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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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– il ne pouvait en être autrement, puisque chacune des deux parties gardait son arrière-pensée qu’elle s’était efforcée de dissimuler à l’autre –, de cette entente, il était résulté que Fausta, Léonora (qui avait assisté à l’entretien) et Concini paraissaient maintenant les meilleurs amis du monde.
    Il en était résulté aussi que Concini et Léonora avaient aussitôt conduit Fausta au Louvre et lui avaient fait obtenir séance tenante une audience particulière de la reine régente, audience à laquelle ils avaient assisté, comme de juste.
    Marie de Médicis, comme Léonora, avait une grande admiration, qui n’allait pas sans un vague sentiment de crainte, pour sa compatriote, la princesse Fausta. Elle l’avait très bien accueillie. D’autant mieux accueillie que, laissée dans l’ignorance des dessous secrets de cette alliance, elle croyait que Fausta venait lui rendre un service appréciable et purement désintéressé.
    Fausta tenait à plaire. Elle se mit en frais. Elle déploya toutes les ressources de sa puissance de séduction qui était irrésistible quand elle le voulait bien. Et elle fit la conquête de cette femme superficielle et – disons-le – d’esprit plutôt borné, qu’était Marie de Médicis. Elle la subjugua d’autant mieux que Léonora et Concini qui avaient besoin d’elle, qui se croyaient assez forts pour l’évincer quand elle les aurait servis, Léonora et Concini la laissèrent faire, l’appuyèrent même de leur mieux.
    Il en résulta ce que Fausta avait voulu : ce fut elle qui prit la direction de cette espèce de conseil secret qu’ils tenaient à eux quatre, et ce fut elle qui dicta les mesures qu’il lui convenait de voir prendre. Et elle le fit avec tant d’habileté et de délicatesse que Léonora – qui était la seule qui fût de force à lui tenir tête –, Léonora elle-même fut dupe. Elle put croire que ces mesures avaient été prises par eux, alors qu’elles leur avaient été suggérées par Fausta.
    En sorte que lorsqu’ils se séparèrent, ils étaient tous les quatre enchantés les uns des autres et, ce qui n’était pas pour déplaire à Fausta, bien au contraire, Marie de Médicis ne voyait plus que par les yeux de la duchesse de Sorrientès. Car, officiellement, Fausta n’avait pas d’autre nom.
    Donc, pour revenir à notre point de départ, trois jours s’étaient écoulés pendant lesquels ni Fausta, ni Concini n’avaient donné signe de vie. Le quatrième jour, en rentrant d’une de ces mystérieuses courses qu’il faisait dans Paris, Pardaillan trouva chez lui un billet qu’il ouvrit en toute hâte, ayant reconnu l’écriture de Valvert.
    Le billet disait ceci :
    « Je vous attends chez moi. Venez, monsieur, de toute urgence. »
    Pardaillan avait au côté sa bonne rapière. Il glissa un solide poignard dans son pourpoint, prit, à tout hasard, une bourse convenablement garnie, et partit aussitôt pour la rue de la Cossonnerie.
    Cette rue de la Cossonnerie que, nous croyons l’avoir dit, les vieux plans de Paris désignent sous le nom de la Cochonnerie, comme presque toutes les rues qui avoisinaient les Halles, tirait son nom du genre de commerce qui y dominait.
    La rue de la Cossonnerie était, en majeure partie, habitée par des cossonniers qui y tenaient leur marché. Qu’était-ce qu’un « cossonnier » ? Un marchand de volailles.
    Au moment où Pardaillan y arriva, il faut croire que ce marché des « cossonniers » battait son plein, car la foule des acheteurs y était considérable. Si Pardaillan avait été moins préoccupé par le billet laconique et quelque peu inquiétant de Valvert, il n’aurait pas manqué d’être frappé des allures louches et des mines patibulaires de nombre de ces amateurs de volaille qui encombraient la rue. Cela n’eût pas manqué de lui donner à réfléchir.
    Et nul doute qu’il n’eût fait demi-tour, séance tenante, quitte à envoyer un garçon de son auberge s’informer au logis de Valvert.
    Mais Pardaillan était préoccupé, il ne fit pas attention à ce marché qu’il connaissait trop bien puisqu’il habitait à deux pas de là. Il s’engouffra dans l’allée et grimpa lestement les étages. La clé était sur la porte du logement de Valvert. Cela n’était pas pour le surprendre puisqu’il était mandé « de toute urgence ».
    Il tourna la clé et se précipita à l’intérieur.
    Valvert se trouvait là. Il était seul. Il se promenait
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