Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare
Autoren: Pierre Naudin
Vom Netzwerk:
contraire, l’avantage reste à l’armée dont il fait partie. Mais l’absence de ce misérable est une bonne fortune pour du Guesclin : il y a des auxilliaires dont le concours ternirait les plus belles victoires.
    Arnaud de Cervole ne fut, tout au long de sa vie, qu’une espèce de malandrin auquel il est vain de chercher quelque excuse. Son art de plaire aux rois de France participait du grand art. Le mérite de Charles V est d’avoir fait preuve, à son sujet, d’un discernement que n’eut point son père, et que d’un autre malandrin, Guesclin, il sut faire progressivement un homme de devoir. Il est vrai qu’il y trouvait son compte.

 
    Quelques renseignements subsidiaires
    Page 367, il est question des dommages et intérêts que Guesclin réclamait à Felton : 100 000 francs or. Le mot franc peut choquer dans un récit où jusque-là. il semble avoir été exclu.
    Le franc existait. Il fut, à l’origine, l’équivalent de la livre (20 sols). Les premiers francs, qui étaient d’or fin, furent fabriqués en 1360, sous le règne de Jean II, avec la devise : francorum rex d’où le nom. On les nomma francs à cheval parce que le roi y était représenté sur un palefroi. Charles V, mauvais cavalier, fit battre des francs à pied.
    *
    La prise de Mantes, puis celle de Meulan furent suivies de scènes si terrifiantes que l’hagiographe de Bertrand du Guesclin, Siméon Luce, fut bien obligé d’écrire :
    Ces brigandages honteux pour les deux chefs qui les tolèrent (Guesclin et Jean de Châlon). dégradants pour les gens d’armes qui s ’v livrent, ne contribuent pas peu à accréditer le dicton qui a cours pendant la seconde moitié du XIVe siècle, et d’après lequel Breton et pillard sont deux mots synonymes.
    Et plus loin :
    La surprise de Mantes, le pillage de cette ville de Meulan, la connivence manifeste de du Guesclin dans les excès commis par les Bretons, achèvent de donner aux débuts de cette campagne quelque chose qui rappelle les exploits des voleurs de grand chemin.
    Le duc de Normandie en ordonnant que l’on prît les deux villes, avait voulu effrayer la reine Blanche, nièce de Charles le Mauvais et veuve de Philippe de Valois, qui tenait le château de Vernon, situé sur la Seine en aval de Meulan et de Mantes, où elle prenait fait et cause pour les Navarrais. Sollicitée par les seigneurs de Fricamps et de Braquement, elle promit de garder la neutralité, mais elle exécrait les Français. Jeanne de Navarre, qui l’avait rejointe à Vernon, considéra, elle aussi, comme une trahison le sort réservé aux habitants qui avaient accueilli les Français.
    Ce fut à la suite de ces carnages que monseigneur Charles nomma Bertrand chambellan, haut titre réservé jusque-là aux grands seigneurs. Et ce n’était qu’un commencement.
    *
    A propos de Charles le Mauvais , dans le livre qu’il lui a consacré ( Société libre de l’Eure , Évreux, 1972), André Plaisse écrit avec juste raison que les gens du dauphin ne furent pas moins « redoutables » que les soudoyers navarrais, et il ajoute :
    De même que les Gascons avaient la réputation d’être d’excellents « eschelleurs », les Bretons « signalant leur présence par le rapt, l’incendie et tout ce qu’on peut imaginer de plus abominable » étaient tellement redoutés pour leurs brigandages que, pour désigner les excès commis par des hommes d’armes, on employait alors le verbe bretonner. Après leur victoire de Cocherel, les Bretons de Duguesclin durent être délogés du Bec-Hellouin car «  ilz damagoient trop le pais  ». La seule annonce de leur approche devait aussi déterminer les bourgeois de Bernay à traiter avec les gens du roi de France. Il n’est pas davantage niable qu’en 1358, la région entre Seine et Marne fut ravagée par les troupes du régent. Enfin, il n’est pas sans intérêt de savoir qu’avant que Guillaume Carie (le chef des Jacques) fût fait prisonnier par traîtrise (ou par vengeance) les Jacques de l’Amiénois avaient assassiné Guillaume de Picquigny d’une famille chère au roi de Navarre, pendant qu’il était en conférence avec eux.
    Lorsque l’on reproche à Charles, dit le Mauvais, toutes les cruautés commises dans le Beauvaisis en juin 1358, il convient donc de se persuader qu’il serait tout aussi facile de faire de Charles, dit le Sage, un personnage odieux en le rendant personnellement responsable des crimes commis par ses capitaines.
    Et de
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher