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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan
Autoren: Michel Zévaco
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demanderai même la permission de m’y rendre dès maintenant.
    – Qui vous presse ? Vous n’oubliez pas que nous avons décidé de nous rendre à Fontenay-aux-Roses aussitôt après le dîner ?
    – C’est précisément à cause de cela, monsieur. Je m’explique. Hier, j’ai laissé mon cheval à la porte de la maison de Concini. C’est une bonne bête à laquelle je tiens. Et je ne sais pas ce qu’il est devenu. Je veux voir, si par hasard, il n’est pas retourné tout seul à l’écurie du
Lion d’Or,
où je l’ai mis en pension.
    – Allez, donc, autorisa Pardaillan avec un regret manifeste. Mais vous n’allez pas, désarmé comme vous voilà, vous aventurer dans la rue.
    – Oh ! monsieur, protesta Valvert avec insouciance, la rue de la Cossonnerie est à deux pas d’ici.
    – N’importe, insista Pardaillan. Vous oubliez toujours Concini et Fausta. Une rue à traverser, c’est plus qu’il n’en faut pour se saisir d’un homme sans armes.
    Il alla à une panoplie, choisit une forte rapière qu’il tendit au jeune homme en disant :
    – Prenez ceci.
    Valvert ceignit la rapière, en remerciant avec effusion, et partit aussitôt, suivi de Landry Coquenard. A peine avait-il tourné les talons que Pardaillan commanda d’une voix brève :
    – Suivez-le. Et ouvrez l’œil.
    Ceci s’adressait à Gringaille et à Escargasse. Ils sautèrent aussitôt dans la rue et se mirent à suivre de loin Valvert, qui ne s’aperçut même pas qu’il traînait à sa suite deux gardes du corps chargés de veiller sur lui.
    Rien de ce que paraissait appréhender Pardaillan ne se produisit. Au bout d’une demi-heure, Valvert était de retour au
Grand Passe-Partout.
    Il ramenait ce cheval qu’il devait à la reconnaissance royale, ainsi qu’il l’avait pensé, il avait eu la joie de le trouver devant son râtelier où il était revenu tout seul. Landry Coquenard était monté comme son maître. Il avait profité de son passage à leur logis pour s’armer. Dès que le dîner fut expédié, Pardaillan et Valvert se mirent en selle et partirent. Au bout de quelques pas, Valvert s’aperçut que Landry Coquenard, Gringaille et Escargasse les suivaient. Il s’étonna naïvement :
    – Ces braves nous escortent ?
    – Pourquoi pas ? puisqu’ils n’ont rien à faire que bayer aux corneilles, répliqua Pardaillan de son air froid.
    – Mais, fit Valvert en les détaillant, ils sont armés jusqu’aux dents !… Que vois-je dans mes fontes ?… Des pistolets qui ne s’y trouvaient pas, quand je suis venu à votre hôtellerie ! Ah çà ! monsieur, nous allons donc en expédition ?
    – Pas le moins du monde, dit Pardaillan, qui se fit de plus en plus froid. Nous allons tout bonnement à Fontenay-aux-Roses, nous assurer si ma petite-fille s’y trouve.
    – Et pour cela, railla Valvert, il nous faut des pistolets dans nos fontes… car vous en avez aussi, monsieur… et il nous faut trois grands flandrins pendus à nos trousses !… Oh ! oh ! monsieur, je ne vous reconnais plus !…
    – Raillez, jeune homme, raillez tant que vous voudrez… pourvu que vous n’oubliiez pas que nous sommes en lutte contre M me  Fausta… Et remarquez, je vous prie, que je ne parle que de M me  Fausta, et cela suffit.
    – Alors, bougonna Valvert, parce que nous sommes en lutte contre M me  Fausta, il va nous falloir vivre sur un qui-vive perpétuel, nous méfier de tout et de tous ?
    – Vous l’avez dit, déclara froidement Pardaillan. Et, sans hausser le ton :
    – Oui, il va nous falloir être constamment sur nos gardes et nous méfier de tout et de tous, si nous tenons à notre peau. A mon âge, on est prêt depuis longtemps à faire le grand voyage. Il y a quelques jours, je l’étais, et je vous assure que je n’eusse pas alors pris les précautions que je prends aujourd’hui, pour sauver ma peau à laquelle je tenais et je tiens encore fort peu. Aujourd’hui, c’est différent. Aujourd’hui, j’ai un devoir sacré à accomplir : j’ai à défendre le petit roi Louis treizième contre M me  Fausta. J’ai à défendre sa couronne et sa vie. Or, puisque je lui suis indispensable, je considérerais comme une lâche désertion de me laisser supprimer par ma faute. Et c’est pourquoi je me garde comme je le fais, moi qui ne tiens pas à ma peau.
    – Je comprends, monsieur, mais…
    – Pour ce qui est de vous, interrompit Pardaillan, libre à vous de ne pas vous garder… Et
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