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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby
Autoren: C.L. Grace
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Eminence, je ne dis que ce que je sais, assura Kathryn, qui s'échauffait en parlant. Il est important qu'on aide ce Malachi par tous les moyens. Tuer des rats ne suffit pas.
    Elle sourit.
    —
    Vous savez ce que je vais dire, Simon, n'est-ce pas? Il faut aussi engager davantage de nettoyeurs pour la ville, débarrasser les rues des ordures, nettoyer les cloaques. La guilde des bouchers et celle des volaillers doivent coopérer: il faut ramasser les déchets d'abattage, les brûler hors de la ville et faire payer de lourdes amendes à ceux qui jettent leurs ordures ou refusent de nettoyer les latrines et les fosses d'aisances.
    Luberon jeta un regard furieux à Kathryn.
    —
    Vous êtes contente, n'est-ce pas?
    —
    Vous en savez la raison, Simon. Si le Conseil consacrait plus d'argent à débarrasser les ordures et à faire en sorte que l'eau reste propre...
    —
    Cela coûtera si cher ! se lamenta Luberon. Peut- être Votre Éminence approchera-t-elle le roi pour lui demander un délai de levée et de paiement des impôts ? Dans son infinie compassion, le roi pourrait accorder une subvention à sa ville de Cantorbéry?... poursuivit le clerc d'une voix hésitante.
    « Infinie compassion ! » songea Kathryn. Édouard IV et ses deux frères, George de Clarence et Richard de Gloucester, étaient des guerriers. Colum les décrivait comme des loups ayant plus de péchés sur la conscience qu'il n'y a de cheveux sur la tête d'une femme. Kathryn les avait tous rencontrés : Édouard, plus d'un mètre quatre-vingts, un superbe visage aux yeux bleus, des cheveux blonds comme une auréole d'or autour de sa belle tête; George de Clarence, tout aussi beau, si l'on exceptait la moue de sa bouche qui dénotait une nature mauvaise, meurtrière, même; Richard de Gloucester, enfin, écrasé par ses frères, avec ses cheveux roux, son visage pâle, pincé, un homme qui ne pouvait jamais rester en place. Bras droit du roi, à en croire Colum, Richard était un féroce guerrier qui avait joué un rôle important dans la récente victoire de son frère à Tewkesbury, dans le pays de l'Ouest.
    Bourchier sourit à Kathryn comme s'il lisait dans ses pensées.
    —
    Infinie compassion. Je verrai ce que je peux faire. La duchesse Cécile, mère du roi, a un faible pour cette ville.
    L'archevêque soupira.
    —
    Cependant, il semble que seul l'or nous débarrassera de cette vermine. Il faut donc dépenser de l'or, n'est-ce pas, Kathryn?
    — C'est cela ou le feu, Votre Éminence.
    — Que dites-vous ?
    — Le feu.
    Kathryn éloigna son siège de l'âtre.
    —
    Un feu brûlerait ces hordes de rats en chasse ainsi que leurs nids.
    —
    Nous ne pouvons pas incendier la ville ! s'écria Luberon d'une voix perçante.
    —
    Je ne dis rien de semblable. Néanmoins, Malachi ne doit pas se contenter de tuer les rats, il faut qu'il cherche les nids...

    —
    Comme c'est étrange ! murmura Bourchier d'un (on rêveur. Savez-vous, Kathryn, que c'est dans l'enceinte de la cathédrale que les premiers rats ont été repérés ?
    —
    Certains y voient un châtiment de Dieu, fit valoir Luberon, le fléau de sa colère.
    — Pourquoi cela? aboya Bourchier;
    —
    Ceci est entre nous, Votre Éminence. J'ai confiance en vous et en Maîtresse Swinbrooke.
    — Parlez donc ! grommela Bourchier.
    — Le roi...
    Luberon promena son regard autour de lui comme s'il redoutait que les murs aient des oreilles ou que des mouchards du roi se dissimulent derrière les tentures. Il poursuivit, choisissant soigneusement ses mots :
    —
    Le roi vient à Cantorbéry pour remercier Dieu de sa grande victoire, de lui avoir donné la couronne et d'avoir confirmé son autorité.
    Luberon se tut. Bourchier se mit à jouer avec l'anneau épiscopal et jeta un coup d'œil à Kathryn avant de fixer le feu.
    — Je crois que vous en avez dit assez, murmura-t-il.
    Kathryn regarda Luberon en secouant la tête, indiquant ainsi que le clerc ne devait pas aller plus loin. Pourtant, celui-ci n'avait fait qu'exprimer ce que d'autres pensaient. La maison d'York avait remporté la victoire de Tewkesbury, et une sauvage effusion de sang s'était produite. Ses grands rivaux, les chefs de guerre lancastriens, avaient été cruellement tués ou exécutés un peu partout dans le royaume, sur les places publiques. Même ici, à Cantorbéry, Nicholas Faunte, le maire qui avait pris le parti des Lancastre, avait connu une mort ignoble, pendu près de la croix de la place du marché.
    D'autres
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