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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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avec agitation, allant de la porte à la lucarne. Dès qu’il aperçut le chevalier, il s’écria :
    – Enfin, monsieur, vous voilà ! Depuis deux heures je me ronge les sangs d’impatience et d’inquiétude à vous attendre !
    – Que se passe-t-il donc ? demanda Pardaillan.
    – Comment-ce qui se passe ! s’éberlua Valvert, mais, monsieur, j’attends que vous me le disiez !…
    Pardaillan le fixa de son œil étincelant.
    Il vit qu’il avait l’air de tomber de la lune. Il fronça le sourcil, et de cet air froid qu’il prenait quand il sentait que la bataille était imminente :
    – Voilà qui est particulier ! fit-il. Vous me mandez, j’accours en toute hâte, je vous demande ce qu’il y a et vous me retournez la question !
    – Je ne vous ai pas mandé, monsieur, protesta Valvert de plus en plus ébahi. C’est vous, au contraire, qui m’avez ordonné de vous attendre ici et de n’en plus bouger que vous ne soyez venu me voir.
    Si Valvert semblait aller d’ébahissement en stupéfaction, Pardaillan, par contre, avait déjà retrouvé ce sang-froid spécial qui ne l’abandonnait jamais dans l’action. Il commençait à entrevoir la vérité, lui. Il comprît d’instinct que ce n’était pas le moment de s’attarder. Très calme, très maître de lui, il interrogea :
    – Répondez-moi brièvement. Et répondez sans questionner vous-même : Où, quand, comment vous ai-je ordonné de m’attendre chez vous et de n’en pas bouger que je ne sois venu vous voir ?
    – Ici. Il y a deux heures environ. Par un billet que j’ai trouvé sur ma table, répondit laconiquement Valvert.
    – Montez-moi ce billet.
    – Le voici.
    Et Valvert alla chercher sur le meuble où il l’avait déposé le billet qu’il tendit à Pardaillan. Celui-ci le prit et le parcourut des yeux.
    – C’est si bien mon écriture, dit-il, que je m’y serais laissé prendre moi-même. Mais écoutez bien ceci, Odet : je ne suis pas venu ici en votre absence, comme le dit ce billet. Ce billet, ce n’est pas moi qui l’ai écrit. Pas plus que vous n’avez écrit, vous, cet autre billet que j’ai reçu, moi.
    En disant ces mots, Pardaillan sortait de sa poche le billet qu’on lui avait remis au
Grand Passe-Partout
et le tendit à Valvert. Et, comme Pardaillan, le jeune homme s’écria :
    – C’est tout à fait mon écriture.
    – Parbleu ! puisque je n’ai pas eu l’ombre d’un soupçon.
    – Mais je ne vous ai pas écrit, monsieur ! Qu’est-ce que cela signifie ?
    – Cela signifie, expliqua froidement Pardaillan, qu’on voulait nous voir réunis tous les deux ici ! Cela signifie qu’il y a de la Fausta là-dessous !
    Et assujettissant la rapière d’un geste vif, de sa voix de bataille :
    – Déguerpissons, Odet. Le plafond va s’écrouler sur nos têtes, le plancher va s’effondrer et nous engloutir, la maison va sauter ou flamber, que sais-je !… Déguerpissons au plus vite, et fasse le ciel qu’il ne soit pas trop tard déjà !…
    Ils se ruèrent dans l’escalier qu’ils dégringolèrent en trombe. Valvert, dès l’instant où il s’était trouvé lancé dans l’action, avait instantanément retrouvé ce sang-froid qui le faisait tout pareil à Pardaillan… Pardaillan à vingt ans. Ils descendirent donc en tempête. Mais comme ils avaient leur sang-froid tous les deux, ils mesuraient leurs bonds de manière à faire le moins de bruit possible. Malgré tout, cela n’allait pas aussi silencieusement qu’ils l’eussent voulu. Quelqu’un, au-dessous d’eux, les avait entendus. Une voix essoufflée cria, hurla plutôt :
    – Ne sortez pas, par le tonnerre de Dieu !
    Ils s’arrêtèrent net.
    – C’est toi, Landry ? cria Valvert en se penchant sur la rampe.
    – Oui, monsieur, répondit Landry Coquenard, car c’était bien lui. Et il ajouta :
    – Remontez, monsieur, remontez. Il est trop tard. Pardaillan avait étudié Landry Coquenard de son coup d’œil sûr. Et il faut croire que cette étude n’avait pas été à son désavantage, car il n’eut pas une seconde d’hésitation :
    – Remontons, dit-il.
    – Et faites vite, ventre de Dieu ! recommanda Landry, comme s’il avait entendu.
    Ils remontèrent les marches quatre à quatre et, cette fois sans se soucier de faire du bruit. Ils arrivèrent sur le palier. Landry Coquenard les rejoignit. Ils rentrèrent dans le logement.
    Mais Pardaillan, qui pensait à tout, avant d’entrer, sortit la
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