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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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demeurés dans la salle commune, insistaient pour obtenir de M. le chevalier l’honneur d’un entretien particulier.
    – Faites monter ces deux seigneurs, ordonna Pardaillan avec ce grand air qui était naturel chez lui.
    Et, dès que la porte se fut refermée sur dame Nicole :
    – Je veux être écorché vif, si ce n’est pas M me  Fausta qui envoie chercher la réponse de son billet, dit-il.
    Et comme Valvert, par discrétion, esquissait un mouvement de retraite :
    – Demeurez, mon enfant, vous n’êtes pas de trop, fit-il vivement. Valvert demeura donc, mais se mit discrètement à l’écart.
    Dame Nicole introduisit les deux visiteurs et se retira aussitôt. Ceux-ci attendirent que la porte se fût refermée pour démasquer leur visage qu’ils avaient enfoui dans les plis du manteau. Pardaillan reconnut que l’un de ces deux visiteurs n’était autre que Fausta elle-même, qui portait le costume de cavalier avec une aisance incomparable. L’autre, on le devine, était son chien de garde, le gigantesque d’Albaran.
    Les quatre personnages se saluèrent courtoisement, se firent les compliments d’usage, tout comme s’ils avaient été les meilleurs amis du monde et non pas des ennemis mortels. Seulement, Fausta et d’Albaran refusèrent les sièges que Valvert leur avançait. Ce qui indiquait que la visite serait brève. En effet, Fausta ne s’attarda pas, elle alla droit au but :
    – Chevalier, dit-elle, je viens chercher la réponse à mon billet qui vous est parvenu, je le sais.
    – Comment, princesse, s’émerveilla Pardaillan d’un air railleur, vous venez vous-même ! Quel honneur vous faites à mon pauvre taudis !…
    – Chevalier, dit Fausta de son air grave, j’aime assez faire mes affaires moi-même.
    – Combien je vous approuve, princesse ! railla encore Pardaillan. Et, se faisant froid :
    – Permettez-moi, tout d’abord, de vous restituer ce précieux joujou, que vous avez eu bien tort de laisser dans une maison abandonnée, où le premier malandrin venu peut s’introduire.
    – Je savais qu’il tomberait entre bonnes mains, dit Fausta en prenant le petit poignard que lui tendait Pardaillan.
    Elle hésita une seconde, et se décidant :
    – Si je vous demandais de garder cette arme en souvenir de moi ?…
    – J’accepterais volontiers s’il s’agissait d’une arme ordinaire, mais ceci, madame, c’est vraiment un joyau trop riche pour moi, et je ne saurais l’accepter, à mon grand regret, croyez-le bien, refusa poliment Pardaillan.
    – N’en parlons donc plus, dit Fausta, sans insister davantage. Et mettant le petit poignard dans son pourpoint, elle ajouta :
    – Et venons au fait…
    – C’est-à-dire à la réponse que vous attendez de moi, précisa Pardaillan de plus en plus froid.
    Et, de son air naïf :
    – Il me semble, madame, que, me connaissant comme vous me connaissez, vous ne devez avoir aucun doute sur le sens de cette réponse.
    – Formulez-la toujours, quelle qu’elle soit.
    – Soit. Je vous dirai donc que je ne vois pas pour quelle raison mes intentions à votre égard seraient modifiées. Ces intentions, je vous les ai fait connaître loyalement lors de cet entretien que vous me fîtes l’honneur de m’accordez chez vous, auquel assistait M. le duc d’Angoulême, et qui faillit se terminer d’une façon mortelle pour moi. Du moins, ce n’est pas de votre faute s’il ne se termina pas ainsi. Mais, que voulez-vous, princesse, mieux que quiconque, vous devriez savoir que j’ai la vie diablement dure, et qu’on ne me tue pas si aisément. Oh ! je n’en tire pas vanité, croyez-le bien. Si je suis ainsi et non autrement, je n’y suis pour rien.
    – Rappelez-moi ce que vous m’avez dit alors, insista Fausta de son air grave et sans relever ses railleries.
    – Je vous ai dit, fit Pardaillan en la fixant droit dans les yeux, que moi vivant, pas plus cette fois-ci qu’autrefois, vous ne seriez reine de France. Je vous le répète.
    – Ce qui veut dire que vous allez me combattre ?
    – De toutes mes forces, oui, dit nettement Pardaillan glacial.
    – Vous avez bien réfléchi ?
    – Oh ! princesse, vous m’avez accordé tout un jour et deux nuits pleines pour réfléchir. C’est plus qu’il n’en faut, je vous assure.
    Valvert, témoin muet – comme d’Albaran – de cet entretien, admirait l’air détaché avec lequel ces deux incomparables lutteurs se portaient les coups dans ce duel à
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