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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare
Autoren: Pierre Naudin
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démontrer combien le roi de Navarre, par ses positions stratégiques en Cotentin et Normandie, tenait les clés du royaume de France et combien partout, mais surtout à Paris, sa jactance l’avait rendu populaire face à « une loque sur le trône  » (Charles V), « usant de moyens obliques, faux-fuyants et simulacres pour essayer de briser les obstacles qui se dressaient devant lui », « aussi capables de bassesses l’un que l’autre », « aussi portés vers la duplicité l’un que l’autre puisqu’il est généralement admis que le jeune dauphin, en avril 1356, complota réellement contre son père et qu’en 1357 après avoir promis au comte d’Évreux la restitution de ses domaines, il incita en sous-main les châtelains normands à la résistance, sans compter qu’un doute subsiste au sujet de sa participation à l’évasion de son beau-frère ; aussi enclins à la vengeance l’un que l’autre comme le prouve la saisie brutale des domaines navarrais en 1378, décidée froidement à la suite d’une campagne d’odieuses accusations contre Charles de Navarre et une alliance étroite avec le fameux Henri de Trastamare, roi de Castille. Il convient donc, semble-t-il, d’accueillir avec beaucoup de réserves le portrait idéalisé tracé de Charles V par les thuriféraires des Valois. »
    Charles V était, selon Froissart, un visseux, un vicieux, un retors. En fait, et quoi qu’on dise et écrive, il était de la même espèce que Charles de Navarre. Et le plus lettré des deux n’était pas celui que l’Histoire nous désigne !
    Aux considérations parfaitement exactes exprimées ci- dessus, il convient d’ajouter l’opinion d’Edmond Meyer (Charles II, roi de Navarre, comte d’Évreux, et la Normandie au XIV e siècle, Paris, 1898) qui mit à mal, preuves à l’appui, toutes les affirmations mensongères déversées à propos du Mauvais. Pour cet auteur consciencieux, une partie des erreurs commises à propos de ce trublion provient de la quantité de Jeannes (le pluriel s’impose) qui jouèrent un rôle dans le royaume. A savoir : Jeanne de France, femme de Charles II, roi de Navarre ; Jeanne d’Évreux, veuve de Charles IV, roi de France et de Navarre, sa tante ; Jeanne d’Évreux ou de Navarre, sa sœur ; Jeanne de Navarre, sa mère. Et de démontrer les erreurs commises par Michelet, Siméon Luce, G. Dupont, Quicherat, etc. Il brosse de Charles V un portrait des plus précis. Au mot perfide , qu’il em ploie fréquemment, l’on pourrait ajouter : cruel, couard, hypocrite, mesquin , sans atteindre à la satiété. Bien entendu, les personnages de ce récit expriment des opinions fondées en majeure partie sur les rumeurs de leur temps. Ils ne pouvaient, comme nous, d’ailleurs, malgré les moyens d’information dont nous disposons, sonder l’âme et le cœur des Grands du royaume et se fiaient – comme nous hélas ! – à ce qui se disait et à ce qu’on leur disait.

 
ANNEXE IX
     
REMISE DES PRISONNIERS DE COCHEREL (1364)
     
     
     
    A tous ceux qui ces lettres verront, nous Bertran du Guesclin, conte de Longueville chambellan du roy nostre seigneur, salut : Savoir faisons que nous avons promis, accordé et enconvenancé et promettons par ces lettres en bonne foy, accordons et enconvenançons au roy nostre dit seigneur, que nous li rendrons et déliverrons à ses députez franchement et quittement en la ville de Paris, à nos périlz, cous et dépens, dedans quinze jours de la date de ces lettres, le captal de Beugh, messire Baudouin de Boucloz, capitaine d’Anuet ; messire Jehan Cause, capitaine de Liverrot ; Pierre d’Aigremont, capitaine de Boys de Mainne. Louppe de Saint-Julien, capitaine de Saint-Sevoir, et messire Pierre de Saquainville, qui nagaires jurent pris par aucuns de noz genz en la bataille près de Pacy. Et promettons avec ce, comme devant, que nous ferons notre lovai povoir de lui rendre et délivrer, par la manière et dedans le jour dessus-diz, un appelé Malsergent, que l’en dit estre pris de noz dites genz ou soudoyfrs ; et oultre ce, délivrerons tous autres capitaines de la dite bataille qui appartiendront à nous ou à nos genz ou soudoyers, tous délivrés de foiz et sermens qu’ils avaient ou pourraient avoir à nous à noz dites gens ou soudoyers, pour en ordener par le roy nostre dit seigneur ainsy comme bon lui semblera : et yceux tous garantissons au roy nostre dit seigneur envers tous autres qui y vou droient ou
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