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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles
Autoren: Michel Zévaco
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renseignement qu’il apportait, il put juger de sa véritable valeur et se promit de ne pas en rester là.
    – Monclar, avait continué le roi, choisissez-moi une escorte d’une vingtaine d’hommes et continuez sans moi vers la Cour des Miracles.
    Le grand prévôt s’inclina et fit demi-tour.
    Deux minutes plus tard, une vingtaine de cavaliers vinrent se ranger derrière le roi qui, faisant signe à ses trois fidèles de le suivre, prit le trot en disant à Le Mahu :
    – Marche devant !
    Après un temps de trot de vingt minutes, la troupe, guidée par Alais Le Mahu, s’arrêta devant la maison.
    q

Chapitre 3 LA GYPSIE
    C ependant le grand prévôt avait pris la tête de là colonne qui marchait sur la Cour des Miracles.
    Son plan d’attaque était fait depuis longtemps.
    Ce plan, le voici dans toute sa simplicité :
    Tricot donnait le signal que tout était paisible dans la Cour des Miracles et qu’on pouvait attaquer.
    Dans chacune des trois rues qui aboutissaient au royaume d’Argot se trouvait établie une souricière, c’est-à-dire qu’un poste fort de trois cents hommes était dissimulé dans chacune de ces trois rues.
    Au signal donné, Monclar entrait sans bruit dans la Cour des Miracles et en occupait le centre avec cinquante arquebusiers formés en carré.
    Aussitôt, des soldats armés de torches pénétraient dans toutes les maisons et y mettaient le feu.
    Les habitants sortaient, affolés.
    Le carré d’arquebusiers commençait à faire feu dans toutes les directions, les truands se précipitaient en foule dans les trois rues et allaient se faire prendre dans les trois souricières.
    L’incendie faisait place nette.
    Et le lendemain commençait un procès monstre qui envoyait au gibet tous ceux qui auraient échappé à l’arquebusade.
    Pour être juste, nous dirons que ce plan était dû en grande partie à l’imagination de M, de Loyola, qui devenait des plus fécondes dès qu’il s’agissait de tuer et d’incendier… bien entendu dans l’intention de sauver des âmes.
    En cheminant, Monclar songeait.
    Il pensait à Manfred et à Lanthenay.
    Dire que le grand prévôt en était arrivé à haïr ces deux hommes qu’il ne connaissait pas serait peut-être exagéré. Monclar n’avait qu’une passion dans le cœur, et cette passion était une douleur rétrospective.
    Le grand prévôt avait l’âme tournée vers le passé mystérieux qui jetait sur sa vie un voile de deuil.
    Mais si Monclar ne haïssait pas les deux jeunes gens qu’il appelait des chefs de truands, il mettait son honneur à les pendre haut et court le plus tôt possible.
    Monclar, s’il n’avait qu’une douleur dans le cœur, n’avait qu’une pensée dans l’esprit. Et cette pensée, c’était le respect absolu de l’autorité suprême. Dieu et ses représentants sur terre devaient commander en maîtres incontestés. Dieu était Dieu, et ses représentants, c’étaient les hommes comme Loyola, et les rois comme François I er .
    Toucher à Loyola, c’était toucher à Dieu.
    Offenser le roi, c’était offenser Dieu.
    Or, Manfred avait insulté le roi.
    Lanthenay avait frappé Loyola.
    Monclar ne comptait même pas, l’audace de Manfred sautant en croupe derrière lui et le menaçant, pour permettre à Lanthenay de fuir…
    Il ne s’agissait là que de lui-même, et c’était peu.
    Mais avoir touché au roi et à Loyola, c’était là pour Monclar le crime monstrueux pour lequel il n’y avait pas de rémission possible.
    Monclar, dans ses longues méditations, lorsque solitaire au coin de sa vaste cheminée, il évoquait le fantôme de la jeune femme qu’il avait perdue, de l’enfant idolâtré qu’il avait perdu aussi, Monclar, dans ses moments terribles, conversait avec Dieu…
    Il appelait le Tout-Puissant, celui qui était capable de faire des miracles et de ressusciter les morts.
    Lui, grand prévôt, se chargeait de faire respecter Dieu et ses représentants.
    « Mais en échange, O Seigneur, rendez-moi ma femme, rendez-moi mon fils, ou du moins, si votre serviteur est indigne d’un tel miracle, faites descendre un peu de votre paix auguste dans ce pauvre cœur torturé par la douleur… »
    Voilà quel était le cri perpétuel qui montait du fond de cet esprit.
    Comprend-on maintenant quelle froide résolution l’animait dans l’accomplissement de ses terribles fonctions ?
    Comprend-on avec quelle implacable volonté il avait résolu de s’emparer de Manfred et de Lanthenay,
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