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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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épaules.
    — On ne peut qu’essayer, dit-elle.
    — Que voulez-vous dire ? demanda Duncan.
    — Les lieux sacrés nous acceptent ou nous rejettent,
    expliqua Cassandra. Depuis que je suis née, Ghost Glen n’a
    accepté personne d’autre qu’Ambre.
    — Mais j’y suis allé ! protesta Duncan.
    — Oui, dit Erik. Avec Ambre.
    Duncan referma sa main autour du pendentif. La dou-
    leur se propagea dans sa main, son bras, son corps. Il
    accueillit cette souffrance.
    Elle lui indiquait qu’Ambre était toujours en vie.
    — J’y retournerai, jura Duncan. Avec Ambre.
    — Nous viendrons avec vous, Cassandra et moi, dit
    Erik.
    — Simon aussi, dit Dominic. Il est allé préparer les che-
    vaux. Il amène également Whitefoot. Ambre aura besoin
    d’une monture.
    Personne ne dit ce que tous craignaient. Qu’Ambre leur
    était inaccessible, perdue à jamais.
    — Ce sera un trajet éreintant, dit Erik. Ghost Glen pour-
    rait ne pas se révéler à Duncan. Ou à nous.
    — Peu importe à quel point vous serez tous envoûtés,
    Simon ne verra que ce qui est réel. C’est son don.
    — Cela ressemble plus à une malédiction, marmonna
    Erik.
    Un chien hurla tel un loup tout près du château. Un
    faucon cria, sommant le début de la chasse.
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    — Faites ce que vous pouvez pour Duncan, dit Dominic
    à Erik. Je l’estime autant que vous estimez votre sœur.
    — Vous avez ma parole, Loup.
    — Je tiendrai le château pour quiconque reviendra, dit
    Dominic. Vous avez ma parole.
    — Le pendentif, dit Erik. Comment vous affecte-t-il ?
    — Il me dit qu’Ambre est toujours en vie.
    Erik ne posa plus de questions. La ligne pâle des lèvres
    de Duncan sous sa moustache noire en disait assez long.
    Les mots qu’Ambre lui avait dits autrefois, à l’âge d’or, avant
    que sa mémoire ne revienne, n’avaient cessé de le hanter.
    — Précieuse Ambre. Que ferais-je sans vous ?
    — Vous vous en sortiriez mieux que moi sans vous. Vous êtes
    le cœur qui bat en moi.
    Ce souvenir était encore plus douloureux que l’ambre
    incandescent.
    — Défaites-le de votre peau, conseilla Erik.
    — Non. La douleur est tout ce qui reste entre nous,
    désormais. Nier cette douleur, c’est nier Ambre. Je ne ferai
    plus cette erreur. Jamais.
    Simon regarda tour à tour Duncan et Erik, puis
    Cassandra. Personne ne parla pendant de longs kilomètres,
    jusqu’à ce que Cassandra arrête brusquement son cheval.
    — Il y a quelque chose d’étrange devant nous, dit-elle.
    Erik regarda la terre qui s’offrait à ses yeux et hocha len-
    tement la tête.
    — Oui.
    Sans s’arrêter, Duncan fit avancer son cheval avec hâte.
    Il fixait des yeux la corniche qui semblait rocailleuse et
    infranchissable de ce point de vue, mais qui s’était révélée
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    bien plus facile à emprunter lorsqu’Ambre avait choisi le
    chemin.
    Juste en dessous de la crête, le cheval de Duncan recula.
    Il força l’étalon à avancer, mais le cheval s’y refusait
    toujours.
    Sans un mot, Duncan sauta à terre avant de bondir sur
    la selle vide de Whitefoot, qu’il mena sur le même chemin.
    La jument hésita et baissa les oreilles, mais elle avança tout
    de même. En quelques instants, elle avait passé la crête et
    était hors de vue.
    Le cri majestueux d’un aigle déchira la brume comme
    un trait de lumière. Duncan y répondit comme il l’avait
    déjà fait, d’un cri de chasse qu’on lui avait appris il y a
    longtemps.
    L’aigle ne cria plus.
    — Je savais que Duncan pouvait trouver le chemin !
    s’écria Erik d’un air triomphant. Érudit ou pas, je le savais !
    Le sorbier n’aurait pas donné à Ambre un être inférieur.
    — Borné, obstiné, fier, marmonna Cassandra.
    — Courageux, fort, honnête, contra sèchement Erik, se
    rappelant ce que lui avait dit Ambre un jour. En clair, un
    homme bon.
    Cassandra se signa, souffla une prière silencieuse et
    lança sa propre monture en avant.
    L’étalon blanc refusa de suivre ce chemin.
    Tout comme celui d’Erik.
    Et celui de Simon.
    Des trois, Simon fut le seul à en être surpris. Ce qui le
    surprenait davantage, c’était que, même lorsqu’il mit pied à
    terre, il ne parvenait pas à voir le chemin que Duncan
    avait emprunté. Le brouillard tourbillonnait, se levait,
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    tourmentait, troublait, dissimulait… et Simon se retrouvait
    là d’où il était parti.
    Ni Erik ni Cassandra ne firent mieux. Ghost Glen
    demeurait tel qu’il
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