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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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auraient terminé.
    Les prisonniers étaient blottis les uns contre les autres
dans l’ombre de la ville lorsque les guerriers les entourèrent. Beaucoup
priaient à voix haute et ceux qui étaient face aux Mongols tendirent les mains
devant eux en les implorant jusqu’à ce que les lames tombent. Ce ne fut pas
rapide. Les guerriers devaient abattre plusieurs fois leurs sabres sur les
prisonniers qui se débattaient dans leurs liens, cherchaient à fuir en montant
les uns sur les autres. Les hommes de Gengis étaient couverts de sang ; l’acier
des lames s’ébréchait sur les os. Midi vint et le massacre se poursuivait. L’odeur
du sang imprégnait l’air. Les Mongols haletants s’éloignèrent de la masse de
vivants et de morts pour aller boire une eau tiède avant de reprendre leur
besogne.
    Le soleil de l’après-midi était brûlant quand ils s’arrêtèrent
enfin et que le silence se fit dans la plaine. Les hommes des tumans des fils
du khan titubaient de fatigue, comme s’ils avaient livré une longue et âpre
bataille. Leurs officiers les envoyèrent à la rivière laver le sang qui les
recouvrait, nettoyer et graisser leurs armes. La ville se dressait au-dessus d’eux,
silencieuse et sans vie.
    L’homme qui était tombé du haut de ses murs avait pleuré une
partie du jour, puis ses larmes s’étaient taries, même si son corps continuait
à être secoué de sanglots. On avait éclissé sa cheville et, sur l’ordre du khan,
un officier lui donna un cheval et des vivres. L’homme partit tandis que les
mouches et les oiseaux charognards se rassemblaient au-dessus de Herat. Gengis
le regarda s’éloigner en sachant qu’il porterait la nouvelle à tous ceux qui
avaient des oreilles pour l’entendre.
    Dans l’ombre de la ville, il songea aux larmes de Chakahai. Il
ne lui avait pas révélé où il mènerait ensuite son peuple. Les familles
savaient qu’il avait l’intention de retourner chez lui, mais une autre région
avait depuis longtemps cessé de payer le tribut et il y conduirait son armée
avant de retrouver la steppe. C’était au Xixia qu’il avait rencontré la fille
au teint pâle d’un monarque dont le royaume avait été la première marche menant
à la capitale d’un empire. Comme les notables de Herat et de Balkh, le père de
Chakahai avait cru que le khan ne survivrait pas aux armées envoyées contre lui.
    Gengis sourit en donnant l’ordre de lever enfin le camp. Il
était resté trop longtemps loin des terres des Jin et le Xixia serait l’exemple
sanglant qui les mettrait au pas.

 
39
    Les Mongols progressaient vers l’est, laissant derrière eux
une traînée de feu et de sang. Les tumans précédaient les familles et s’attaquaient
à des villes qui étaient encore à moitié en ruine après le premier passage des
guerriers de Gengis. Alors que les survivants commençaient à reconstruire leurs
foyers et leurs vies, les tumans déferlaient de nouveau pour massacrer et
brûler.
    Ceux qui voyageaient dans les chariots découvraient un
paysage marqué de colonnes de fumée qui montaient dans le ciel, grossissant à
mesure qu’ils avançaient, et qu’ils laissaient finalement derrière eux tandis
que de nouvelles colonnes noires apparaissaient à l’horizon. Ils traversaient
un paysage de désolation qui plaisait à l’œil de Gengis. Il n’avait plus rien à
faire des cités du Khwarezm ni de ceux qui y vivaient. Après son passage, la
région serait un désert pour une génération ou plus et ces villes ne se
relèveraient pas pour le défier. Il épargna seulement Samarkand et Merv pour
que d’autres les gouvernent en son nom. Temüge dut quand même supplier son
frère pour obtenir qu’une garnison reste afin de protéger Samarkand, ses
bibliothèques et ses palais. Gengis quittait le Khwarezm et il ne fallut pas
longtemps pour que les plus humbles de ceux qui vivaient dans les yourtes
sachent qu’ils retournaient faire la guerre aux Jin. Douze ans s’étaient
écoulés depuis la chute de Yenking et Gengis était impatient de retrouver l’ennemi
héréditaire. Le peuple mongol avait crû en force et, cette fois, rien au monde
n’empêcherait le khan de placer son pied sur la gorge jin.
    Six fois un mince croissant était devenu une pleine lune
lorsqu’ils longèrent un vaste désert s’étendant au sud. Les terres mongoles se
trouvaient au nord, de l’autre côté des montagnes, et Gengis était impatient d’y
retourner mais il poursuivait son
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