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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
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intérêts… que tu représentes ?
    Percy sourit.
    — Ce ne sont pas les intérêts majeurs mais ils en font partie.
    Grey ne se donna pas la peine de lui demander pour quelle raison il s’adressait à lui, un ancien diplomate sans influence particulière. Percy connaissait la puissance de sa famille et de ses relations et « monsieur Beauchamp » en savait davantage encore sur ses liens actuels grâce au réseau d’informations qui alimentait les différentes chambres noires d’Europe. Naturellement, Grey ne pouvait prendre la moindre décision sur la question mais il avait la possibilité de soumettre discrètement l’offre à ceux qui en avaient le pouvoir.
    Chaque poil de son corps était hérissé telle une antenne d’insecte… guettant le danger.
    — Bien entendu, il nous faudrait plus qu’une suggestion, dit-il avec détachement. Le nom de l’officier en question, par exemple.
    — Je ne suis pas autorisé à le divulguer pour le moment. Mais une fois ouvertes des négociations sincères…
    Grey se demandait déjà à qui transmettre cette offre. Certainement pas à sir George Germain. Au bureau de lord North ? Toutefois, cela pouvait attendre.
    — Et toi, quel profit en tireras-tu ? demanda-t-il d’un ton acide.
    Il connaissait suffisamment Percy Wainwright pour savoir qu’un aspect de l’affaire lui rapporterait quelque chose.
    — Ah, ça…
    Percy but une petite gorgée puis abaissa son verre et fixa Grey d’un regard limpide.
    — C’est très simple, en fait. On m’a chargé de retrouver un homme. Tu ne connaîtrais pas un Ecossais du nom de James Fraser ?
    Grey sentit le pied de sa coupe se briser. Il ne la lâcha pas pour autant et but avec lenteur, remerciant le ciel, d’une part, de n’avoir jamais mentionné devant Percy le nom de Jamie Fraser, de l’autre, que ce dernier ait quitté Wilmington l’après-midi même.
    — Non, répondit-il avec calme. Que lui veux-tu, à ce M. Fraser ?
    Percy haussa les épaules puis sourit.
    — Juste lui poser une question ou deux.
    La paume entaillée de Grey saignait. Tenant précautionneusement son verre, il but le reste de son vin. Percy était silencieux, buvant avec lui.
    — Mes condoléances pour la disparition de ta femme, dit-il doucement. Je sais qu’elle…
    — Tu ne sais rien, gronda Grey.
    Il déposa la coupe brisée sur la table. Elle roula d’un côté puis de l’autre, la lie s’étalant sur le verre.
    — Rien du tout, insista-t-il. Ni sur elle ni sur moi.
    Percy haussa les épaules avec une indifférence toute française, l’air de dire « comme tu voudras ». Pourtant ses yeux (ils étaient toujours aussi beaux, maudit soit-il ; sombres et doux) le dévisageaient avec une compassion qui paraissait sincère.
    Grey soupira. Elle l’était sans doute. Il ne pourrait plus jamais faire confiance à Percy mais s’il lui avait causé du mal autrefois, cela avait été par faiblesse, non par malice, ni même par froideur d’âme.
    — Que veux-tu ? répéta-t-il.
    — Ton fils… commença Percy.
    Il n’eut pas le temps d’en dire plus. Grey avait bondi sur lui et lui agrippait l’épaule, suffisamment fort pour le faire gémir et se raidir. Grey se pencha sur lui, le regardant dans le blanc des yeux, si près que le souffle de Wainwright, pardon, de Beauchamp, balayait sa joue et qu’il sentait son eau de Cologne. Il tachait de sang la veste de Percy. Il déclara très lentement :
    — La dernière fois que je t’ai vu, j’ai été à deux doigts de te mettre une balle dans le crâne. Ne me donne pas de raisons de regretter ma retenue.
    Il le lâcha et se redressa.
    — Ne t’approche pas de mon fils. Ne t’approche pas de moi. Et si tu veux un conseil, retourne en France et vite !
    Tournant les talons, il sortit en claquant la porte derrière lui. Ce ne fut qu’une fois dans la rue qu’il se souvint qu’il avait laissé Percy dans sa propre chambre.
    — Qu’il aille au diable ! marmonna-t-il.
    Il partit d’un pas ferme voir le sergent Cutter afin de lui quémander un cantonnement pour la nuit. Le lendemain matin, il s’assurerait que les Fraser et William étaient bien tous hors de Wilmington et hors de danger.
    ----
    1 . En français dans le texte. (N.d.T.)

2
    Et parfois, ils ne le sont pas
    Lallybroch, Inverness-shire, Ecosse, septembre 1980
    — « Nous sommes en vie », répéta Brianna MacKenzie d’une voix tremblante.
    Elle releva les yeux vers Roger en pressant la feuille de papier contre son
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