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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare
Autoren: Pierre Naudin
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    Jeune chevalier du Languedoc, Tristan de Castelreng a quitté le château familial dès l’annonce du mariage de son père avec Aliénor, une roturière de Mirepoix qu’il avait courtisée puis éconduite en lui découvrant un cœur et un esprit dépourvus des agréments dont il les avait parés.
    Il monte à Paris et participe à sa première bataille dans les champs de Poitiers-Maupertuis, le lundi 19 septembre 1356. Jean le Bon le remarque avant qu’il ne soit dangereusement blessé par un carreau d’arbalète.
    Après cette défaite aussi horrible et humiliante que celle de Crécy, dix ans plus tôt, Tristan est recueilli et soigné par des clercs. Désemparé, il trouve en l’abbaye de Fontevrault le refuge et l’apaisement à ses désillusions. Cependant, si son corps recouvre sa vigueur, ses méditations l’incitent à la mélancolie. Il ne peut s’accommoder de l’existence restreinte qu’il mène. La sainteté des hommes qui l’entourent, l’austérité à laquelle ils s’astreignent, et entre deux prières, le silence rigoureux dont ils s’enveloppent lui deviennent insupportables. Il se confesse à Simon de Langres, maître général des Frères Prêcheurs. Le saint homme l’incite à se laisser aller à sa vraie nature. Selon lui, un hardi chevalier doublé d’un bon époux vaut mieux qu’un mauvais moine.
    L’âme en peine et soulagé tout à la fois, l’ancien novice repart pour Paris.
    Jean II, qui avait été emmené en captivité à Londres, revient, lui aussi, dans la capitale. Les Anglais l’ont provisoirement libéré afin qu’il puisse lui-même réunir les fonds d’une rançon démesurée. Les Français, accablés d’impôts exorbitants, ne sont pas parvenus à verser pleinement le premier acompte. Soucieux des devoirs de sa charge et de l’intérêt du pays – au grand déplaisir de son fils, le dauphin Charles, régent du royaume –, le roi, le 5 décembre 1361, quitte son palais pour la Bourgogne. Douze jours après, à Auxerre, devant maints témoins parmi lesquels Tristan figure, il annexe ce du ché, damant le pion à un compétiteur tout aussi légitime que lui, sinon plus : son gendre Charles II de Navarre dont le ressentiment à son égard va, une fois de plus, se hausser d’un degré (179) .
    Dans la nuit du I7 au 18 le roi fait mander le jeune Castelreng. Il lui enjoint de se rendre immédiatement en Lyonnais afin d e découvrir les routiers qui, depuis Poitiers, dépècent le royaume, et de percer leurs intentions. Selon ses informations, des milliers d’aventuriers se seraient assemblés en un lieu fortifié de cette province pour y attendre la venue du roi de Navarre qu’ils pourraient élire comme leur suzerain, mettant ainsi, par cette ultime alliance, la royauté des Valois en péril.
    Avant même qu’il ait entrepris cette quête, un événement inattendu anéantit les desseins de Tristan : sur le point d’atteindre l’hôtel de ville où il loge, il est victime d’une embuscade et tombe au pouvoir de Perrette Darnichot, épouse de Jean III de Chalon-Auxerre, sorte de Messaline qui « engeôle » les hommes dont elle s’éprend. Tristan parvient à lui échapper grâce à l’aide d’un ancien « Jacques », Tiercelet, un brèche-dent. ex-mailleur (180) de Chambly avec lequel il chemine vers Lyon et se lie peu à peu d’amitié.
    Lors d’une halte dans une auberge, le fougueux redresseur de torts sauve une jouvencelle, Oriabel d’un viol, et tombe au pouvoir d’un malandrin connu de Tiercelet : Naudon de Bagerant. Celui-ci le conduit à Brignais ainsi que Tiercelet et Oriabel. Là, sur des hauteurs pierreuses, sont réunis les « Tard-Venus » tant redoutés de Jean II et leurs malheureuses victimes. L’épouvante y est reine et les supplices nombreux. Pour défendre sa protégée, Tristan l’épouse devant une assistance crapuleuse sans savoir que le célébrant, Angilbert le Brugeois, est un prêtre défroqué.
    Le mercredi des Rameaux, 6 avril 1362, l’ost français apparaît, fort de 20 000 hommes. Les routiers ne sont que 10 000. Une attaque de nuit leur procure l’avantage. C’est un désastre de plus. Comme pour les précédents, la responsabilité de cette défaite incombe à la Chevalerie française imbue d’une supériorité illusoire, inguérissablement impudente et imprudente.
    Pour protéger sa vie, Tristan a dû se battre parmi quelques centaines de routiers assaillis sur les pentes du Mont-Rond, proche
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