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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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codes donne une conférence dans une école, les élèves posent le plus souvent la question suivante : « Comment avez-vous pu garder tout cela secret ? » À une époque où Twitter et la communication instantanée règnent en maître, les jeunes trouvent cette situation vraiment déconcertante. L’écrivain et journaliste Neal Ascherson, dont la sœur avait été Wren à Bletchley, juge sa discrétion à la fois admirable et étonnante. « Ce silence était très britannique, a-t-il écrit dans l’ Observer il y a quelques années. Personne d’autre n’aurait pu le garder et personne ne fut récompensé pour l’avoir fait. Aujourd’hui, il serait impossible de ne rien dire. »
    Le secret, tout du moins jusque dernièrement, a toujours été une obsession britannique. La raison à cela, c’est que le secret est dans un certain sens synonyme de pouvoir. Il s’agit de savoir ce qu’autrui ignore. La réussite stupéfiante de Bletchley, à savoir les éclairs de génie associés à un travail des plus sérieux, fut peut-être une chose à laquelle la Grande-Bretagne pouvait s’accrocher alors que les suites de la guerre dépouillèrent le pays de son empire et de sa richesse et l’obligèrent à chercher tant bien que mal sa place dans un nouveau monde caractérisé par la naissance de deux blocs Est-Ouest.
    Il existence également une dimension patriotique à l’ancienne. De nos jours, il demeure quelques casseurs de codes qui ne vous parleront pas de qu’ils ont fait et sont furieux quand quelqu’un se laisse aller à des bavardages, même si le sujet est ouvertement abordé depuis les années 1980. Pour eux, il s’agit de secrets que l’on doit emporter dans la tombe. Mais il existe aussi l’autre volet de l’histoire de Bletchley Park, la lutte pour une reconnaissance nationale. Les anciens combattants ont leurs médailles, mais qu’ont les hommes et femmes de Bletchley Park ? En octobre 2009, le ministre des Affaires étrangères David Miliband présida, à Bletchley, une cérémonie destinée à remettre à tous les anciens connus de Bletchley Park des insignes commémoratifs. C’était assurément un geste et la nouvelle de l’attribution de la subvention grâce à la loterie nationale suivit très vite, ainsi que les excuses posthumes du gouvernement envers Alan Turing. Mais un insigne commémoratif n’est pas une médaille.
    Lors des recherches entreprises pour l’écriture du présent ouvrage, une ancienne de Bletchley m’a écrit pour me dire qu’elle en avait « par-dessus la tête » de ces articles sur le Park insistant tellement sur « les danses sur la pelouse » et l’aspect social des choses. C’était la guerre, dit-elle, et le travail était incroyablement difficile. C’est cet aspect qu’il faut retenir.
    Assurément. Il faut s’en souvenir et le commémorer dignement. Mais il serait tout aussi fâcheux d’oublier ces autres pans de la vie à Bletchley. Les merveilles réalisées par tous ces hommes et femmes sont d’une certaine manière aussi bien illustrées par les activités de loisirs que par leur labeur car, dans les deux cas, ils ne ménageaient vraiment pas leurs efforts. Sortir d’une nuit épuisante passée à effectuer un travail sous pression exigeant la plus grande concentration, pour s’investir pleinement dans la mise en scène d’une pièce, me semble extraordinairement admirable et remarquablement sain. « Même si, depuis, j’ai eu des amis merveilleux, rappelle Gwen Watkins, je n’ai jamais retrouvé cette atmosphère de bonheur, de jouissance culturelle, de plaisir face à tout ce qui symbolisait la vie à mes yeux. »
    Quand on y songe aujourd’hui, l’intelligence, mais également le pouvoir de concentration et la patience infinie que ce travail demandait laissent pantois. Et, comme souvent face à ce genre de choses, on se demande : est-ce que la génération actuelle serait capable de relever un tel défi ?
    L’autre jour, je suis tombé sur deux titres de journaux qui m’ont interpellé. L’un concernait l’ingéniosité des inventeurs britanniques de jeux vidéo modernes et l’autre, Gary McKinnon, le pirate informatique qui est parvenu à pénétrer dans le réseau du Pentagone et que les Américains essaient d’extrader (à l’heure où j’écris ces lignes) pour le juger.
    Loin de moi l’idée de comparer ces personnes et les casseurs de codes de Bletchley. J’observe seulement que les experts en jeux
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