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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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s’imprégnant
aussitôt de sang. Il l’avait laissée seule dans la yourte avec le couteau et
elle s’était allongée sur le lit, pleurant l’homme qu’elle avait connu.
     
     
    Khasar pénétra dans le camp au galop, passant entre les
tentes sans se soucier de ceux qui se trouvaient sur le sentier et devaient s’écarter
vivement. Ils comprenaient qu’il se passait quelque chose. Peu de guerriers
avaient vu Gengis quitter le camp à cheval, un plus grand nombre virent Khasar
revenir en fureur.
    Parvenu à la yourte du khan, il sauta à terre avant que son
cheval se soit totalement arrêté, chancela légèrement en montant les marches, se
rua à l’intérieur.
    Chakahai gisait sur le lit, les yeux vitreux. Il s’approcha,
se pencha vers elle, vit la plaie qui lui barrait la gorge et la dague
ensanglantée qui était tombée de sa main. Au lieu de l’apaiser, ce tableau
décupla sa rage.
    Avec un beuglement, il frappa le corps inanimé qui rebondit
sur le lit et glissa à terre. Khasar plongea son sabre dans la poitrine de
Chakahai, l’enfonça encore et encore, jusqu’à ce qu’il soit hors d’haleine et
couvert de sang.
    Lorsqu’il ressortit de la tente, les gardes de Gengis, alertés
par son cri, étaient accourus. Voyant le sang et les yeux fous de Khasar, ils
saisirent leurs armes et parurent prêts à se jeter sur lui. L’un d’eux banda
son arc, visa la poitrine de Khasar et demanda :
    — Où est le khan ?
    Conscient du danger qu’il courait, Khasar indiqua d’un geste
la plaine qui s’obscurcissait au-delà des feux et des torches du camp.
    — Il est mort, dit-il. Il gît dans l’herbe, et la
putain qui l’a tué est là, derrière moi. Laissez-moi passer.
    Il se fraya un chemin parmi les gardes médusés, ne vit pas l’un
d’eux se précipiter dans la yourte pour vérifier. Le cri d’horreur que l’homme
poussa suivit Khasar qui était remonté en selle et traversait déjà le camp. Il
n’avait pas étanché sa soif de vengeance en sabrant de la chair morte. La tente
de Chakahai était proche et il y trouverait ses enfants.
    Elle était vide. Il en ressortit aussitôt, avisa une
servante jin et la saisit à la gorge tandis qu’elle tombait à genoux, terrifiée
par le général couvert de sang.
    — Les enfants, dit-il en serrant impitoyablement. Où
sont-ils ?
    La femme suffoquait, devenait écarlate. Il la lâcha, elle
tomba sur le sol et il leva son sabre.
    — Avec Börte, seigneur. Je t’en supplie, je ne sais
rien.
    Khasar s’élançait déjà. Rendu nerveux par l’odeur du sang, son
cheval s’était éloigné. Khasar se mit à courir entre les yourtes, cherchant
celle de Börte. Des larmes emplirent ses yeux quand il pensa à son frère dont
le corps se refroidissait dans la plaine. Il y aurait un prix à payer.
    Un groupe s’était formé autour de la tente de Börte. La
rumeur s’était déjà répandue dans le camp, les guerriers et les familles
avaient abandonné leur repas ou leur lit pour aller aux nouvelles. Khasar passa
entre eux pour approcher de l’entrée, entendit à l’intérieur des voix et des
rires, les bruits de la vie. Sans hésiter, il pénétra à l’intérieur, se
retrouva face à des visages stupéfaits.
    Börte était là avec Ögödei, qui se leva aussitôt, la main
sur la poignée de son sabre. Khasar les remarqua à peine et porta son regard
sur les quatre jeunes enfants de Chakahai, deux filles et deux garçons. Figés
dans la lumière de la lampe, ils fixaient l’homme couvert de sang qui venait d’apparaître.
    Khasar fit un pas vers eux, le sabre brandi. Börte poussa un
cri, Ögödei se jeta sur son oncle. Les deux hommes tombèrent. Khasar écarta le
corps du fils de Gengis comme s’il ne pesait rien, se remit debout. Dans sa
rage et sa folie, il entendit cependant le bruit d’une lame quittant son
fourreau et, tournant lentement la tête, vit Ögödei, prêt à se battre.
    — Écarte-toi !
    Ögödei tremblait, mais il ne bougea pas. Börte se dressa
devant Khasar, tenta de mettre fin à l’affrontement des deux hommes. La mort
était dans l’air et, quoique terrifiée, la veuve de Gengis dit, avec autant de
calme qu’elle le put :
    — Es-tu là pour me tuer, Khasar ? Devant les
enfants ?
    Il cligna des yeux comme s’il revenait de loin.
    — Pas toi, les rejetons de sa putain. Gengis est mort.
    Avec une infinie lenteur, Börte se leva elle aussi et vint
se placer devant lui, écarta les bras pour
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