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Le prince des ténèbres

Le prince des ténèbres

Titel: Le prince des ténèbres
Autoren: Paul C. Doherty
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Dieu, etc ., mande aux shérifs, baillis, etc ., d’accorder aide et assistance au porteur de ce document, Agatha de Courcy, qui a agi pour le bien de la Couronne et du Royaume.
    Corbett contempla le sceau privé du souverain, presque effacé.
    — Pour citer Ponce Pilate, ce qui est écrit est écrit.
    Il la regarda bien en face :
    — Mais cela ne vous justifie pas. Le roi n’a pas ordonné le meurtre de Lady Aliénor.
    — C’était nécessaire ! s’exclama Agatha d’une voix impitoyable. Elle allait s’enfuir. Mes ordres étaient très clairs. Je devais arrêter Dame Deveril, gagner Godstowe et faire tout mon possible pour empêcher Lady Aliénor de causer de l’embarras à la Couronne ou à la Cour.
    Elle hocha la tête.
    — En outre, j’étais lasse de ce maudit endroit : une ancienne maîtresse au teint blafard et aux yeux délavés, et des religieuses qui se souciaient surtout de leur gloire et de leur estomac !
    — La prieure ? demanda soudain Corbett.
    — Elle n’est au courant de rien.
    Agatha retira habilement le document des doigts de Corbett.
    — Maintenant, Hugh, je dois m’en aller.
    Elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa doucement sur la joue.
    — Nous nous rencontrerons peut-être un jour. Je l’espère. Vous connaissez la vérité, à présent, poursuivit-elle en souriant, vous n’avez pas besoin de la prieure et Ranulf doit avoir aussi froid que moi.
    Elle lui fit un signe de la main en lui frôlant les doigts.
    — Adieu !
    Corbett la vit s’enfoncer dans le brouillard.
    — Ranulf ! cria-t-il. Ranulf !
    Mais seul un silence gris et narquois lui répondit. Il resserra sa cape autour de lui et revint à grands pas vers les bâtiments, sans se soucier de briser la paix d’un couvent où l’on avait commis tant de noirs méfaits.
    — Ranulf ! hurla-t-il. Pour l’amour de Dieu, où es-tu ?
    Il avait presque atteint le seuil de l’hôtellerie lorsqu’un bruit de pas précipités résonna dans l’escalier au moment où il rugissait derechef :
    — Ranulf !
    Son serviteur, suivi par un Maltote au regard encore plus égaré, dévala les marches, portant baudrier et cape.
    — Par Dieu, mon gaillard ! fulmina Corbett. Tu étais censé me suivre !
    Ranulf, les yeux battus, le regarda avec inquiétude.
    — C’était bien mon intention, Messire. Mais Maltote s’est rendormi. J’ai essayé de le réveiller, mais je n’ai pas pu. Alors, je me suis assis sur le lit pour mettre mes bottes, et la minute d’après, j’étais endormi, moi aussi.
    Corbett ferma les yeux.
    — Ranulf, Ranulf ! murmura-t-il.
    — Oui, Messire ?
    — Rien ! soupira Corbett. Je remercie le Seigneur que Dame Agatha n’ait pas su que tu étais endormi. Écoute, continua-t-il, il faut s’en aller rapidement d’ici. Va déjeuner et fais nos bagages ! Veille à ce que les chevaux soient correctement nourris et règle toutes nos dettes. Dans une heure, nous devrons nous mettre en route.
    Sans se soucier des grommellements plaintifs de son serviteur, Corbett contourna la chapelle pour gagner le logis de Dame Amelia. La prieure était seule, devant une table croulant sous les manuscrits. Ses paupières rougies et son visage blême disaient assez son anxiété et ses craintes. Elle se leva à l’entrée de Corbett.
    — Messire, dit-elle sur un ton suppliant, j’ai transmis votre message.
    Corbett se laissa tomber sur un banc accoté au mur.
    — Veuillez vous asseoir, ma mère, je vous en prie ! chuchota-t-il d’une voix lasse. Ce n’est plus nécessaire. Votre congrégation a perdu un autre de ses membres. Dame Agatha va partir, si elle ne l’a déjà fait. Je vous suggère de la laisser aller en paix. Ne mentionnez plus son nom, n’envoyez pas de lettres courroucées à l’évêque.
    — Que me racontez-vous là ?
    — Dame Agatha n’était pas religieuse, répondit Corbett avec l’ombre d’un sourire.
    — Devions-nous sa présence à celle de Lady Aliénor ?
    — Oui ! Comme moi, elle était ici à cause de Lady Aliénor, et c’est elle la clef de tous les décès survenus dans ce prieuré.
    Il leva la main pour arrêter le cri d’indignation qu’allait pousser la prieure.
    — Moins vous en saurez, ma mère, mieux ce sera. Dame Agatha est la coupable mais vous n’êtes pas exempte de tout reproche.
    La prieure s’agita sur son siège.
    — Comment cela ?
    — Vous vous en doutez ! rétorqua Corbett. Lady Aliénor a été
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