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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare
Autoren: Pierre Naudin
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de cette chevauchée, il ne compta que de faibles succès. Mandé de Clermont-en-Beauvaisis dont il avait pris le château, le captal le rejoignit devant Parts, précisément à Bourg-la-Reine. Les Parisiens ayant fait une sortie, tous tombèrent dans une embuscade entre Bourg-la-Reine et Montlhéry. Il y avait cent lances, neuf chevaliers bannerets. Ils furent pris et libérés le soir même après promesse de rançon. L’instigateur de l’embusce (embuscade) n’était autre que le captal de Buch.
    Le traité de Brétigny-les-Chartres (8 mai 1360) ne débarrassa pas Paris des compagnies anglaises et navarraises. Le 12 mai, le régent traitait avec Thomas de Beauchamp, comte de Warwich, maréchal d’Angleterre, pour l’évacuation des forteresses anglaises, et avec Jean de Grailly pour les navarraises. Chacun d’eux reçut 12 000 florins d’or (13 mai et 24 juin). Comme lieutenant du roi de Navarre en Normandie et pour raison d’hommage, le captal se vit compter 1 500 écus d’or et reçut les terres de Tartas, Mixe-outre-Pont, avec retour au donateur s’il ne laissait pas d’héritier. Les bienfaits du Mauvais s’accompagnèrent du désir que Jean de Grailly envahît le Poitou mais la peste réapparut. Jean et son frère Gaston en furent atteints. Gaston en mourut, Jean survécut. Il n’y eut point d’expédition.
    Nommé prince d’Aquitaine (19 juillet 1362), le prince de Galles tint à Bordeaux, Poitiers, Angoulême, une Cour fastueuse. Le captal aimait à s’y pavaner devant les dames, mais il aimait surtout la guerre. Aussi, quand Charles le Mauvais, en 1364, de Pampelune, lui proposa d’attaquer « la France », il eut grand hâte d’atteindre Cherbourg où débarquaient les Navarrais. Il s’agissait de satisfaire une vengeance : Jean II ayant refusé de reconnaître les droits légitimes du Mauvais sur le duché de Bourgogne, il entrait en conflit armé par alliés interposés. On sait ce qui se passa.
    Un baiser historique
    Le captal se dirigea vers Évreux. Les garnisons navarraises l’y rejoignirent et Jean Jouel lui amena ses compagnies anglaises. En tout : 700 lances, 300 archers, 500 soudoyers. D’Évreux, Jean de Grailly se rendit à Vernon où il savait trouver les trois reines : Blanche, Jeanne de Navarre et Jeanne d’Évreux. Dame Blanche donna un grand dîner en son honneur le lundi des féeries de la Pentecôte (13 mai), vrai dîner de fiançailles selon le colonel Babinet… Au départir, narre la Chronique des IV premiers Valois, Jean de Grailly baisa M me  Jehanne, car le roi de Navarre, à la requeste et prière du prince de Galles, lui avait accordé qu’il l’aurait à femme. Moult plut ce baiser au captal, car M me  Jehanne était une des plus belles dames de la cres- tientë. Puis se parti le captal de Vernon et se mist sur les champs.
    Le baiser de la reine Jeanne, veuve de Charles le Bel, paraissait la récompense anticipée d’une victoire aisée. Jeanne semblait ainsi recouvrer sa jeunesse, mais elle avait cinquante ans bien sonnés, et ce ne sont point des baisers qui importent pour triompher à la guerre, mais des armes, du courage, de l’abnégation. Le colonel Babinet donne de Jeanne un portrait fort succinct puisqu’il tient en quelques mots : «  Quel philtre possédait cette Ninon de Lenclos royale (444)  ? »
    Il est inutile de revenir sur Cocherel, sinon pour préciser que les Anglais y perdirent 800 hommes et les Bretons entre 30 et 40 et que le seul bénéficiaire de cette victoire fut Gues clin. Charles V, le 27 mai, à Saint-Denis, investit le Breton du comté de Longueville. Six prisonniers furent remis au roi : le captal, Baudoin de Bauloz, Jean Gansel, Pierre d’Aigrement, Lopez de Saint-Julien et Pierre de Sacquenville. Il est dommage que Guesclin eût passé sous silence l’immonde conduite de l’Archiprêtre. Il ne jouait point le double jeu ; il était aux trois quarts pour les Anglais.
    La vie de château
    Jean de Grailly fut interné au château de Meaux où, six ans auparavant, il avait sauvé la vie de la duchesse de Normandie, désormais reine de France. Il fut autorisé à se rendre en Angleterre du 1 er au 23 septembre 1364 pour y mettre de l’ordre dans ses affaires. En fait, il s’agissait de traiter lui-même de son échange contre le duc de Berry, mais Édouard III y fut hostile. Charles V, à son retour, lui permit de se rendre auprès de Jeanne d’Évreux, qui demandait à le voir.
    Lors de l’hiver de
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