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La fée Morgane

La fée Morgane

Titel: La fée Morgane
Autoren: Jean Markale
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« souci » se dit pryderi .
En prononçant cette phrase, Rhiannon-Morgane personnalise symboliquement le nom
que devra porter son fils.
    [18] Dans la célèbre pratique celtique du fosterage ,
l’enfant qui est élevé dans une famille d’adoption a les mêmes liens et les
mêmes droits que les enfants de la famille à laquelle il est confié. Piyderi
aura donc en réalité trois familles, la sienne propre, celle de Teyrnon et
celle de Pendaran.
    [19] Ce chapitre est inspiré par Pwyll, prince de
Dyved , première branche du Mabinogi gallois,
manuscrit du XIV e siècle, dit « Livre
rouge de Hergest », contenant des récits qu’on peut faire remonter au IX e siècle. Traduction française intégrale, avec
commentaires, dans J. Loth, les Mabinogion ,
Paris, 1 913, pp. 81-117. Analyse et commentaires dans J. Markale, l’Épopée celtique en Bretagne , Paris, Payot,
1 985, pp. 27-42.
    [20] Ce détail ne se trouve que dans l’ Yvain de Chrétien de Troyes, et non dans le récit gallois qui sert de base à ce
chapitre. Mais c’est une croyance d’origine celtique qui était très répandue
dans toute l’Europe au Moyen Âge : on était persuadé que les plaies d’un
homme assassiné (ou tué à la guerre) se rouvraient et saignaient en présence de
celui qui l’avait tué.
    [21] Tout cela est conforme aux mœurs de l’époque. Nombreux furent en effet
les chevaliers qui épousaient les veuves de ceux qu’ils tuaient en combat
singulier. C’était une façon de réparer le tort causé, mais aussi de faire
fortune. Ces procédés sont largement attestés par l’Histoire. Dans la légende,
il en est de même pour le roi Uther Pendragon lorsqu’il épouse Ygerne par
compensation de la mort du duc de Cornouailles (voir la première époque : La naissance du roi Arthur ), et pour Lancelot du Lac
dans ses premières aventures (voir troisième époque : Lancelot du Lac ).
    [22] On s’aperçoit que le mythe actuel du « Roi du Monde » a une
lointaine préhistoire. Il remonte en effet à la mythologie la plus éloignée de
tous les peuples.
    [23] Gauvain, qui se nomme Gwalchmai, c’est-à-dire « Faucon de
mai » dans le texte gallois, est le type même du héros solaire. Certains
récits disent que sa force grandit au fur et à mesure que le soleil monte dans
le ciel, atteignant son maximum vers l’heure de midi et déclinant ensuite
jusqu’à la tombée de la nuit. On y a vu, peut-être facilement, une image du
soleil dans sa course diurne.
    [24] Le jeu de mots est évident en français (la « lune ») comme
en gallois ( llun ). Mais, en réalité, llun signifie aussi « image », « effigie »,
et peut être considérée comme une sorte d’anima féminine opposée à un animus masculin, selon
la méthode psychanalytique jungienne. Cependant, il faut savoir que, dans les
langues celtique et germanique, « lune » est un mot masculin tandis
que « soleil » est féminin. Quant à Chrétien de Troyes, il utilise la
forme « Lunette », ce qui ajoute une connotation humoristique à ce
nom, ce qui est tout à fait dans la tonalité de l’écrivain champenois, juif de
Troyes converti mais très au courant de la Kabbale traditionnelle. Le
personnage de Luned est, en fait, une sorte de doublet de celui de Morgane.
    [25] Dans tous les romans arthuriens, Gauvain fait la cour à toutes les
jeunes filles qu’il rencontre, quitte à s’attirer de nombreux désagréments, ce
qui n’entache nullement sa bravoure et sa prouesse.
    [26] D’après le récit gallois, Owein, ou la Dame
de la Fontaine , manuscrit du XIV e siècle (traduction complète dans J. Loth, les
Mahinogion , Paris, 1 913, II, pp. 1-45), avec de nombreux emprunts
à Yvain, ou le Chevalier au Lion , poème
français du XII e siècle, de Chrétien de Troyes
(nombreuses éditions et traductions).
    [27] C’est le même thème que celui du roi David qui ne pouvait survivre que
réchauffé par le contact d’une jeune fille vierge, la fameuse Sulamide.
    [28] En fait, le contexte mythologique dans lequel plongent Gwyzion et
Arianrod prouve que cet enfant est leur fils incestueux, tout comme Dylan, Fils
de la Vague.
    [29] La localisation est très précise ; il s’agit du sud du détroit de
Ménai, sorte de bras de mer envahi par les sables qui sépare l’île de Môn
(Anglesey) du reste du Gwyned, c’est-à-dire le nord-ouest du pays de Galles.
    [30] Cette naissance féerique est évoquée dans le célèbre et énigmatique Cad
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