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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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D’autre part, il se disait qu’il ne trouverait rien : Fausta n’étant pas femme à laisser traîner derrière elle une indication, de nature à la trahir. A moins qu’elle n’eût intérêt à le faire, auquel cas il était prudent de ne pas trop s’y fier.
    Pardaillan se disait donc qu’il ne trouverait rien. Ou, du moins, qu’il ne trouverait que ce qu’il aurait plu à Fausta de laisser. N’importe, il faisait son enquête quand même, et très sérieusement, parce qu’il n’était pas homme à se contenter d’une simple supposition.
    Il arriva qu’il fût servi au-delà de tout ce qu’il avait pu souhaiter. En effet, dans la première pièce où il entra, ses yeux tombèrent tout de suite sur un petit carré de parchemin posé sur une table. Un mignon petit poignard, qui clouait ce parchemin sur la table disait clairement que ce n’était pas là un oubli, que le billet était cloué là en vue de celui à qui il était destiné, quel qu’il fût. Et le fourreau de velours blanc était placé à côté.
    Pardaillan s’approcha et regarda le poignard de près. Le manche était d’or ciselé, incrusté de pierres précieuses qui, à elles seules, représentaient une fortune. Evidemment, il fallait être très riche, pour posséder une arme qui était un joyau aussi précieux. Il fallait être encore plus riche pour perdre ainsi délibérément un joyau pareil.
    Dès cet instant, la conviction de Pardaillan fut faite.
    « Fausta seule est assez riche pour se permettre de jeter ainsi une fortune », se dit-il.
    Valvert, qui le suivait pas à pas, aperçut à son tour le poignard et lui fournit la preuve qu’il lui manquait encore.
    – Vous aviez raison, monsieur, dit-il, c’est bien M me  Fausta qui a emmené la petite Loïse : j’ai vu ce poignard entre les mains de la duchesse de Sorrientès.
    Pardaillan enleva le poignard et considéra la lame.
    – Voyez, monsieur, dit encore Valvert en saisissant le fourreau, voyez, les armes des Sorrientès sont brodées sur ce fourreau. Je les reconnais bien, allez.
    – Ah ! ce sont là les armes des Sorrientès ! fit Pardaillan. Eh bien, voici gravées sur la lame, les armes des Borgia. Je les reconnais aussi. Me voici tout à fait fixé. Je suis sûr maintenant que ce billet m’est destiné.
    Il prit le billet et le lut attentivement. Il disait ceci :
    « Pardaillan, j’ai vu la petite Loïse, et je l’ai trouvée si adorable que, le croiriez-vous ? je me suis mise à l’adorer. Je sens que je ne pourrais plus me passer d’elle. Aussi je l’emmène et je la garde. C’est mon droit, après tout, puisque je suis sa grand-mère.
    Oh ! rassurez-vous, il ne dépend que de vous que je vous la rende un jour. Je vous donne ma parole de souveraine, que je vous la rendrai, si vous avez la sagesse de ne pas venir vous jeter à la traverse de certain projet que vous connaissez et que, vous seul, vous seriez capable de faire échouer. Je vous la rendrai à cette unique condition. Sinon, si vous vous obstinez à me nuire, vous pouvez prendre le deuil et le faire prendre au père et à la mère. Morte pour vous et pour eux, jamais vous ne reverrez, jamais ils ne reverront cette enfant.
    Vous me comprenez, n’est-ce pas, Pardaillan ? A vous de décider, si vous voulez faire le désespoir du père et de la mère. Et tenez, j’ai une si grande confiance en vous que, si vous voulez bien me donner votre parole de demeurer neutre dans la lutte que vous savez, je vous rends immédiatement l’enfant. »
    C’était signé d’un F.
    Après avoir lu, Pardaillan laissa tomber le billet sur la table et demeura un long moment rêveur, jouant machinalement avec le mignon petit poignard qu’il avait gardé dans sa main, sans y prendre garde.
    Valvert, tout remué de le voir si pâle, le considérait d’un œil apitoyé, n’osait pas parler ni bouger, de crainte d’interrompre les pensées de son vieil ami, qu’il sentait profondément affecté, cruellement embarrassé. Et, de temps en temps, il jetait un regard de travers sur ce fatal billet, qui avait eu le funeste pouvoir de bouleverser à ce point cet homme extraordinaire, qu’il avait toujours vu si souverainement maître de lui.
    Enfin, Pardaillan se secoua, comme s’il voulait jeter bas les sombres pensées qui l’obsédaient. Et il se mit à rire du bout des lèvres, d’un rire pour ainsi dire livide, effrayant. Il reprit le billet et le tendit à Valvert, en disant de cette voix
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