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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)
Autoren: Walter Scott
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sein ! – Sancta Maria, ora pro nobis.
    Mac Louis jeta un regard de surprise sur le duc d’Albany, qui chercha à cacher sa confusion sous une affectation de vive pitié.
    – Ce cruel malheur, dit-il à l’oreille de l’officier, l’a trop fortement ému pour que sa raison n’en soit pas dérangée.
    – Quel malheur, milord ? demanda Mac Louis ; je n’en ai appris aucun.
    – Quoi ! répliqua le duc, vous n’avez pas appris la mort de mon neveu Rothsay ?
    – Le duc de Rothsay mort, milord ! s’écria le fidèle Brandane saisi d’horreur et d’étonnement ; quand ? comment ? où ?
    – Il y a deux jours ; les circonstances n’en sont pas encore connues ; dans mon château de Falkland.
    Mac Louis regarda fixement le duc un seul instant. Puis, l’œil étincelant et d’un air déterminé, il dit au roi qui semblait encore occupé d’une prière mentale : – Sire, il n’y a qu’une minute ou deux, vous avez prononcé une phrase une phrase à laquelle il manquait un mot. Prononcez-le ! Votre bon plaisir est une loi pour vos Brandanes.
    – Je priais le ciel de me préserver de la tentation, Mac Louis, dit le monarque désolé, et c’est vous qui m’y exposez ! Voudriez-vous donner une arme à un furieux ? – Ô Albany ! mon ami, mon frère, mon conseiller de cœur ! comment, comment as-tu pu te résoudre à agir ainsi ?
    Albany voyant que le roi commençait à s’adoucir, répondit avec plus de fermeté qu’auparavant : – Mon château, sire, n’oppose pas une barrière au pouvoir de la mort. Je n’ai pas mérité les indignes soupçons qu’annoncent les expressions de Votre Majesté. Je les pardonne à la douleur d’un père privé de son fils ; mais je suis prêt à faire serment devant la croix et l’autel, sur ma part du salut, par l’âme de nos parens communs…
    – Tais-toi ! Robert, dit le roi : n’ajoute pas le parjure au meurtre, et tout cela pour t’approcher d’un pas plus près d’un trône et d’un sceptre ! – Prends-les tout d’un coup, et puisses-tu sentir comme moi qu’ils sont de fer rougi ! – Ô Rothsay ! Rothsay ! tu as du moins échappé au malheur d’être roi !
    – Sire, dit Mac Louis, permettez-moi de vous rappeler que le trône et le sceptre d’Écosse, quand Votre Majesté cessera d’en être en possession, appartiennent de droit à votre fils le prince Jacques, qui succède aux droits de son frère.
    – Tu as raison, Mac Louis, s’écria le roi avec vivacité ; et il succédera, le pauvre enfant, aux périls de son frère. Je te remercie Mac Louis, je te remercie ; tu m’as rappelé qu’il me reste encore quelque chose à faire sur la terre. Fais mettre sous les armes tes Brandanes le plus promptement possible. Que personne ne nous accompagne que ceux dont la fidélité t’est connue ; personne surtout qui ait eu des liaisons avec le duc d’Albany, – je veux dire avec cet homme qui se dit mon frère. – Ordonne qu’on prépare ma litière à l’instant même. Nous nous rendrons dans le comté de Dunbarton ou dans celui de Bute, Mac Louis. Des montagnes, des précipices et le cœur de mes Brandanes défendront cet enfant, jusqu’à ce que nous ayons placé l’Océan entre lui et l’ambition cruelle de son oncle. – Adieu, Robert d’Albany ! adieu pour toujours, homme sanguinaire et endurci ! Jouis de la portion de pouvoir que Douglas voudra bien te laisser, mais ne cherche pas à me revoir. – Garde-toi bien surtout d’approcher du fils qui me reste, car en ce cas mes gardes auront ordre de te percer de leurs pertuisanes. – Mac Louis, aie soin de donner cet ordre.
    Le duc d’Albany se retira sans chercher davantage à se justifier, et sans répliquer un seul mot.
    Ce qui suit appartient à l’histoire. Dans la session suivante du parlement d’Écosse, le duc d’Albany obtint de ce corps de le déclarer innocent de la mort de Rothsay, tandis qu’il montra qu’il s’en reconnaissait lui-même coupable en prenant des lettres d’amnistie ou de pardon pour le crime. Le malheureux et vieux monarque se renferma dans son château de Rothsay dans le comté de Bute, pour pleurer le fils qu’il avait perdu, et veiller avec inquiétude à la conservation des jours de celui qui lui restait. Il ne vit pas de meilleur moyen pour mettre en sûreté le jeune Jacques que de l’envoyer en France pour recevoir son éducation à la cour du souverain de ce pays. Mais le vaisseau qui y conduisait le
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