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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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regarder mourir. Je vous délivre
    donc de toute obligation que vous auriez envers moi, dit
    clairement Dominic. Votre union avec Ambre est intacte.
    Elle restera ainsi.
    Duncan resserra ses doigts sur la chaîne du pendentif,
    faisant tressauter l’ambre caché contre la table. Il baissa de
    nouveau les yeux sur la gemme. Elle était ternie, comme s’il
    l’avait trop portée.
    Pourtant, il ne l’avait touchée qu’une seule fois. La tris-
    tesse qu’il avait alors ressentie l’avait mis à genoux.
    Il avait bien pris garde de ne plus toucher l’ambre.
    — Je ne suis délié d’aucune obligation, dit-il.
    Sa voix, tout comme ses yeux, manquait de vie. Toutefois,
    ni sa voix ni ses yeux ne manquaient de conviction. Il pen-
    sait ce qu’il disait.
    — Ne soyez pas…
    — Sans le château de Stone Ring à vos côtés, continua
    Duncan sans prêter garde à la tentative de Dominic,
    Blackthorne sera bientôt en guerre contre les Terres
    contestées.
    Dominic aurait voulu le nier. Il ne pouvait pas. Il avait
    réellement besoin d’alliés, car il ne pouvait se permettre
    d’engager de nouveaux chevaliers avant d’avoir sorti
    Blackthorne de la ruine dans laquelle son précédent pro-
    priétaire l’avait plongé.
    — Sans la dot d’Ariane, je ne peux tenir le château de
    Stone Ring, dit Duncan. Et vous ne pouvez pas me donner
    d’argent sans dépouiller complètement Blackthorne.
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    ELIZABETH LOWELL
    Un juron fut la seule réponse de Dominic.
    — Dans cinq jours, j’épouserai Ariane, conclut Duncan.
    — Non ! Je ne vous laisserai pas vivre comme un
    homme à demi mort, dit Dominic d’un ton grave. Ou pire.
    — Vous n’avez pas votre mot à dire en la matière. Vous
    n’êtes plus mon seigneur.
    — Je refuse d’apposer mon sceau sur l’annulation.
    — Ce n’est qu’une formalité, dit Duncan, l’air indiffé-
    rent. L’Église ne s’en souciera pas. L’aumônier du château
    nous mariera. Je suis seigneur de ce château, pas vous.
    Dominic ouvrit la bouche pour protester, mais la main
    de Meg sur son poignet le retint.
    Duncan ne le remarqua pas. Il regardait de nouveau
    l’ambre et semblait perdu dans ses profondeurs nuageuses.
    Parfois, il croyait presque y voir Ambre.
    Parfois…
    Un faucon cria doucement. Le trille était trop doux pour
    venir de la gorge d’un faucon. Il flottait dans l’air comme
    une lumière transformée en musique.
    Duncan leva les yeux.
    Erik se trouvait tout près, son étonnant faucon sur le
    poignet.
    — Je vais égaler la dot d’Ariane, dit Erik.
    Pendant un instant, la vie jeta une brève lueur dans les
    yeux de Duncan. Puis, la lueur mourut, le laissant plus
    sombre encore qu’auparavant.
    — C’est généreux de votre part, dit Duncan d’une voix
    sans ton, mais le baron Deguerre entrerait en guerre si sa
    fille était répudiée par un bâtard écossais. Au final, cela
    reviendrait au même. Blackthorne serait perdu à cause d’un
    serment brisé.
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    INTERDIT
    Erik interrogea Dominic du regard.
    Le Loup des Druides de la Vallée hocha la tête, à
    contrecœur.
    — Deguerre était furieux de devoir marier sa fille à un
    chevalier bâtard et sans nom, dit lentement Dominic. Si
    Duncan refuse Ariane, Deguerre nous déclarera la guerre à
    tous deux. Et il aura la bénédiction du roi Henri.
    — Ariane et moi serons unis dans cinq jours, répéta
    Duncan. Cela n’a pas d’importance. Ambre est partie.
    Pendant un instant, le silence régna. On entendait seule-
    ment le craquement du bois dans l’âtre et le gémissement
    lointain du vent. Puis, Ariane se remit à jouer. Sa mélodie
    reprenait l’atmosphère de la salle avec une justesse étrange :
    frustration et tristesse, piège froid se fermant irrévocable-
    ment, écrasant la vie et l’espoir entre ses dents cruelles.
    Simon regarda son frère avant d’observer l’héritière nor-
    mande à l’écart du groupe. Ses lèvres s’étendirent en un
    étrange sourire. Il se tourna de nouveau vers Dominic.
    — J’épouserai la jeune Normande, dit-il soudain.
    Bien que Duncan ne levât pas la tête, la musique éma-
    nant de la harpe cessa dans un tintement de notes
    étonnées.
    — Qu’as-tu dit ? demanda Dominic.
    — Nous le présenterons au monde comme un mariage
    d’amour, continua Simon en appuyant avec sarcasme sur
    ces derniers mots. Une union de deux cœurs qui se termine
    en fugue amoureuse, défiant autant le roi que le père. Par
    amour , bien sûr.
    L’ironie
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