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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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extraordinaire pour des
sensibilités modernes. Possédait-il vraiment un tel charisme ? Pour
prendre un exemple qui paraîtra peut-être bizarre, je me souvenais, en écrivant
ce livre, du gourou David Koresh, dont les disciples furent tués quand des
forces de police donnèrent l’assaut à sa secte, à Waco, Texas, en 1993. Auparavant,
Koresh avait accueilli les femmes des disciples mariés dans son lit. Non
seulement ils n’y avaient vu aucune objection mais ils avaient même accepté de
ne plus coucher eux-mêmes avec leurs épouses. Tel est l’ascendant d’un leader
charismatique. Pour ceux d’entre nous qui ne sont pas d’une pareille loyauté, des
chefs comme Nelson, César et Gengis restent un mystère. Les circonstances
exactes de la mort de Djötchi demeurent inconnues, mais si son père avait donné
l’ordre de le tuer, aucun document n’en aurait gardé trace. La coïncidence peut
sembler suspecte. Cela arrangeait Gengis que le seul homme qui l’ait jamais
trahi meure peu après avoir emmené ses guerriers dans le Nord. Nous pouvons
être sûrs que Gengis n’aurait pas fait appel aux Assassins, mais c’est tout.
     
     
    La femme de Tolui, Sorhatani, a l’un de ces noms dont l’orthographe
varie selon les textes. La plus exacte est probablement « Sorkhakhatani »,
mais je l’ai rejetée parce que trop disgracieuse pour l’œil et parce qu’il
aurait fallu de toute façon prononcer les « kh » comme des « h »
aspirés. Sorhatani ne joue qu’un rôle mineur dans ce livre mais, en tant que
mère de Mongke et de Kublai, elle exerça une grande influence sur l’avenir du
peuple mongol. Chrétienne, elle compta parmi ceux qui firent l’éducation des
petits-fils de Gengis et elle permit cependant à Yao Shu, un bouddhiste, de
devenir le mentor de Kublai. Ensemble, ils formèrent un homme qui embrassa la
culture chinoise comme jamais Gengis n’y était parvenu.
     
     
    Djalal al-Din rassembla soixante mille hommes environ sous
sa bannière après la mort de son père. Chassé de ses terres, il dut être lui
aussi un chef exceptionnel. Dans la vallée du Panchir, en Afghanistan, il força
une armée mongole à se replier de l’autre côté d’une rivière. Gengis le
sous-estima et n’envoya que trois tumans écraser la rébellion. Pour la première
fois, les troupes de Gengis avaient été mises en déroute. En un an, la
réputation d’invincibilité pour laquelle il avait tant œuvré fut réduite à
néant. Il se mit lui-même en campagne avec toutes les forces dont il disposait,
imposant à ses guerriers une allure si rapide qu’ils n’avaient même pas le
temps de s’arrêter pour manger, et rattrapa Djalal al-Din au bord de l’Indus, dans
ce qui est aujourd’hui le Pakistan. Gengis prit l’armée du prince au piège
entre ses troupes et le fleuve. Je n’ai pas raconté la suite de l’histoire de
Djalal al-Din, mais, après avoir survécu à la bataille de l’Indus, il traversa
l’Iran, la Géorgie, l’Arménie et le Kurdistan, rassemblant des fidèles jusqu’à
ce qu’il se fasse assassiner, en 1231. Son armée prit Jérusalem sans lui, et la
ville resta sous contrôle musulman jusqu’en 1917.
     
     
    L’aventure de l’homme qui tombe des murailles de Herat est
un détail curieux. La forteresse abandonnée est encore debout aujourd’hui, telle
que je l’ai décrite. Gengis épargna effectivement cet homme, sans doute étonné
qu’il ait survécu à une telle chute. Comme dans de nombreux autres épisodes, Gengis
l’homme se montre très différent de Gengis le khan. En tant que personne, il
admirait les démonstrations de bravoure, comme lorsque Djalal al-Din fit sauter
son cheval d’une grande hauteur. En tant que khan, il ordonna le massacre de
toute créature vivante dans Herat pour adresser un message à ceux qui croyaient
sa puissance ébranlée par la rébellion de Djalal al-Din. La tuerie de Herat fut
son dernier acte important en Afghanistan. Comme les habitants de cette ville, ceux
du Xixia pensèrent que les lignes mongoles étaient trop étirées pour défendre
des avant-postes lointains et cessèrent de verser le tribut. Leur refus de
payer décida le khan à quitter enfin les terres du Khwarezm et à parachever la
soumission de l’empire Jin, commencée plus d’une décennie plus tôt.
     
     
    En 1227, Gengis mourut, douze ans seulement après avoir pris
Yenking. Il passa environ huit de ces douze années à faire la guerre. Même en
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