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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles
Autoren: Michel Zévaco
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Si nous donnons, au contraire, le signal, les gens du roi ne s’attendront à aucune résistance. Est-ce votre avis ?
    Les chefs opinèrent gravement de la tête.
    – Votre avis, monsieur ?’demanda Manfred à Ragastens.
    – Mon enfant, dit celui-ci violemment ému, si j’étais à votre place, c’est ainsi que j’aurais parlé.
    A ce mot « mon enfant »
,
Manfred regarda Ragastens avec étonnement. Mais il l’attribua à un excès de politesse.
    – Le sort en est donc jeté, dit-il d’une voix ferme. Lanthenay, place-toi à la ruelle Montorgueil. Moi, à la ruelle Saint-Sauveur. Toi, Cocardère, à la ruelle aux Piètres… Monsieur le chevalier, voulez-vous nous faire l’honneur de diriger d’ici les opérations ?
    – Je préfère vous suivre, répondit Ragastens en s’efforçant de dominer son émotion.
    – Venez donc ! Je vais donner le signal…
    q

Chapitre 2 UNE VICTOIRE DE FRANCOIS Ier
    P endant que dans la Cour des Miracles s’achevaient les préparatifs d’une résistance désespérée, d’autres événements s’accomplissaient.
    On a vu que François I er était venu avec M. de Monclar et une forte troupe, faire une perquisition dans l’enclos des Tuileries, et que, ayant constaté la disparition de Gillette et du chevalier de Ragastens, il était retourné au Louvre, décidé à prendre part à l’expédition contre les truands.
    Or, dans la troupe que Monclar avait amenée à la maison de Madeleine Ferron, se trouvait un homme que nos lecteurs connaissent. C’était Alais Le Mahu.
    Depuis qu’il avait aidé la duchesse d’Etampes à enlever Gillette, Alais Le Mahu avait fort réfléchi.
    Et le résultat de ses réflexions avait été que, d’une part, il devait se méfier de la duchesse d’Etampes, et que, de l’autre, c’est sur lui que retomberait la fureur du roi s’il apprenait jamais la vérité.
    Lorsqu’il connut la mort soudaine de la vieille M me de Saint-Albans, les réflexions d’Alais Le Mahu redoublèrent d’intensité.
    – Ma pauvre amie est morte, se dit-il en se donnant à lui-même le simulacre d’essuyer une larme absente. Nous sommes tous mortels, il est vrai. Mais cette chère amie était de santé robuste. Or, on dit qu’elle est morte d’une colique inopinée… Je me suis renseigné à la Bastille, et j’ai appris que la colique était survenue après un envoi de fruits… Qui avait envoyé les fruits ? Mystère… Mais j’ai dans l’idée que ce mystère pourrait bien s’appeler M me d’Etampes. Or, moi, qui déteste les fruits et qui ne suis pas sujet aux coliques, on pourrait bien un de ces soirs, au détour de quelque rue sombre, me faire avaler six pouces d’acier. Merci bien, madame d’Etampes…
    Poursuivant le cours de ses méditations, maître Alais avait ensuite ajouté, toujours se parlant à lui-même :
    – Et si Sa Majesté finit par savoir comment s’appelle l’homme qui entraîna la jolie demoiselle ?… J’ai vu qu’on avait mis des cordes toutes neuves à toutes les potences de la ville. Malepeste ! Que la corde soit neuve ou vieille, mon cou n’a nul besoin d’une pareille cravate…
    Et Alais Le Mahu avait décidé : 1° d’être sur ses gardes nuit et jour, 2° de tâcher de rendre au roi quelque signalé service.
    Comme nous l’avons dit, il faisait partie de la troupe de Monclar en cette soirée où fut visitée la maison des Tuileries.
    Lorsqu’on eut donné le signal du retour, Alais Le Mahu se demanda la cause de cette disparition soudaine des personnes qu’on voulait arrêter. Il voyait que François I er attachait un prix extraordinaire à cette arrestation, et que son désappointement avait été vraiment étrange.
    Quelles étaient ces personnes qu’on avait voulu arrêter ?
    Le Mahu l’ignorait.
    Mais il se dit que celui qui ferait l’arrestation deviendrait du coup un favori de Sa Majesté.
    De tout cela, il résulta que Le Mahu, au lieu de suivre le roi et Monclar vers le Louvre, se cacha aux environs de l’enclos des Tuileries.
    – Si ces gens sont réellement partis, je n’aurai rien perdu à attendre, dit-il. Mais comme on n’avait vu sortir personne, et qu’il est possible que personne en effet ne soit sorti, si je puis rapporter au roi quelque bonne nouvelle, j’aurai tout gagné à attendre. Attendons !
    Alais Le Mahu, abrité derrière un massif de vieux arbres, se mit donc en devoir de monter une garde sérieuse et attentive.
    Son attente fut assez longue, et
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