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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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avait toujours été pour eux.
    Fermé.
    Duncan ne remarqua pas que personne ne l’avait suivi
    sur la corniche jusqu’à Ghost Glen. Il savait seulement que
    le chemin devenait plus clair à chaque pas.
    Sans se soucier de sa sécurité, Duncan faisait aller
    Whitefoot de plus en plus vite. Bientôt, la jument galopait
    hâtivement dans la vallée, sautant par-dessus les ruisseaux
    et les branches tombées, contournant les cercles sacrés,
    dévorant le sol comme si elle était née dans le seul but de
    dévaler la tranquillité antique du vallon.
    Peu à peu, presque secrètement, le martèlement rythmé
    des sabots fut couvert par la myriade de cris d’oies. Leur
    clameur s’élevait et retombait, se dressait et tournait,
    poussée par le vent agité. Des réponses se liaient à ces cris,
    d’autres réponses s’élevaient, des voix sauvages, innombra-
    bles, tissant une tapisserie de sons sur le marécage et la mer.
    Devant lui, un dolmen se dressa dans la brume devant
    lui. Duncan savait à quoi ressemblerait cette pierre alors
    qu’elle n’était qu’à un empan. Il connaissait la texture de
    l’épais coussin de choses vivantes au pied de la pierre, savait
    que, de tous les lieux au monde, c’était ici qu’Ambre l’atten-
    drait, se souvenant comme lui se souvenait de la sensation
    merveilleuse de brûler ensemble dans un feu d’or qui ne
    connaissait aucune douleur, seulement la passion.
    Duncan sortit ses pieds des étriers et descendit de selle
    avec l’habileté d’un chevalier, atterrit sur ses pieds et se mit
    à courir. Mais ce n’était pas une épée qu’il tenait dans sa
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    ELIZABETH LOWELL
    main, ni un fléau d’armes. C’était un pendentif aussi ancien
    et vénérable que la terre elle-même.
    Et il brûlait comme seul l’espoir brûle.
    — Ambre ! cria-t-il.
    Rien ne lui répondit, si ce n’est les milliers d’oies qui
    s’élevaient dans la brume, leurs ailes noires battant féroce-
    ment l’air.
    — Ambre, ne vous cachez pas ! C’est Duncan !
    Le cœur battant à tout rompre, Duncan s’arrêta devant
    l’antique pierre, attendant une réponse, l’oreille tendue.
    Il eut beau appeler jusqu’à ce que sa gorge soit en feu, la
    réponse ne vint jamais.
    Hébété, il resta debout sans bouger, tenant le pendentif
    qui l’avait tant guidé. Mais pas assez. Il avait été si sûr
    qu’Ambre serait ici, à l’attendre.
    Tellement sûr.
    Et il avait eu tellement tort.
    Puis soudain, il la vit du coin de l’œil, debout devant la
    vieille pierre. Son image ondula, comme s’il la voyait à tra-
    vers un écran d’eau.
    — Ambre , cria Duncan en tendant les bras vers elle pour
    l’attirer à lui.
    Mais ses doigts ne touchèrent que la pierre trempée par
    la brume.
    Au cri désespéré qui sortit de sa gorge, de nouveaux
    nuages d’oies fendirent l’air dans le marécage, leurs ailes
    battant sombrement, leurs voix résonnant, disant à Duncan
    qu’il avait appris la vérité d’Ambre trop tard.
    Elle était hors de portée.
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    Il prit le pendentif au creux de ses mains pour essayer
    de la trouver encore. Il ne trouva rien d’autre que les larmes
    qui l’aveuglaient.
    Il enfouit son visage dans ses mains, connaissant sa
    vérité trop tard. Il voulait ce qu’il avait lui-même éloigné et
    il le voulait plus qu’il ne voulait vivre.
    — Ambre ! Revenez-moi !
    Cette fois-ci, aucune oie ne s’envola en réponse à son cri.
    Aucune aile ne fendit l’air. Le vent ne fit pas trembler les
    herbes sèches du marécage. Il n’y avait aucun bruit.
    Le silence étrange de Whispering Fen toucha Duncan
    comme aucun cri n’aurait pu le faire. Il se leva et regarda
    fiévreusement autour de lui.
    Ce qu’il vit était un marais tel qu’il n’en avait jamais vu.
    Là où il y avait eu une myriade d’oiseaux, il n’y avait
    rien. Là où avait soufflé le vent, il n’y avait qu’immobilité.
    Là où avait brillé une lumière argentée se trouvait désor-
    mais de l’or pur.
    Et il y avait le silence. Total, parfait.
    C’était comme si le marais avait été détaché du temps et
    de la vie, enfermé comme une bulle dans l’ambre sacré, non
    touché par le monde et ne le touchant pas non plus.
    Duncan ferma les yeux et se demanda si c’était à cela
    que ressemblait la mort.
    — Sombre guerrier…
    Le doux murmure fit s’effondrer la terre sous les pieds
    de Duncan. Il se retourna.
    Elle était là, à portée de main, enveloppée dans
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