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Funestes présages

Funestes présages

Titel: Funestes présages
Autoren: Paul C. Doherty
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monture.
    — Où irez-vous à présent ?
    — Aussi loin que possible, Sir Hugh, du moins pour quelque temps.
    L’ermite remonta son capuchon dépenaillé pour cacher sa tignasse.
    — Beau travail, non, Messire le clerc ? Le criminel découvert et la justice rendue.
    — Je ne dirais pas que c’est du beau travail, rétorqua Corbett en se penchant vers lui. Toute ma vie, Messire, j’ai cru à la logique et à la raison, ajouta-t-il en soutenant le regard de Salyiem.
    — Mais la haine est plus forte.
    — Non. L’amour est plus fort : c’est lui la cause de tous ces drames. Mais c’est comme une épée à deux tranchants. L’amour frustré peut donner une effroyable récolte.
    Le magistrat rassembla ses rênes.
    — Et le temps de la moisson finit toujours par arriver !

 
    NOTE DE L’AUTEUR
    Funestes présages aborde différents thèmes de la vie en Angleterre au Moyen Âge. Durant des siècles les inquiétantes lumières aperçues sur les marais alimentèrent superstition et folklore. Les contrebandiers, bien entendu, y voyaient un don du ciel ! Leurs lanternes passaient pour de purs phénomènes naturels. À Hackney Marshes, près de Londres, ils usaient de falots pour tromper les imprudents – et cela dura jusqu’au XIX e siècle. Au début du XIV e siècle, l’Angleterre connut un éclatant renouveau économique avant que les profits n’en soient dissipés dans les interminables guerres que les monarques menèrent contre l’Écosse et la France. Abbayes et monastères jouèrent alors un rôle de premier plan en transformant leurs terres arables en pâturages et en élevant des moutons. Des communautés, comme celle de St Martin, se développèrent et prospérèrent et, bien souvent, furent le siège de rivalités intenses – voire de meurtres. L’acquisition de domaines et la quête d’une relique célèbre allaient de pair. Cantorbéry devint l’un des grands centres touristiques de l’Europe médiévale de l’Ouest car il abritait les restes de Thomas Becket. Chaque abbaye, chaque cathédrale, chaque église priait bien souvent discrètement pour qu’une telle manne céleste lui échoie. Bien entendu, le vol marchait de conserve avec la fortune. Les hors-la-loi du Moyen Âge n’étaient pas les élégants gentlemen vêtus du vert de la forêt de Sherwood – c’étaient des prédateurs fort dangereux et impitoyables. Les seigneurs et autres dignitaires n’hésitaient pas à former des alliances informelles et malaisées avec eux. Ce genre d’accord est aussi relaté dans le conte de Robin des Bois où les joyeux bandits lèvent un tribut ou une taxe sur les voyageurs qui traversent Sherwood.
    Malgré la mythologie populaire, le Moyen Âge était fort tolérant envers les démons, les diables et les lutins. Les grands procès en sorcellerie eurent lieu en Angleterre après la Renaissance, au XV e siècle, dans le comté d’Essex et ailleurs. L’étude de la démonologie était néanmoins très populaire : un grand nombre de rapports passionnants sur le travail des exorcistes médiévaux existent encore. Le personnage de l’abbé Stephen est aussi peint d’après celui d’ecclésiastiques ayant vraiment existé. Bien des chevaliers renonçaient à leur état pour entrer dans la vie religieuse où ils se montraient aussi énergiques que dans leur carrière militaire. L’étude de l’Antiquité et des écrits des grands auteurs de cette époque – auxquels l’abbé Stephen portait tant d’amour – devint une occupation internationale dans toute l’Europe de l’Ouest. En fin de compte, bien sûr, ce roman traite du meurtre que, comme la charité, on peut trouver dans n’importe quelle communauté, dans tout lieu où sont rassemblés des hommes et des femmes.
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