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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)
Autoren: Walter Scott
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bourgeois de la ville.
    – Henry ! mon cher fils Henry ! s’écria le vieillard, pourquoi as-tu pris part à ce fatal combat ? Quoi ! mourant ! sans parole !
    – Non, dit Henry ; non pas sans parole. Catherine… Il ne put en dire davantage.
    – Catherine se porte bien, j’espère, dit Simon, et elle sera à toi, c’est-à-dire si…
    – Si elle est en sûreté, veux-tu dire, vieillard ? dit Douglas qui, quoique piqué du refus qu’il avait essuyé de Henry, avait trop de magnanimité pour ne pas prendre intérêt à ce qui se passait dans ce groupe. Elle est en sûreté, si la bannière de Douglas est en état de la protéger ; et elle sera riche, car Douglas peut donner la richesse à ceux qui l’estiment plus que l’honneur.
    – Quant à la sûreté, milord, répondit Glover, que le noble Douglas daigne accepter les remerciemens et les bénédictions d’un père ; mais pour la richesse nous sommes assez riches, milord. Ce n’est pas l’or qui me rendra ce fils bien-aimé.
    – Merveille ! s’écria le comte : un manant refuse la noblesse ! un bourgeois méprise l’or !
    – Avec la permission de Votre Seigneurie, dit sir Patrice Charteris, moi, qui suis noble et chevalier, je prendrai la liberté de dire qu’un homme aussi brave que Henry du Wynd n’a pas besoin de titres honorifiques, et qu’un honnête bourgeois comme ce vieillard respectable peut aisément se passer d’or.
    – Vous avez raison de parler pour votre ville, sir Patrice, répliqua Douglas, et je ne m’en offense pas. Je ne force personne à accepter mes bienfaits. Et s’approchant d’Albany, il lui dit à demi-voix : – Il serait à propos que Votre Grâce éloignât le roi de cette scène de carnage ; car il faut qu’il apprenne ce soir ce qui sera public demain matin dans toute l’Écosse. Cette querelle est terminée ; mais je regrette de voir étendus sur le carreau tant de braves Écossais dont les bras auraient pu décider les batailles à l’avantage de leur patrie.
    Ce ne fut pas sans peine qu’on détermina le roi Robert à quitter cette lice ensanglantée. Les larmes coulaient le long de ses joues vénérables et de sa barbe blanche ; il conjura les nobles et les prêtres qui l’entouraient d’accorder tous leurs soins aux corps et aux âmes du petit nombre de blessés à qui l’on pouvait espérer de conserver la vie, et de donner aux morts une sépulture honorable. Les prêtres qui étaient présens promirent de se charger de ce double devoir, et ils tinrent leur promesse avec autant de zèle que de fidélité.
    – Ainsi finit ce combat célèbre. De soixante-quatre braves guerriers en y comprenant les ménestrels et les porte-étendards qui étaient entrés dans cette lice fatale, il n’en restait que sept, qu’on plaça sur des litières dans un état peu différent de celui des morts et des mourans dont ils étaient entourés, et qu’on emporta comme eux du lieu sur lequel ils avaient combattu. Eachin seul l’avait quitté sans blessure… et sans honneur.
    Il ne nous reste qu’à ajouter que pas un seul des champions du clan de Quhele ne survécut à ce combat sanglant. La dissolution de cette confédération fut la suite de leur défaite. Les noms des clans qui la composaient ne sont plus qu’un objet de conjectures pour l’antiquaire ; car après cette dernière affaire ils ne se réunirent jamais sous la même bannière. Le clan de Chattan, au contraire, continua à fleurir et à s’accroître, et les meilleures familles des montagnes du nord de l’Écosse se font gloire de descendre de la race des Chats de Montagnes.

CHAPITRE XXXV.
     
    Tandis que le roi retournait à pas lents vers le couvent qu’il habitait alors, Albany, les traits décomposés, dit au comte de Douglas en balbutiant : Votre Seigneurie qui a vu cette scène lamentable à Falkland, ne se chargera-t-elle pas d’apprendre une si triste nouvelle à mon malheureux frère ?
    – Je ne m’en chargerais pas pour toute l’Écosse ; répondit Douglas. J’aimerais mieux découvrir ma poitrine à portée de flèche pour servir de but à cent archers du Tynedale. Non, par sainte Brigite de Douglas ! je ne pourrais que lui dire que j’ai vu ce malheureux jeune prince mort ; Votre Grâce pourra peut-être mieux que moi lui expliquer comment cet événement est arrivé. Si ce n’était à cause de la rébellion de March et de la guerre contre l’Angleterre, je pourrais dire ce que j’en
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