’elles dans le compartiment qui semblait se tripoter en toute indécence par les poches de son pantalon. Après s’être entretenues à voix basse, les deux jeunes femmes, outrées, décidèrent qu’Osla devait s’occuper du sale type en accédant au porte-bagages, puis « en faisant tomber accidentellement leur valise remplie de disques » sur ses genoux. L’homme saisit le message et « déguerpit dans le couloir ».
    Une heure après, elles étaient arrivées à destination. « Nous nous sommes extirpées du train à la gare de Bletchley », se rappelle Sarah Baring, « puis, nous avons emprunté d’un pas rendu chancelant par le poids de nos bagages un chemin étroit plein d’ornières bordé d’un côté d’un grillage de 2,50 mètres de haut coiffé d’un rouleau de fil de fer barbelé ».
    La propriété de Bletchley Park est adjacente à la gare. Les deux jeunes femmes chargées arpentèrent péniblement ce long sentier paisible en légère montée, bordé, du côté grillagé, par un parc boisé. Elles empruntèrent une allée qui débouchait rapidement sur le poste de contrôle en béton de la RAF placé sur la route menant à la maison. La sentinelle de service se fit rapidement la réflexion que ces dames d’une élégance incongrue devaient être attendues.
    C’est là que s’offrit à leur premier regard la grande bâtisse devant laquelle se trouvait un lac. D’épaisses branches de wellingtonia masquaient certaines fenêtres. Cette vue les rendit plutôt perplexes, étant plutôt habituées à des propriétés plus majestueuses, et leur laissa une première impression tout à fait défavorable. « Ce fut un vrai choc », dit aujourd’hui Sarah d’un ton détaché. « Cette maison nous paraissait carrément monstrueuse. »
    Sur la pelouse autour du manoir étaient éparpillés des baraquements en bois de plain-pied des plus spartiates, dont les petites cheminées crachaient une épaisse fumée noirâtre et les fenêtres étaient obstruées pour cause de black-out. À côté de la maison se trouvaient d’anciennes écuries et de robustes dépendances en brique rouge baptisées « le Cottage ». Des nids-de-poule autour de la maison et dans l’allée traduisaient un cruel manque d’entretien.
    Difficile de voir au-delà, mais le parc s’étendait beaucoup plus loin, avec des prairies remplies de baraquements et de pavillons en ciment. « Et, dit Sarah Baring, des hommes et des femmes sortaient de tous ces baraquements formant une sorte de labyrinthe sans issue. » Elle remarqua immédiatement « l’absence » déconcertante « de personnes en uniforme ».
    La façade de la maison donnait sur le lac d’agrément et, par-delà le crépuscule, au bas de la colline, sur la ville. Mais, partout, la vue de Bletchley était obstruée par des arbres. Seuls les crissements aigus des trains se propageant dans cet air printanier rappelaient le monde extérieur.
    Une fois à l’intérieur de la bâtisse, qui grouillait d’autres jeunes hommes et femmes très sérieux en civil, les deux jeunes femmes furent orientées vers les escaliers. Elles devaient se présenter au premier étage à l’homme qui leur avait envoyé le télégramme, à savoir Edward Travis, ancien capitaine-trésorier de la Navy et sous-directeur de Bletchley Park.
    Travis demanda immédiatement aux deux jeunes femmes encore perplexes de signer l’Official Secrets Act 1 . Il leur tendit ensuite un billet de logement temporaire en ville, dans un hôtel, et ajouta qu’elles prendraient leurs fonctions le lendemain matin. « Il m’a dit, “Je vois que vous avez l’allemand”, relate Sarah Baring, ce qui m’a paru assez amusant sur le coup parce que je croyais qu’il voulait parler d’un homme ». À ce stade, Travis n’en dit que très peu sur la teneur de leurs fonctions, juste que le respect du secret était
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