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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon
Autoren: Axel Aylwen
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quelque chose qu'il savait faire et pour laquelle Dieu lui avait accordé quelque talent. En invitant l'armée française au Siam, il avait ainsi déjoué la menace d'une invasion hollandaise. En luttant contre la révolte musulmane à Mergui, il avait fini par l'écraser. Enfin, il avait réussi à juguler l'asthme dont souffrait le Seigneur de la Vie en substituant aux médecins siamois du roi le père de Bèze, un jésuite compétent, fraîchement débarqué de France avec les remèdes les plus récents. Restait maintenant à assurer la succession di vieux monarque pour garantir la paix et la continuiti après la disparition de celui-ci.
    Mais la conversion du roi au catholicisme, conversion réclamée par Louis XIV en échange des services rendus par l'armée française, demeurait un problème. Installé avec cinq cents hommes dans le fort de Bangkok, Desfarges commençait à s'irriter en voyant le temps que mettait Phaulkon à obtenir le résultat pre-mis. Ayant déjà réussi auparavant à apaiser le vieux général français, Phaulkon pensait trouver le moyen de gagner du temps. Mais, au fond de lui, il savait pe -tinemment que son maître bouddhiste ne se convertirait jamais. Aussi avait-il conçu le projet de promettre à la place la conversion de son successeur. Ce plan exigeait certes du travail mais, au moins, il lui accorderait du temps. Si le général décidait de demander de nouvelles instructions au roi Louis, il faudrait sept mois à sa lettre pour parvenir en France.
    Phaulkon reporta ses pensées au présent. Que faisait donc la vieille femme? Il attendit encore un instant pour être certain. Mais oui... les doigts de la masseuse avaient pris un autre rythme, et un toucher exquis, aussi léger que celui d'un papillon, venait de succéder au ferme pétrissage des minutes précédentes. Il se demanda soudain si l'on avait averti Somkit qu'il était grand amateur de femmes mais, dans le cas présent, cette perspective était tout bonnement ridicule. Elle ne s'attendait tout de même pas à ce qu'il lui fasse l'amour! Phaulkon s'apprêtait à se retourner pour protester quand les mains de la masseuse, dans un mouvement de crescendo troublant, s'approchèrent dangereusement de ses parties génitales. A son grand embarras, il sentit son sexe se durcir et entrer en érection. Dieu merci, il se trouvait toujours à plat ventre et la vieille femme ne pouvait le voir. En tout cas, il fallait bien le reconnaître, son toucher était des plus agréables. Pourquoi ne pas s'y abandonner encore quelques instants?
    Un soupir involontaire lui échappa lorsqu'elle se mit à tapoter délicatement l'arrière de ses cuisses. Puis il prit conscience d'un changement. Le bout des doigts frappait avec plus de légèreté, la peau paraissait plus douce, le toucher moins affirmé. Il tourna la tête et découvrit une ravissante villageoise qui lui souriait avec une modestie affectée. Elle semblait nerveuse, cependant, les pointes de ses seins étaient dressées. Du coin de l'œil, il vit la vieille femme se glisser au-dehors, son paquet sous le bras. Roulant sur le dos, il sourit alors à la jeune fille pour la rassurer. Soulagée, elle lui rendit son sourire et se mit à le caresser avec plus d'assurance. Puis, à un signal
    qu'elle lut dans ses yeux, elle se pencha doucement vers lui.
    Ah ! comme il aimait ce pays béni, songea-t-il tandis qu'elle se balançait au-dessus de lui en poursuivant adroitement son massage. Il sentit qu'elle s'excitait de plus en plus, sans doute parce qu'elle était honorée de s'occuper du Barcalon mais aussi parce qu'elle se rendait compte qu'elle lui donnait du plaisir. Il ne demandait qu'à l'imiter. Un même désir les poussa l'un vers l'autre et leurs corps se tordirent bientôt à l'unisson.
    La nuit tombait. Tous les villageois se rassemblèrent à l'appel du grand tambour devant la maison du mahout tué par le tigre. Entouré de chandelles, le corps du défunt avait été lavé en grande cérémonie et l'on avait versé du mercure dans sa gorge pour purifier ses organes internes. Les membres de sa famille, vêtus de blanc et le crâne rasé, s'avancèrent pour disposer des pièces d'or et d'argent sur les yeux, les oreilles et la bouche du mort. Plus tard, ils en feraient des anneaux en mémoire de lui.
    Habillés de robes safran et alignés par rang d'âge -des plus vieux tout ratatinés jusqu'aux jeunes postulants -, une demi-douzaine de moines du village versèrent sur le cadavre
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