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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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avec un flegme admirable.
    Sans plus tarder, il mit pied à terre en faisant un signe à ses hommes. Aussitôt ceux-ci l’imitèrent. Deux palefreniers, chargés de conduire les mules de la litière, sortirent du coin où ils se tenaient à l’écart, et prirent la garde des chevaux. D’Albaran rassembla ses hommes autour de lui et commença à leur donner ses instructions à voix basse.
    Les mantelets demeuraient fermés, les yeux de la dame invisible ne se montraient plus. La Gorelle attendait patiemment. Elle avait entendu l’ordre donné. Elle suivait le conciliabule tenu par d’Albaran d’un œil furieux. Et les lèvres pincées, l’air mauvais, elle bougonnait :
    – Après la fille de Concini à qui elle m’a défendu de toucher, voici qu’elle veut sauver Landry Coquenard !… Ah çà ! mais, cette noble dame sauve donc tout le monde !… C’est donc une sainte descendue sur la terre !…
    A ce moment, les deux Pardaillan débouchaient de la rue des Deux-Ecus. Visiblement, ils allaient sans but précis, au hasard…
    Du côté de La Gorelle, le mantelet s’écarta une seconde. Une petite main blanche parut, tenant une grosse bourse gonflée à en éclater de pièces d’or. En même temps, la voix disait :
    – Prends. Ceci n’est qu’un acompte.
    Eblouie, les yeux luisants comme des braises, la mégère fondit sur la bourse qui disparut en un clin d’œil. Et tandis qu’elle se cassait en deux dans une humble révérence de remerciement, elle songeait avec ravissement :
    – Jésus Dieu, ma fortune est faite !… Que la bénédiction du ciel soit sur cette excellente dame qui est si généreuse.
    Le mantelet s’était aussitôt rabattu. Les yeux noirs ne devaient plus se montrer. Mais La Gorelle entendit la voie harmonieuse qui disait :
    – Ecoute. Je sais où te trouver. Cela ne suffit pas. Tu peux avoir besoin de me communiquer des choses importantes. En conséquence il est nécessaire que tu saches qui je suis et où je demeure. Je suis la duchesse de Sorrientès et je demeure à l’hôtel de Sorrientès. Sais-tu où est situé l’hôtel de Sorrientès ?
    – Non, madame. Mais soyez sans crainte, je m’informerai, je trouverai. !
    – Ne t’informe pas. Je vais t’expliquer : l’hôtel de Sorrientès est situé derrière le Louvre, au fond de la rue Saint-Nicaise, passé la chapelle Saint-Nicolas, à laquelle il touche. Il fait l’angle de trois rues : la rue Saint-Nicaise, la rue de Seyne qui longe la rivière, et un cul-de-sac qui part de cette rue de Seyne. Il a trois entrées : une sur chaque rue. Si tu as besoin de me voir, tu te présenteras à la petite porte du cul-de-sac. Tu frapperas trois coups, légèrement espacés et à la personne qui se présentera, tu diras simplement ton nom. Retiendras-tu bien tout cela ?
    – J’ai bonne mémoire, sourit La Gorelle. Voyez plutôt : M me  la duchesse de Sorrientès. L’hôtel de Sorrientès au bout de la rue Saint-Nicaise. La petite porte du cul-de-sac qui part de la rue de Seyne. Frapper trois coups légèrement espacés à cette porte et donner mon nom. Est-ce bien cela ?
    – C’est bien. Tu peux te retirer.
    La Gorelle salua profondément la litière. Elle allait se ruer dans la rue Saint-Honoré pour voir ce qui allait arriver à ce Landry Coquenard, auquel elle paraissait en vouloir particulièrement. Mais en se redressant, elle aperçut les deux Pardaillan. Et le même trouble qui s’était déjà manifesté chez elle à leur vue s’empara de nouveau d’elle. Elle se fit aussi petite qu’il lui fut possible, ne bougea pas, se dissimula le plus qu’elle put derrière la litière.
    Parvenus rue de Grenelle, les deux Pardaillan avaient tourné machinalement à gauche une fois de plus. En approchant de la litière, ils avaient aperçu La Gorelle. Ils l’avaient aussitôt reconnue et leur attention s’était concentrée sur elle. Ils étaient encore trop loin pour entendre la voix de la duchesse de Sorrientès, toujours invisible derrière les mantelets baissés. Ils passèrent juste à point pour entendre La Gorelle répéter les indications qu’on venait de lui donner pour prouver qu’elle n’avait rien oublié.
    A dire vrai, ces paroles frappèrent seulement l’oreille du chevalier de Pardaillan, qui, d’ailleurs, n’y attacha aucune importance. Pour ce qui est de son fils Jehan, il n’entendit que vaguement : en regardant la mégère, il avait l’esprit préoccupé comme un homme
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