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Le prince des ténèbres

Le prince des ténèbres

Titel: Le prince des ténèbres
Autoren: Paul C. Doherty
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assassinée parce qu’elle s’apprêtait à fuir Godstowe. Quelqu’un laissait des messages énigmatiques dans ses appartements et dans le vieux chêne creux, entre la chapelle et le mur d’enceinte. Vous êtes parfaitement au courant… puisque c’est vous qui avez écrit ces messages et les y avez déposés.
    — Mais pourquoi l’aurais-je fait ?
    — Allons, vous ne l’ignorez pas ! Le roi avait décrété qu’Aliénor Belmont serait enfermée dans ce couvent et cela vous déplaisait au plus haut point. Cette présence troublait la paix et l’harmonie de ce petit prieuré, en attirant l’attention indésirable du prince et de Lord Gaveston ainsi que les intrusions intempestives de l’envoyé français, Monsieur de Craon, qui ne s’en laissait pas facilement interdire l’accès. Lady Aliénor était jeune, elle aurait pu vivre longtemps et peut-être même finir par briguer votre place. Alors vous avez loué les services de cavaliers, Dieu seul sait où, mais bon nombre d’anciens soldats traînent un peu partout, prêts à faire n’importe quoi en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes !
    Corbett se versa un gobelet de vin et en proposa du regard à Dame Amelia. Elle refusa d’un geste. Corbett avala le claret, goûtant son bouquet et appréciant la chaleur qui envahissait tout son être.
    — Vous avez bien préparé le terrain par ces messages cachés dans le chêne creux. D’abord, j’ai cru que l’on avait franchi l’enceinte pour les y déposer, mais la nuit où je fus pourchassé par les mastiffs de Gaveston, je me suis aperçu que c’était impossible. Les murs sont hauts et lisses et tout étranger aurait été repéré, tôt ou tard. Même chose s’il était venu par le grand portail. La personne qui avait rédigé ces messages devait donc habiter le prieuré.
    Corbett s’interrompit quelques instants.
    — D’abord, j’ai pensé à Dame Agatha, mais vous seule avez le pouvoir et l’argent pour payer des mercenaires. En outre, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, le jour où l’on a aperçu ces cavaliers, vous aviez permis à Lady Aliénor de ne pas assister à l’office. Vous auriez requis sa présence autrement, sans compter que vous deviez avoir entendu parler de ces hommes dissimulés à la lisière du bois, ou les avoir vus. L’absence de Lady Aliénor à complies et la présence de ces cavaliers n’étaient pas une simple coïncidence. Vous espériez qu’elle fuirait. Le blâme en serait retombé sur d’autres tandis que votre prieuré et vous en auriez été débarrassés. Mais, malheureusement, tout a très mal tourné. Lady Aliénor fut assassinée et les cavaliers durent s’en aller bredouilles.
    La prieure le fixait sans mot dire.
    — Vous redoutiez que j’entende parler de ces cavaliers. Vous m’avez donc fait suivre par Dame Catherine le jour où le portier m’a emmené dans la forêt. Elle avait pour mission de voir où nous allions. N’ai-je pas raison, ma mère ?
    — Si, Corbett, concéda-t-elle d’une voix dure. Vous ne vous trompez pas. Je ne supportais pas la présence de Lady Aliénor Belmont. Nous ne sommes peut-être pas la congrégation la plus stricte du royaume, mais Godstowe est un couvent, pas un refuge pour anciennes courtisanes. De plus, je n’éprouvais aucune affection pour cette Lady Aliénor avec sa face de carême et ses perpétuelles jérémiades. Je me suis rendue à Oxford. Vous connaissez cette ville. On peut y engager des soldats de fortune. Ils avaient des instructions précises. Ce dimanche soir-là, Lady Aliénor apprit par une lettre qu’elle devait les retrouver devant la porte de Galilée. Bien sûr, c’est moi qui lui avais fait passer secrètement ce message puisqu’il me fallait sa coopération.
    La prieure haussa les épaules.
    — Vous connaissez la suite.
    — Et si elle était partie ? suggéra Corbett. Je sais que les soupçons seraient retombés sur le prince, Lord Gaveston, les Français ou même le roi. Mais que lui serait-il advenu ensuite ?
    La prieure sourit.
    — Oh, rien de bien terrible ! Notre congrégation a un prieuré dans le Hainaut, à l’entrée de Dordrecht. Lady Aliénor y aurait été fort confortablement installée et soumise à une étroite surveillance. Et moi, j’aurais été ravie !
    Elle prit un morceau de parchemin.
    — Maintenant, Messire, je suis sûre que votre temps est aussi précieux que le mien.
    Elle baissa des yeux sans expression sur son
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