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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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vu plus de villes
brûler qu’il ne pouvait s’en souvenir et les fumées noires qui s’élevaient des
ruines l’avaient précipité dans une poursuite effrénée. Les pillards mongols
avaient toujours disparu à son arrivée. Il mit sa monture au grand galop bien
que l’animal eût déjà les flancs pantelants et que sa bouche projetât une
salive blanche sur les bras et la poitrine du chevalier.
    — Sus, mes frères ! cria Ilya.
    Il savait que ses compagnons ne sentiraient pas la fatigue
maintenant que les Mongols étaient enfin à leur portée. Ces barbares
offensaient tout ce qu’Ilya chérissait, des rues paisibles de Novgorod à la
dignité calme de la cathédrale de la bienheureuse Sophie.
    Devant, les Mongols se débandaient dans le nuage de
poussière qu’ils avaient eux-mêmes soulevé. D’une voix sèche, Ilya hurla ses
ordres et ses hommes formèrent une solide colonne, vingt rangs de vingt hommes.
Après avoir attaché ses rênes au pommeau de sa selle, chacun se pencha sur l’encolure
de son destrier, écu et lance en mains, dirigeant la bête de ses seuls genoux. Jamais
il n’y avait eu une telle force d’hommes et de fer dans l’histoire du monde. Ilya
découvrait ses dents dans l’attente du premier sang.
    Le chemin des Mongols en fuite les fit passer devant une
colline couverte de hêtres et d’ormes centenaires. Lancé au galop, Ilya vit
quelque chose bouger dans l’obscurité verte. Il eut à peine le temps de pousser
un cri d’alarme que l’air résonna de flèches vibrantes. Il n’hésita pas, cependant :
il avait vu les traits ennemis se briser sur les écus de ses hommes. Persuadé
qu’ils réussiraient à passer, il donna l’ordre de rester en formation.
    Un cheval hennit et le heurta lourdement, lui écrasant la
jambe gauche. Ilya faillit vider les étriers. Il jura, vit le cavalier voisin
mollement affaissé sur sa monture. Des dizaines de flèches jaillissaient des
arbres sombres, traversaient les cottes de mailles comme si elles étaient de
lin. Les hommes tombaient autour d’Ilya, qui beuglait tel un dément et
éperonnait son cheval épuisé. Devant, les Mongols firent demi-tour dans un
ordre parfait et leur chef le regarda. Sans s’arrêter pour bander leurs arcs, ils
repartirent dans l’autre sens et décochèrent leurs flèches au galop.
    Ilya sentit une douleur au bras puis les deux troupes se
ruèrent l’une vers l’autre et il rassembla ses forces. Sa longue lance frappa
un ennemi à la poitrine mais lui fut arrachée de la main si brutalement qu’il
crut avoir les doigts brisés. Il dégaina son épée, parvint à peine à la tenir
de sa main engourdie. La poussière rouge était partout et, au centre du nuage, les
Mongols galopaient comme des diables, expédiant leurs flèches dans les rangs
serrés de ses hommes.
    Ilya leva son bouclier et fut projeté en arrière quand une
flèche s’y planta et traversa le bois. Son pied droit glissa hors de l’étrier
et il vacilla. Une autre flèche l’atteignit à la cuisse avant qu’il ait
recouvré l’équilibre. Avec un cri de douleur, il brandit son épée et chargea l’archer.
    Le Mongol le regarda venir, le visage dénué d’émotion. Il
est à peine plus grand qu’un garçon imberbe, eut le temps de penser Ilya. Le
Russe abattit son arme mais le guerrier du khan se baissa pour esquiver le coup
et poussa Ilya au passage. Le monde tournoya pendant une longue seconde puis
Ilya heurta le sol, à demi assommé.
    Le nasal de son casque, enfoncé par le choc, lui cassa les
dents de devant. Il se releva, aveuglé par les larmes, le sang et les fragments
d’os. Sa jambe gauche se déroba sous lui et il s’effondra, tentant
désespérément de reprendre l’épée tombée de sa main.
    Il entendit un bruit de sabots derrière lui au moment où il
tendait le bras vers son arme. Il porta son autre main à sa poitrine et pressa
la relique de sainte Sophie en murmurant une prière quand la lame mongole s’enfonça
dans son cou, le décapitant presque. Il ne survécut pas pour voir le massacre
du reste de ses hommes, trop lourds et trop lents pour affronter les guerriers
de Süböteï, général de Gengis Khan.
     
     
    Djötchi sauta à terre pour examiner les morts après avoir
ordonné à une douzaine de ses hommes de parcourir la région et de le tenir
informé des mouvements du gros de la colonne ennemie. Les cottes de mailles n’avaient
pas sauvé les Russes. Un grand nombre des corps gisant sur le
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